"L'enseignement est une profession qui enseigne toutes les autres professions."

Jean-Jacques Rousseau

Ces quatre dernières années n'ont pas été glorieuses pour l’Éducation nationale.

Les chiffres de démission ont largement augmenté.
3,2%

des professeurs du secondaire en stage ont démissionné avant la fin de leur formation contre seulement 1,1% il y a une dizaine d'années.

Et ces chiffres sont seulement ceux des professeurs stagiaires. Autrement dit, les jeunes qui désirent être professeur déchantent vite. La première année n'est pas si facile que ça quand on apprend à gérer plusieurs classes en même temps.

Mais c'est aussi le moment où tout devient concret et où l'on se rend compte de si on est fait pour ce métier ou non.

Alors quelle solution ?

Réfléchir à démissionner de l’Éducation Nationale, c’est une chose.

Prendre la décision de le faire, c’en est une autre ! D’autant plus que cela inclut le fait de quitter la fonction publique. Et donc l’état.

Mais dès lors, comment procéder d’un point de vue juridique ? Et surtout, une fois la demande de démission effectuée, quelles sont les conséquences pour le démissionnaire d’un point de vue professionnel ? Peut-on librement se lancer dans les cours à domicile ?

Vous vous posez probablement des dizaines de questions sur votre future démission de l’Education Nationale : Superprof (Leader des cours particuliers) se propose d’y répondre pour vous.

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Démission Éducation Nationale : les raisons d’un ras le bol 🤦‍♀️

Comment démissionner de l’Education Nationale ?

Un professeur en train de retirer ses lunettes de vue.
Burn out et dépressions se multiplient au sein du corps enseignant.

Voici la question qui occupe actuellement votre esprit. Après quelques années (quelques mois seulement peut-être) à enseigner en école primaire, au collège, au lycée ou ailleurs, votre décision est prise.

Vous avez perdu la flamme.

Mais avant de s’intéresser à tout ce qui concerne la durée du préavis, les indemnités chômage ou la fin du contrat, intéressons-nous aux différentes raisons de démissionner de la fonction publique…

L’impression de s’être trompé de voie

Lorsque l’on attaque les études supérieures et que l’on se destine à devenir enseignant, on voit le métier de prof comme une vocation. Une passion transcendante. Il faut au moins cela d’ailleurs pour consacrer une vie entière à la transmission de savoir aux enfants. La flamme.

Oui mais voilà, après plusieurs années d’exercice, de déception, de manque de reconnaissance, de routine et de salaire plafonné… La passion a disparu.

Une étape parfois difficile à vivre pour certains professeurs qui se disent soudain : « je veux démissionner ».

Un homme qui souffre d'une migraine.

Après tout, vous n'êtes pas pieds et poings liés à l’Éducation Nationale !

Des perspectives d’évolution pauvres, un salaire trop bas

L’objectif d’une carrière professionnelle, d’autant plus lorsque l’on est en CDI et non pas en contrat à durée déterminée, est d’évoluer.

De grimper en compétences, en responsabilité et en salaire. Justement, en ce qui concerne ce dernier point, vous le savez pertinemment si vous êtes professeur vous-même, le salaire évolue peu avec l’Education Nationale.

Seuls deux critères peuvent faire grimper la rémunération d’un enseignant : son statut (professeur des écoles, certifié ou agrégé) et son ancienneté. Autant dire donc que les promotions salariales n’arrivent pas tous les ans.

Une liasse de billets.

Ajoutez à cela un salaire net qui ne permettra jamais au professeur de réaliser de grands projets… Et l’on obtient souvent des envies de donner sa démission au sein de l’EN, voyez plutôt :

  • Un professeur des écoles touche 1 666 € nets après 2 ans et entre 1 805 et 1 913 € après 10 ans,
  • La grille salariale est identique pour un professeur certifié,
  • Un professeur agrégé est rémunéré 2 032 € après 2 ans et entre 2 292 et 2 384 € après 10 ans de carrière.

Le salaire n'est clairement pas à la hauteur du niveau d'études et de l'implication des professeurs.

Il faut disposer d'un master et réussir un concours pour devenir professeur des écoles ou professeur certifié.

Il faut même pousser jusqu'à 8 ans d'études et la rédaction d'une thèse pour devenir professeur agrégé.

