Paris 10 : Ténor et Acteur expérimenté, j'enseigne le Chant dans tous ses éclats ! :) Lyrique (Diplômé du conservatoire), Musiques Actuelles, et initiations diverses

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• Depuis quand développez-vous une passion pour la musique et plus particulièrement pour votre instrument de prédilection ?

  La musique a pour moi ce pouvoir que j'aime illustrer avec une bonne métaphore quantique. Parce que oui, la confiture c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étale... mais ô combien c'est bon !
  
  Donc, à l'instar d'un condensât de Bose-Einstein où les électrons perdent leur unicité pour ne plus former qu'une seule et même onde gigantesque, la musique est ce qui nous permet de passer d'une condition d'individus à celle de foule indivisible, connectée, intriquée. Ce moment de grâce où le mot religion prend tout son sens étymologique : qui relie, verticalement, car nous transcende, et surtout horizontalement, les uns aux autres.
  
  Alors depuis quand je développe une passion pour la musique et cet instrument biologique -à peine philosophe- qui permet également le chant ? Eh ! Bien, je dirais... depuis que je suis humain, très certainement. En me connectant adolescent à La Callas, à Nina Hagen, à Serge Lama... et puis en recherchant avec Mozart, Donizetti et Offenbach comment offrir à mon tour ce grand moment de partage.

• Quelle musique pouvez-vous écouter en boucle avec toujours le même plaisir (et sans devenir dingue) ?

  Sans devenir dingue ? C’est dommage car les Illuminations de Britten par Ian Bostridge… Plus sérieusement, je crois que ne peux répondre que : aucune, j’aime la diversité, pas la répétition que j’estime monotone (ou qui rend dingue !). J’ai besoin de varier émotions et énergies, de me repaître du lyrisme baroque, de l’électrisation du rock, de la complexité de Messian et de la pureté toujours renouvelée des comptines…

• Parlez-nous du cours le plus difficile ou étonnant que vous avez pu donner !

  Je n’interromps jamais un élève qui me présente sa voix. Jamais… et voilà cet élève qui arrive, et qui « chante ». J’ai mal. Profondément. Pour lui, pour moi. Je l’interromps au bout de 30 secondes et je lui demande pourquoi il veut se mettre au chant, et il me répond que non, il ne veut pas se mettre au chant. Que ? Quoi ? Pardon ? En fait, il travaille déjà depuis plusieurs années et s’est dit qu’il était peut-être temps d’essayer un autre professeur.
  Peut-être, en effet…

• D’après vous, quel est l’instrument le plus compliqué à maîtriser et pourquoi ?

  Certainement l’instrument avec lequel on a pas envie de jouer, qu’on a pas le besoin de manipuler, de triturer, d’outrepasser, ni d’en repousser les limites !

• Quelles sont, pour vous, les clés de la réussite (hormis celles de Sol et de Fa) ?

  La réussite c’est l’objectif qu’on se fixe à soi : reconnaissance par le public, par ses pairs, par soi. Le premier s’évalue facilement, le deuxième se connait par rumeurs, le dernier… le dernier est celui dont je veux parler car c’est le seul qu’un professeur peut réellement accompagner.
  
  Je dirai donc que la réussite dépend d’une qualité : l’opiniâtreté. Car le mot est beau. Certes, il y a la régularité, bien sûr il faut travailler, une part de chance également, mais au-delà de tout, il faut tenir sur le long terme, quitte à explorer souvent de nouvelles contrées ! Quitte à reprendre tout à zéro pour la millième fois.

• Citez 3 musiciens avec lesquels vous rêveriez de faire un boeuf dans un bar à 2 h du mat et dites-nous pourquoi !

  Leurs noms ne vous dirons rien, j’aime faire de la musique avec n’importe qui qui aime assez ça pour être toujours prêt à en faire à 2h du mat’ ! Je ne suis pas sûr de rêver faire de la musique avec mes idoles, ça me stresserait même un tantinet-chouilla… :D

• Une anecdote à raconter en rapport avec votre métier ou votre scolarité (et pas forcément la fiesta que vous avez faite suite à votre entrée au Conservatoire) ?

  Alors que je me tenais derrière des pendrillons (un rideau sur le côté de la scène) et m’apprêtais à faire mon entrée, j’attends le signal : le ténor principal doit tomber avec son épée puis se relever bruyamment. Stupeur : alors que je ne peux rien voir, j’entends l’épée qui tombe, puis… plus rien, le rideau se baisse. Fébrile, je me demande si un accident est arrivé.
  Avant le baissé de rideau, vous pouviez entendre la chève d’orchestre, toujours battant la mesure, dire d’une voix forte : « Mais tenez-lui la langue, tenez-lui la lange ! ». Un homme du public faisait un malaise, la chève a son brevet de secouriste.
  Oui, il des secours sont arrivés et nous ont rendu notre chève d’orchestre !

• Quel est votre petite touche qui fait de vous un Superprof adoré par tous ses élèves ?

  Je suppose que mes anecdotes quantiques dépourvues du presqu’éponyme Kant n’y sont pas pour rien ! Et entre nous, je crois que ma principale qualité est que je m’adapte : je considère qu’il existe autant de chemins qu’il existe d’élèves. Je n’ai donc pas de petite touche, j’ai un petit clavier.