+10 ans d'exp - diplômé de New York University, Sorbonne, Assas - prépare BAC Français écrit-oral & Philosophie

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• Depuis quand développez­-vous un intérêt pour votre discipline et pour les cours particuliers ?

  Dès 6 ou 7 ans, je passais de grandes parties de mes nuits à lire. Mon goût pour la Littérature et le Français n'a fait que croître ensuite. Au lycée, j'ai donc choisi la filière littéraire. J'aimais analyser les textes, interroger les auteurs et organiser des idées à partir de ce que cela m'inspirait. Parallèlement, mon goût pour l'écriture est né. Plus j'écrivais, plus j'aimais soigner mes phrases, trouver les bons mots, et les agencer de la manière la plus correcte possible. Lorsqu'on est passionné par quelque chose, je pense que l'on a envie de le transmettre, d'en parler. C'est donc assez logiquement que depuis très jeune, je me suis investi dans des associations d'aide aux devoirs et d'alphabétisation pour les élèves en difficulté ou les personnes analphabètes. Cela ne m'a plus quitté, puisque plus j'avançais dans ma scolarité, plus je consacrais du temps à des missions de tutorat et d'accompagnement scolaire. D'abord dans mon collège, puis dans mon lycée, et à partir du supérieur, sur Superprof. Je continue aujourd'hui d'apprendre en enseignant, et à prendre du plaisir en en donnant.

• Dites nous-en davantage sur la matière enseignée, sur les thèmes que vous appréciez aborder avec les élèves (et éventuellement ceux qui vous plaisent un peu moins) !

  Le Français est sans doute la matière la plus fondamentale du primaire et du secondaire. Bien le maitriser signifie bien maitriser notre principal moyen d'expression; ce qui nous permet de comprendre et d'être compris. Bref, c'est notre compréhension et notre rapport au monde qui est en jeu. Même si le plus tôt est le mieux, il n'est jamais trop tard pour prendre le coche. Derrière ces règles parfois compliquées et peu stimulantes, se cachent des trésors qui nous enrichissent en tant que personnes. L'école manque parfois de temps et de moyens pour donner l'attention nécessaire à chaque élève et étudiant. Quand les conditions sont difficiles, il est alors compliqué de trouver de l'intérêt dans quelque matière que ce soit. Avec les bonnes méthodes et la considération nécessaire, il est pourtant possible de prendre goût à l'apprentissage, et même d'y trouver du plaisir.
  
  Le Français est aussi une clé pour entrer dans le monde de la Littérature, c'est pour cela que j'associe ici les deux. Plus on y est habitué, et plus on le maitrise, plus on perçoit des sens pluriels et divers degrés de compréhension dans les textes des auteurs qui ont fait la langue française, et qui ont fait rêver tant de générations avec leurs histoires. Il ne s'agit ainsi pas tant ici d'une question d'intelligence, mais plutôt d'avoir les bons outils pour entrer dans des textes. C'est pourquoi j'insiste sur le besoin de trouver une méthodologie de travail, qui doit être propre à chacun. C'est une grande source de satisfaction d'accompagner un élève dans la découverte de sa propre manière de travailler. En effet, pour tous les exercices, tels que la dissertation ou le commentaire, certaines règles de base doivent être apprises et valent pour tous. Mais il faut ensuite, pour chacun, découvrir sa propre méthode la plus efficace pour apprendre et comprendre.

• Parlez-nous de vos modèles, que ce soit un professeur qui vous a marqué ou encore une oeuvre qui vous a inspiré !

  Mon parcours scolaire a été marqué très tôt par mon maitre de CE2. Je venais de sauter une classe, et ce maitre m'a donc donné beaucoup d'attention tout au long de l'année pour savoir si la transition se faisait de la meilleure manière pour moi. C'était un homme passionnant qui m'a transmis son amour du savoir, et m'a tout de suite montré qu'apprendre était avant tout un plaisir. Je lui dois énormément.
  
  Une autre étape m'a marqué dans ma scolarité: la lecture de Lettre à un Jeune Poète, de Rainer Maria Rilke. Cette lecture est tombée à pic, car j'avais alors 15 ou 16 ans, et j'écrivais de plus en plus de poèmes en me posant beaucoup de questions, précisément sur le processus d'écriture. Rilke a répondu à beaucoup d'entre elles, insistant notamment sur le fait que l'acte d'écrire était indissociable de celui de lire, et qu'il fallait s'inspirer pour s'exprimer le mieux possible.

• Quelles sont, selon vous, les qualités requises pour être un bon expert dans votre domaine ?