Il y a évidemment des disparités selon les filières mais à l'embauche, le salaire médian d'un bac+5 est de 1 950 € nets selon le baromètre de l'Apec 2022.

Et les perspectives d'évolution aussi bien en termes de responsabilité que de salaire sont bien meilleurs au sein d'une entreprise privée...

De nombreux professeurs se tournent vers les cours particuliers.

Peu de possibilités de déplacement géographique

Démarrer une carrière dans l’Education Nationale, en tant que professeur agrégé, instituteur ou professeur certifié, c’est aussi être prêt à être envoyé n’importe où.

Que vous soyez du sud de la France, de la Côte Atlantique ou d’ailleurs, l’Education Nationale, par besoin, peut vous envoyer dans les zones les plus dures de France. Dans des écoles classées ZEP (Zone d'Education Prioritaire) par exemple.

Par la suite, il reste assez difficile de se « déloger » de ce premier poste.

En effet, le système de mutation de l’Education Nationale est ainsi fait qu’il faut accumuler un certain nombre de points pour changer d’académie.

Pour avoir le plus de points possible, il faut souvent enseigner en ZEP ou accumuler plusieurs années d'ancienneté.

Une carte de France.

L'Éducation Nationale décide donc de l'endroit où un jeune enseignant va vivre ses 10 ou 15 prochaines années : souvent, en région parisienne et/ou dans les zones difficiles.

Un(e) enseignant(e) accumule davantage de points en concluant un Pacs (ou un mariage) ou en ayant un ou plusieurs enfants qu'avec sa propre ancienneté.

Bref, des perspectives de mouvement peu encourageantes donc.

Compréhensible donc que certains professeurs décident tout à coup de privilégier leur cadre de vie à leur métier.

Une année de stage difficile

L'année de stage est aussi souvent en cause dans la décision de démissionner des futurs professeurs titulaires.

Comment se passe le stage à l'Education Nationale ?
Il est parfois difficile de gérer la formation et la vie professionnelle.

Une année compliquée car l’apprenti professeur prend tout juste ses marques et doit préparer pour la première fois ses cours pour toute l'année. Un travail qui devient de plus en plus facile avec l'expérience mais qui prend énormément de temps la première année.

De plus les nouveaux professeurs n'ont pas forcément été bien préparés à ce saut dans l'Education nationale.

Les réformes de ces dernières années ont supprimé beaucoup de stage lors de la formation de professeur. Les jeunes enseignants doivent gérer d'un coup plusieurs classes et ce malgré le soutien d'un tuteur pour les accompagner.

Beaucoup d'entre eux préfèrent démissionner avant de mettre leur santé mentale et physique en péril.

Professeur titulaire, un beau métier ?

Si de plus en plus d'enseignants démissionnent de leur fonction c'est avant tout pour préserver leur santé et leur vie de famille.

Un motif de démission de l'Éducation Nationale que l'on occulte souvent : le surmenage infligé aux jeunes enseignants.

Une salle de classe et ses élèves en pleine leçon.

En plus du service à temps plein de 18 heures en présentiel, un professeur titulaire passe 50 % à 60 % de son temps de travail à préparer ses cours à la maison, sans compter la correction des devoirs sur table.

Or, cela prend énormément de temps de préparer des séquences, réunir des documents, créer ou trouver des exercices, créer des activités intéressantes pour ses élèves et monter un plan de progression.

Pour certains, nous en sommes déjà à près de 35 heures en 3 ou 4 jours dans la semaine.

Cela ne fait plus rêver grand monde de passer ses soirées à travailler à la maison dans le stress du lendemain.

A cela, comme nous le disions précédemment, s'ajoute la correction des copies.

Cela prend énormément du temps, surtout pour les matières littéraires (langues vivantes, français, histoire-géographie, sciences économiques et sociales, etc.) qui demandent des heures de relecture.

En plus des heures d'enseignement en présentiel et du travail à domicile, s'ajoute un nombre d'heures qu'il doit à l'administration.

Il s'agit d'une disponibilité qu'il doit en dehors de sa quotité de service qui se traduisent par :

  • Les réunions pédagogiques,
  • Les conseils de classe,
  • Les conseils de discipline,
  • Les réunions parents-professeurs,
  • Remplir les bulletins de notes et les appréciations,
  • Remplir les fiches-élèves, etc.
Des personnes en réunion.

