Musicien passionné donne cours de Piano pour tous sur Nantes

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• Depuis quand développez­-vous une passion pour la musique et plus particulièrement pour votre instrument de prédilection ?

  Ma passion a commencé très jeune, vers 4 ans.
  À cette époque, je voulais jouer de la "petite guitare" (rapport à ma taille surement).
  Ma mère, clarinettiste, a demandé à un de ses amis altiste de commencer à m'initier à la musique. Ce qui devait arriver arriva. J'ai rapidement mis ma "petite guitare" sur l'épaule et je suis devenu altiste.

• Quelle musique pouvez-vous écouter en boucle avec toujours le même plaisir (et sans devenir dingue) ?

  De manière générale, dès que je suis tombe en admiration pour une musique, je peux écouter celle-ci en boucle durant des années.
  Ceci étant dit, j'ai 3 morceaux classiques que j'ai du écouter plusieurs milliers de fois :
  Le concerto de piano de Chopin n°1
  Le concerto de violon de Sibélius
  La fantaisie impromptue de Chopin

• Parlez-nous du cours le plus difficile ou étonnant que vous avez pu donner !

  Lorsque j'ai commencé à donner des cours de violon, j'avais 15 ans et j'étais en seconde. L'année suivante, alors que je rentrais tout juste en première, je suis devenu professeur de musique dans une école de musique (pour quelques heures le mercredi après-midi).
  Je me suis retrouvé à donner des cours à des élèves qui avaient… mon âge. Bien que le niveau technique ne laissait aucune ambiguïté sur mon expertise (c'était l'année avant mon passage du DEM), ma posture d'adolescent professeur n'était pas simple à tenir.
  Ce fût pour autant une très belle expérience, formatrice.

• D'après vous, quel est l'instrument le plus compliqué à maîtriser et pourquoi ?

  Difficile de donner l'étiquette "le plus difficile" à un instrument en particulier. Chaque instrument a ses spécificités et leur complexité peut varier suivant la période pratique.
  Le violon, l'alto ou le violoncelle sont par exemple des instruments où toute la difficulté est concentré au début de l'apprentissage : tenir son instrument avec une position tout sauf naturelle, réussir à poser les doigts au bon endroit pour jouer juste, maitriser la finesse du son avec l'archet, etc.
  A contrario, le piano est bien plus abordable pour un débutant mais au fil des années , on se rend compte de l'exigence de celui-ci : maitriser la polyphonie et faire ressortir une voix plutôt qu'une autre, contrôler la pression sur les touches de chaque note indépendamment, garder un bon relâchement malgré la vitesse d'exécution, etc.

• Quelles sont, pour vous, les clés de la réussite (hormis celles de Sol et de Fa) ?

  Les clés de la réussite en musique sont simples à comprendre mais difficiles à maitriser. J'en vois 3 essentielles.
  La première, c'est apprendre à jouer lentement (contrôler avec précisions ses mouvements et ses déplacements)
  La deuxième, c'est l'exigence envers soi-même (chercher à tendre vers la perfection)
  La troisième, c'est la discipline (jouer de manière régulière et impliquée)

• Citez 3 musiciens avec lesquels vous rêveriez de faire un boeuf dans un bar à 2 h du mat et dites-nous pourquoi !

  S'il était encore de ce monde, je ne dirai pas non à un p'tit bœuf avec Chopin mais ça me semble un peu compromis même si je suis récemment passer lui dire bonjour au cimetière du Père Lachaise.
  Sinon, je suis admiratif de ces 3 musiciens :
  Michel Michalakakos (qui a été un de mes professeurs d'Alto) parce qu'il a une pédagogie merveilleuse et un talent pour improviser incroyable.
  Gauthier Capuçon parce qu'en plus d'avoir l'air sympathique, son jeu m'inspire beaucoup .
  Pierre-Yves Plat parce qu'il a une manière bien à lui de donner vie à la musique

• Une anecdote à raconter en rapport avec votre métier ou votre scolarité (et pas forcément la fiesta que vous avez faite suite à votre entrée au Conservatoire) ?

  Cette histoire n'est ni joyeuse, ni triste mais elle est à l'origine d'un choix majeur dans ma vie de musicien. En 2007, alors que j'hésitais à passé le concours pour entrer au CNSM de Lyon en classe d'Alto, j'ai eu un accident de parachutisme et je me suis cassé le 2ème métacarpe. Depuis, et malgré l'excellent travail du chirurgien de la main, j'ai un léger manque de mobilité avec un léger chevauchement du majeur et de l'annulaire (quelques millimètres). Malheureusement, c'est suffisant pour handicaper mon jeu. C'est la raison qui m'a poussé à jouer sur un violon par la suite parce que les écarts sont moins importants. Avec le temps, j'ai appris à compenser et je ne vois plus ça comme un problème mais comme une spécificité. Un peu comme Django Reinhardt.
  J'ai aussi profité de cet incident de parcours pour améliorer mon jeu au piano, instrument pour lequel ce souci ne gêne en rien.

• Quel est votre petite touche qui fait de vous un Superprof adoré par tous ses élèves ?

  Il parait que j'ai une grande patience, et je dois admettre que c'est vrai. Je fais toujours en sorte que mes élèves se sentent bien. Je ne suis pas là pour les juger mais pour les aider à se faire plaisir.
  Certains ont des objectifs ambitieux mais beaucoup ont pour simple but de s'amuser et de progresser à leur rythme.
  Mon travail consiste à m'adapter à chacun d'eux.