  Il n'y a pas de secret selon moi - il faut du travail et du temps pour être expert dans n'importe quel domaine. Mais il faut aussi, et peut-être surtout, être passionné. C'est pourquoi je défends une méthodologie largement centrée sur l'élève et sur les goûts et envies qu'il peut avoir. Toutes les études en neurosciences le montrent: le jeu est le meilleur moyen pour apprendre. Ce constat invite à rompre avec l'image traditionnelle associée à l'apprentissage, celle d'un dur labeur ou même d'une corvée. Combien d'élèves ont été dégoutés par des méthodes qui ne prenaient pas en compte leur individualité et leurs besoins? Cela ne signifie pas qu'il faut sacrifier la rigueur, l'exigence et une forme d'effort. En revanche, cela prouve qu'il faut toujours stimuler l'envie de chaque élève, se concentrer sur ses atouts, valoriser l'esprit d'initiative, faire participer, fixer des objectifs excitants et chercher toujours du plaisir dans ce que l'on fait. C'est ainsi que chacun peut devenir expert.

• Une anecdote en rapport avec votre métier ou votre scolarité à nous raconter ?

  J'ai vécu des moments formidables en tant que professeur particulier. Il n'y en a pas de plus valorisants que lorsqu'on sent des progrès et des déclics chez ses élèves. Les fins d'année sont des périodes d'une saveur particulière, car il s'agit souvent des moments où le travail accompli au cours de l'année est récompensé. Je me souviens, par exemple, du moment où l'un de mes élèves de Terminale avait reçu ses résultats du baccalauréat. Alors que nombre de ses professeurs le disaient en échec scolaire depuis le collège, il continuait à s'accrocher pour prouver qu'il pouvait y arriver. Du fait de ses nombreux points de retard aux épreuves anticipées, ses parents avaient fait appel à moi durant sa Terminale. J'ai pu constater son envie et sa détermination. Malgré des périodes parfois difficiles, des moments où il perdait complètement espoir sur ses capacités, il n'a rien lâché. Après des mois de travail consciencieux, et une collaboration très enrichissante, il a finalement décroché son diplôme avec mention Assez Bien. J'étais avec lui quand il l'a appris, et je n'oublierai jamais la fierté dans son regard à cet instant-là.

• Vous pouvez maintenant nous rassurer et nous avouer que vous aussi, vous avez déjà connu des difficultés à l'école…

  Jusqu'au bac, j'ai suivi mes études sans avoir véritablement le besoin de travailler beaucoup. Je n'avais donc pas vraiment appris à travailler. Je n'avais pas découvert ce qui marchait vraiment avec moi, au moment où les choses se corsent. Le début de ma première année de classe préparatoire a donc été une transition qui m'a demandé de la résilience et du travail. La charge de travail étant très conséquente, je ne pouvais plus me satisfaire du peu que je faisais auparavant. Je suis passé par des moments difficiles, qui ont remis en question mes certitudes et mes automatismes. J'ai alors travaillé d'arrache-pied, et cette année a été extrêmement formatrice. C'est à ce moment que j'ai compris l'importance de la méthodologie, et de trouver sa propre méthodologie. C'est donc ce à quoi je me suis attelé durant mes trois années de classe préparatoire et mes trois années de double-diplômes. C'est lorsqu'on est mis au défi qu'on prend le mieux la mesure du besoin de se dépasser. Néanmoins, il est moins facile d'apprendre à travailler dans le supérieur, car on en a moins le temps. C'est le moment où tout arrive d'un seul coup: les responsabilités, la nécessité d'être autonome, le bouleversement des habitudes. C'est pourquoi je conseille à chacun, pour être bien armé à l'issu du bac et pouvoir faire face aux études supérieures, d'apprendre à se connaitre le plus tôt possible.

• Aidez-nous à vous connaître un peu mieux en évoquant vos passions (que vous partagerez peut-être un jour via Superprof).

  Je suis passionné par le théâtre et le cinéma, que j'ai pratiqués à Paris et aux États-Unis, lorsque je faisais mes études à New York. Après l'écriture, j'y ai trouvé un nouveau moyen d'expression, de transmission et de partage.
  
  Sur le plan plus académique, je suis passionné par les droits de l'Homme et les enjeux liés à la justice pénale internationale.

• Qu'est-ce qui fait de vous un Superprof (en plus d'avoir répondu à cette interview :-P) ?

  Je suis un Superprof parce-que je fais ce travail avec goût et passion. J'aime échanger, transmettre, et moi-même apprendre de ces relations qui se nouent parfois sur le court-terme, parfois sur de plus longues périodes. Être professeur suppose bien sûr d'avoir une expertise et un parcours solide. Mais être érudit ne suffit pas. La première qualité d'un professeur, n'est pas son savoir, mais sa capacité à transmettre. Le système français fait souvent l'amalgame entre savant et pédagogue. La pédagogie est pourtant un exercice tout à fait particulier, et qui suppose d'être à l'écoute de l'autre et de ses besoins. C'est cela qui m'inspire, et me donne de l'énergie au début de chaque cours.