On rajoute à tous ces griefs le manque de reconnaissance et la précarisation du métier de professeur titulaire : de plus en plus, le recours aux postes contractuels se généralise, ce qui fait que les professeurs sans concours (contractuels) passent prioritaires devant les enseignants titulaires dans les attributions de postes.

On résume ici les 3 tabous qui gangrènent l'éducation nationale :

D'autres raisons de quitter l'Éducation Nationale 🏃

Les enseignants démissionnaires se plaignent également souvent du manque de reconnaissance global auquel ils doivent faire face.

Une femme stressée devant son ordinateur portable.
Travailler dans l'éducation nationale peut parfois pousser au burn-out.

Ajoutez à cela le fait que les moyens financiers et techniques mis à leur disposition sont assez rudimentaires.

N’oublions pas non plus le manque de reconnaissance grandissant de la part des élèves et des parents.

school
17% des enseignants sont en burn-out actuellement.

Plus de 54% d'entre eux traverseront une dépression au cours de leur carrière.
Mais aussi, 73% des enseignants en primaire se disent insatisfaits de leur situation professionnelle.

Que ce soit vrai ou faux, c'est une preuve, s’il en est, de mauvaises conditions de travail.

Et c’est d’ailleurs dans ces cas que les démarches sont entamées, avec demande de démission et période de préavis.

Enfin, difficile de ne pas évoquer le manque de mobilité propre au métier d’enseignant.

Les raisons de démissionner de l'éducation nationale française sont nombreuses et légitimes :

Un panneau stop.
  • Surcharge de travail,
  • Frustrations liées au manque de mobilité,
  • Parents d'élèves intrusifs ou intolérants,
  • Mauvaises relations avec la hiérarchie scolaire,
  • Blocage de l'inspection générale,
  • Heures supplémentaires non-payées,
  • Rapports difficiles ou manque d'intérêt des élèves,
  • Faibles perspectives d'évolution,
  • Classes surchargées, etc.

L'ensemble de ces frustrations liées à l'institution scolaire forment le ciment de l'épuisement émotionnel (burn-out), et mènent de nombreux enseignants à la dépression.

Mais alors, quelles démarches suivre pour quitter l'Education Nationale ?

Pas question de parler d’abandon de poste évidemment.

Il est préférable de rédiger sa lettre de démission. Se met alors en place une période de préavis ou un délai de préavis après rupture du contrat de travail.

On vous en dit plus.

Le principe de la démission de l'Education Nationale ✏️

Quelle est la procédure à suivre pour démissionner de mon poste d'enseignant ?
Découvrez les démarches pour partir en limitant les dégâts.

Votre envie de démissionner l’Education Nationale et de rompre votre contrat à durée indéterminée provient peut-être de l’une des raisons citées au-dessus.

Désormais, la problématique est donc toute autre. Concrètement : comment démissionner de l’Education Nationale ?

Si vous cherchez bien dans le Code du Travail français, vous ne trouverez pas de définition juridique du terme « démission ».

Vous trouverez toutefois 4 caractères qualifiant la démission :

  • La rupture d'un contrat de travail à durée indéterminée,
  • Le caractère unilatéral de la rupture du contrat de travail, à l'initiative exclusive du salarié,
  • La volonté non équivoque de rompre le contrat de travail,
  • Une volonté de rompre le contrat de travail en raison de convenances personnelles du salarié.
Une balance et un marteau judiciaire.

Mais dans le cadre de fonction publique, est-ce différent ? Sur le principe même de donner sa démission, voici par exemple ce que dit le site du gouvernement :

« La démission est un mode de cessation définitive des fonctions du fonctionnaire de l'Etat. Elle constitue pour le fonctionnaire un moyen de rompre, de sa propre initiative, le lien qui l'unit à son administration. »

La procédure : comment démissionner concrètement ? 📨

Maintenant que nous sommes tous au fait de la notion même de démissionner, et avant de s’intéresser à d’éventuelles indemnités de chômage (ou à un droit aux allocations chômage) ou à un nouvel emploi, concentrons-nous sur 2 choses :

Des points d'interrogation en papier.

Comment se déroule une démission au sein de l’Education Nationale ?

Est-ce facile de quitter la fonction publique ?

Ma démission peut-elle être refusée ?

Si oui, comment faire ?

Toutes ces questions, vous vous les posez plusieurs fois par jour.

Voici ce que le gouvernement français dit à propos de la procédure de démission :

« L'initiative de la démission appartient au fonctionnaire qui doit formuler par écrit sa demande de démission. L'intention de démissionner doit être clairement exprimée dans la lettre de démission. L'inspecteur d'académie ou le recteur dispose de la faculté d'accepter ou de refuser, dans l'intérêt du service, la demande de l'agent. En cas de refus, le fonctionnaire peut saisir la commission administrative paritaire. La démission n'a d'effet qu'après acceptation expresse par l'administration dans un délai de quatre mois à compter de la réception de la demande et prend effet à la date fixée par cette dernière. »

Si vous souhaitez voir un modèle de lettre de démission propre à l’Education Nationale pour rédiger la vôtre, rendez-vous sur le site du Service Public.

A signaler que c’est donc l’administration qui fixe la durée du préavis.

Il est fixé en fonction de la durée totale des contrats accumulés par « l’agent » depuis son engagement initial avec l’État français.

Par ailleurs, si le démissionnaire quitte ses fonctions avant la fin du préavis, celui-ci peut faire l’objet d’une sanction disciplinaire.

Voici également quelques conseils complémentaires pour vous aider à démissionner sereinement :

Bon à savoir => Décret n°85-986 du 16 septembre 1985 relatif au régime particulier de certaines positions des fonctionnaires de l'Etat et à certaines modalités de mise à disposition et de cessation définitive de fonctions

"La démission ne peut résulter que d'une demande écrite de l'intéressé marquant sa volonté expresse de quitter son administration ou son service. Elle n'a d'effet qu'autant qu'elle est acceptée par l'autorité investie du pouvoir de nomination et prend effet à la date fixée par cette autorité. La décision de l'autorité compétente doit intervenir dans le délai de quatre mois à compter de la réception de la demande de démission."

Vous devez adresser votre démission à l'autorité hiérarchique de proximité (votre directeur d'établissement par exemple) puis au recteur ou à l'inspecteur d'académie.

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FAQ : bon à savoir avant de poser votre dém' ! 👌

Avant de vous lancer, voici quelques éléments à connaître et à prendre en compte.

Une femme en train de dire au revoir.
Démissionner : l'occasion de démarrer une nouvelle vie !

L'indemnité de départ volontaire

Une personne en train de faire ses comptes.

Avant de poser votre démission, il faut demander votre indemnité de départ volontaire fonctionnaire au rectorat. Si vous ne le faites pas avant de demander votre démission, vous ne pourrez pas y avoir droit.

Le rectorat a deux mois pour vous donner une réponse, positive ou négative, avec spécification du montant exacte de l'indemnité si vous y avez droit.

Le montant de l'indemnité de départ volontaire est fixé en fonction de votre ancienneté de service (y compris en tant que non titulaire).

Elle est plafonnée à 24 fois un douzième de votre rémunération brute perçue au cours de l'année civile précédant le dépôt de votre demande de démission.

Le refus de votre démission

L'Education Nationale peut refuser votre démission pour plusieurs raisons comme le manque de remplaçants ou l'incompatibilité avec le calendrier scolaire ou celui des recrutements de professeurs.

Pour autant, vous avez un recours : vous pouvez saisir la Commission Administrative Paritaire. Cette dernière pourra juger du caractère réel des nécessités de service invoquées et vous donnez raison ou pas.

Si votre démission est encore refusée, le dernier recours qu'il vous reste est soit l'arrêt maladie, soit l'abandon de poste et donc le licenciement.

Saisir la Commission Administrative Paritaire (CAP) en cas de refus de démission 🙅

La Commission Administrative Paritaire (CAP) joue un rôle important dans la gestion des carrières des fonctionnaires, y compris dans l'Éducation nationale en France.

Si votre démission est refusée et que vous cherchez des voies de recours ou de dialogue, la CAP peut être une instance pertinente à considérer. Voici comment elle peut intervenir dans le contexte d'une démission refusée :

Rôle de la CAP

  • Examen des décisions administratives : La Communauté Administrative Paritaire examine les décisions individuelles prises par l'administration concernant la carrière des agents (mutations, promotions, sanctions disciplinaires, et dans certains cas, les demandes de démission).
  • Instance de recours : Les agents peuvent faire appel à la CAP pour contester une décision administrative qu'ils jugent défavorable, y compris un refus de démission.

Comment la CAP peut aider

  1. Examen de votre dossier : Si vous décidez de contester le refus de votre démission, vous pouvez demander à ce que votre dossier soit examiné par la Communauté Administrative Paritaire . Cette commission est composée à la fois de représentants de l'administration et de représentants du personnel, ce qui garantit une évaluation équilibrée de votre situation.
  2. Procédure : Pour faire appel à la Communauté Administrative Paritaire , vous devez généralement soumettre une demande écrite dans laquelle vous exposez les motifs de votre contestation. Il est conseillé de fournir des arguments solides et, si possible, des documents à l'appui de votre demande.
  3. Audience : Selon les cas, vous pourriez être invité à vous présenter devant la CAP pour expliquer votre situation. Cela peut être l'occasion de présenter de vive voix vos arguments et de répondre aux questions des membres de la commission.
  4. Décision : Après examen de votre dossier et éventuellement une audience, la Communauté Administrative Paritaire émet un avis sur votre situation. Bien que cet avis ne soit pas toujours contraignant pour l'administration, il est pris très au sérieux et souvent suivi.

Points à considérer

  • Délais : Les procédures impliquant la CAP peuvent prendre du temps. Il est important de prendre en compte ces délais dans votre planification.
  • Conseil syndical : L'assistance d'un représentant syndical peut être précieuse tout au long de ce processus. Les syndicats ont l'expérience des procédures de la Communauté Administrative Paritaire et peuvent vous conseiller efficacement.
  • Documentation : Assurez-vous de conserver une trace écrite de toutes vos démarches et communications avec l'administration et la CAP.

Faire appel à la CAP est une démarche significative qui peut aider à résoudre des situations complexes. Cependant, chaque cas étant unique, il est essentiel de bien se renseigner et, si possible, de se faire accompagner par des professionnels ou des représentants syndicaux compétents.

Votre modèle de lettre de démission de l’Éducation Nationale 📝

Au sein du corps enseignant, les démissions sont plus nombreuses qu’on ne pourrait le croire.

On annonce ainsi officieusement dans les couloirs de l’Éducation Nationale près de 1 000 départs par an.

Vous n'en pouvez plus ? C'est le moment fatidique : la rédaction de ses motifs de départ à l'administration...

De ce fait, à qui remettre cette demande ?

Pour trouver le bon interlocuteur, il vous faudra adresser votre lettre de démission de fonctionnaire à l’autorité hiérarchique de proximité, qui s’occupera ensuite de la transférer à l’inspecteur académique ou au recteur.

Avant de rédiger la vôtre, il est fort probable que vous cherchiez actuellement un modèle de lettre de démission de l’Éducation Nationale.

Superprof vous propose un exemplaire émis par le site du service public français lui-même.

Il faut d'abord renseigner les éléments suivants, dans l'en-tête :

  • Prénom,
  • Nom,
  • Adresse personnelle,
  • Service d'affectation,
  • Grade,
  • Commune et date.
Une personne en train d'écrire sur son ordinateur.

Ensuite, l'objet précédant le corps du texte : "A l'attention de (mentionner l'autorité ayant pouvoir de nomination : le rectorat ou les inspecteurs d'académie)".

Pensez à mentionner les responsables hiérarchiques intermédiaires, le cas échéant.

On passe ensuite au corps de texte :

"Madame, Monsieur, le/la (qualité),

J'ai l'honneur de vous informer de mon souhait de démissionner de mes fonctions d'enseignant (ou de professeur des écoles), poste que j'occupe depuis le (date), au sein de l'académie (ou service).

En effet, je souhaite mettre un terme à ma carrière car : exposer les motifs et l'intention de démissionner.

Je vous prie de bien vouloir accepter ma demande de démission, à compter du (date) et de procéder à cette date à ma radiation des cadres de la fonction publique.

Je vous remercie de bien vouloir établir l'état de mes services.

Je vous prie d'agréer, madame/monsieur le/la (qualité), l'expression de mes salutations distinguées.

Signature."

Ce modèle offre le meilleur moyen de ne pas faire d’erreur.

Quels sont les effets de la démission ? 👋

Peut-on réintégrer la fonction publique ?
Avant de quitter votre poste d'enseignant, soyez sûrs de votre choix. Il n'est pas aisé de faire marche arrière...

Vous voici donc renseigné sur les modalités de cette demande de démission. Vous savez désormais comment faire, y compris en cas de refus.

Mais à partir du moment où cette demande de démission est acceptée et la durée du préavis est dépassée, quels sont les effets d’un point de vue juridique ?

Encore une fois, voici ce que le Ministère de l’Education Nationale exprime à ce sujet :

« L'acceptation de la démission la rend irrévocable. La démission régulièrement acceptée entraîne la radiation des cadres et la perte de la qualité de fonctionnaire. »

Vous l’aurez donc compris, en cas de cause réelle et sérieuse et non pas d’absence injustifiée ou de licenciement pour faute grave, la démission est acceptée.

Démission Éducation Nationale : que se passe-t-il ensuite ? 🤔

Voici l’une des parties qui devraient le plus vous intéresser.

Quid des primes de départ de professeur ?

Un enseignant démissionnaire peut-il réintégrer la fonction publique plus tard ?

Plus haut, nous parlions du caractère irrévocable de la démission de l’Education Nationale. Cela veut-il pour autant dire que le démissionnaire ne pourra plus jamais réintégrer la fonction publique ?

Non !

Et voici ce que le Service Public dit à ce sujet :

Une salle de classe de maternelle.

« À compter de sa date de démission, l'agent perd son statut de fonctionnaire ou d'agent non titulaire de la fonction publique. S'il souhaite par la suite retravailler dans la fonction publique, il doit repasser un concours ou être à nouveau recruté en tant qu'agent contractuel. »

Autrement dit, vous ne pourrez plus compter sur vos points d'ancienneté et devrez recommencer l'année de stage, comme les nouvelles recrues.

Ai-je droit au chômage après ma démission ?

L’enseignant démissionnaire n’a pas droit aux allocations chômage, sauf « démission légitime ».

Pour consulter ces raisons légitimes, dirigez-vous une nouvelle fois sur le site du Service Public.

Vous aurez tout de même le droit à l'attestation Pôle Emploi qui permet de profiter de réductions ou d'aides à la création d'entreprise. Cependant, prévoyez de l'argent pour subvenir à vos besoins pour un petit moment, juste le temps de réfléchir à ce que vous voulez faire et trouver un nouvel emploi.

Vous pourrez aussi compter sur votre indemnité volontaire de départ si vous y avez droit.

Vous avez le droit aussi de donner des cours particuliers !

Les cours particuliers vous permettront de continuer votre activité dans l'enseignement privé.

Une façon intéressante de commencer une nouvelle carrière professionnelle tout en conservant un minimum de revenus.

Un cours de peinture en extérieur.

Où que vous résidiez, vous pouvez donner des cours particuliers :

Pour rappel, vous n'avez le droit au chômage que si vous réussissez à obtenir une rupture conventionnelle. Vous devrez faire une demande par lettre recommandée avec avis de réception adressée au service des ressources humaines ou au recteur d'académie.

Un entretien vous est ensuite accordé et vous pouvez vous faire assister d'un conseiller désigné par une organisation syndicale de votre choix.

Dans les faits, il est très rare de réussir à obtenir une rupture conventionnelle de la part de l'Education Nationale.

Aurai-je droit à la pension retraite de fonction publique ?

Qu'est-ce que la pension retraite de la fonction publique ?
Un départ précipité de l'Education Nationale, c'est aussi commencer à penser à sa retraite...

Oui et non.

A ce sujet, très important, le gouvernement français dit ceci : « Tout fonctionnaire ayant accompli au moins 2 ans de services conserve ses droits à pension de retraite de la fonction publique.

Si la durée de services est inférieure à 2 ans, l'administration procède au rétablissement au régime général. »

L’indemnité de départ volontaire pour professeurs

Demander sa démission de l’Éducation Nationale peut aussi s’accompagner d’une indemnité de départ volontaire.

Comme son nom l’indique, cette prime concerne les fonctionnaires démissionnaires dont la démission a été régulièrement acceptée.

Mais dans les faits, son obtention reste quelque peu complexe, notamment parce qu’elle exige plusieurs critères à remplir.

Les bénéficiaires de ce dispositif, par exemple, sont "les fonctionnaires de l’État et les agents non-titulaires" selon la fonction publique.

Par ailleurs, il est indispensable d’être en contrat à durée indéterminée et non pas en contrat à durée déterminée.

Une femme avec une boite sur la tête.

Enfin, deux situations uniques sont retenues : les départs suite aux suppressions de postes ou aux restructurations de service, ou encore suite à la création ou au rachat d’une entreprise.

En termes de procédure, le professeur doit demander son calcul d’IDV AVANT de présenter sa démission à la fonction publique.

Et pour obtenir une réponse, il devra patienter 2 mois maximum, d’où la nécessité de s’y prendre le plus tôt possible.

Le calcul de l’indemnité de départ volontaire fonctionnaire est quant à lui légèrement complexe.

Le montant ne peut dépasser 24 fois un douzième de la rémunération brute perçue lors de l’année précédant la demande.

A signaler qu’il est aussi calculé en fonction du grade du fonctionnaire et de son ancienneté.

Demander une année de disponibilité pour réfléchir 💭

Comment savoir si démissionner est la meilleure option pour donner un nouvel élan à votre carrière ?

Comment profiter d'une année sans cours ?
L'année de disponibilité n'est pas une raison pour ne rien faire.

L'éducation nationale propose à tous ses professeurs titulaires de profiter d'une ou plusieurs années de disponibilité.

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Une année de disponibilité, c'est quoi ?

 « La disponibilité est la situation du fonctionnaire qui cesse d'exercer son activité professionnelle pendant une certaine période. Il est placé temporairement hors de son administration d'origine et cesse de bénéficier de sa rémunération et de ses droits à l'avancement et à la retraite. La mise en disponibilité peut intervenir à la demande du fonctionnaire ou à l'initiative de l'administration. »

Vous l'aurez compris cette période de réflexion peut vous permettre de vous essayer à d'autres activités professionnelles afin de vous conforter dans vos choix.

Comment en bénéficier ?

L'année de disponibilité peut être accordée de droit ou bien sous réserve de nécessités du service. Le statut de votre disponibilité dépendra des raisons pour lesquelles vous souhaitez partir.

Les raisons plausibles pour une disponibilité de droit :

  • Élever un enfant de moins de 12 ans,
  • Donner des soins à un enfant à charge, au partenaire ou à un ascendant à la suite d'un accident ou d'une maladie grave ou atteint d'un handicap nécessitant la présence d'une personne,
  • Suivre son partenaire tenu de déménager dans un lieu éloigné pour des raisons professionnelles,
  • Adoption avec voyage en outre-mer ou à l'étranger,
  • Exercer un mandat d'élu local (dans les fonctions publiques d'État et territoriale).
Une mère et son enfant.

Les raisons plausibles pour une disponibilité sous réserve des nécessités du service :

  • Convenances personnelles
  • Études ou recherches présentant un intérêt général
  • Créer ou reprendre une entreprise

Ces dernières sont acceptées uniquement s'il n'y a pas trop de pénurie au sein des postes de professeurs.

Si l'administration ne répond pas avant deux mois, la demande est alors considérée comme acceptée.

Attention alors a bien choisir le motif lors de votre demande. Sachez également que seuls les professeurs titularisés peuvent en faire la demande. Si vous êtes en stage, il faudra alors patienter un peu même s'il s'agit souvent de l'année la plus difficile.

Combien de temps ?

La durée d'une disponibilité varie en fonction du motif de la demande. Cela peut aller de 6 mois à 3 ans ou toute la durée du mandat dans le cas d'un poste électoral.

Cependant la disponibilité peut être renouvelée dans la limite de 10 ans sur toute la carrière de professeur.

Pour réintégrer le système, la demande doit se faire très tôt. Il faut demander sa réintégration avant le mois de décembre pour l'année suivante.

Que faire pendant son année de disponibilité ?

Un vol en parapente.

Alors que certains prennent une année de disponibilité pour congé parental, pour la création d'entreprise ou pour un reconversion professionnelle, pourquoi ne pas en profiter pour réfléchir sur votre avenir ?

L'année de disponibilité est une bonne solution pour quitter un temps l'éducation nationale sans pour autant perdre sa place si difficile à obtenir par les concours comme le CAPES.

Un temps que vous pouvez utiliser pour décider si vous voulez réellement démissionner ou non, mais aussi et surtout pour tester autre chose.

Quoi qu'il en soit, que vous décidiez de démissionner ou non, vous avez maintenant toutes les cordes entre vos mains pour tirer la bonne ficelle et vous épanouir professionnellement. 😊

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Aurélie

Responsable éditoriale de Superprof et journaliste web, je suis passionnée d'arts et de voyages. Je milite pour l'échange culturel et la transmission des savoirs !