Juriste et Docteur en droit public, ancien chargé de TD à l'université de Lyon propose des cours de soutien de tous les niveaux en droit public.

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• Depuis quand développez­-vous un intérêt pour votre discipline et pour les cours particuliers ?

  Ayant grandi dans une zone de guerre, je me suis toujours posé des questions sur la relation entre les humains, entre les Etats et sur la guerre. Ceci m'avait poussé à m'intéresser aux sujets relevant des sciences sociales, de la politique et du droit public. Après avoir approfondi ma curiosité dans ces domaines, j'avais développé un réel intérêt pour le droit international public, une branche dans laquelle je me suis spécialisé.
  Au-delà de la passion personnelle que j'éprouvais pour cette branche juridique, mon expérience personnelle dans la zone de guerre m'a ouvert les yeux sur la nécessité de l'accès à l'éducation, car la connaissance constitue l'arme ultime et indestructible de tout être humain et que la résistance à l'oppression passe avant tout par les arguments intellectuels. Il ne s'agit pas d'une arme réservée à une catégorie spécifique de personnes mais à tous et à toutes.
  Dans une démocratie, la liberté d'opinion est optimale lorsque la connaissance est objectivement comprise ; elle produit toute sa portée lorsqu'elle est exprimée. Il suffit de comprendre l'information pour l'utiliser. Si on ne la comprend pas alors il est du devoir de ceux qui l'ont comprise de pouvoir la transmettre.
  Je me suis attribué cette mission au service de toutes les personnes intéressées à développer cette capacité intellectuelle. Il s'agit d'une richesse qui se partage car l'effort collectif contribuera à la construction d'un monde meilleur.

• Dites nous-en davantage sur la matière enseignée, sur les thèmes que vous appréciez aborder avec les élèves (et éventuellement ceux qui vous plaisent un peu moins) !

  A l'inverse du droit privé qui touche aux relations privées entre les personnes, le droit public réglemente l'existence et le fonctionnement de l'Etat, de ses organes, la relation entre l'administration et les administrés, sa relation avec les autres Etats et son ordre juridique interne avec les ordres juridiques étrangers.
  La branche du droit public aborde donc un très large spectre de matières touchant à la structure interne d'un Etat, comme le droit constitutionnel, à des matières en lien plus direct avec les personnes, comme les droits de l'Homme.
  Un des sujets les plus abordés et pourtant le plus incompris des étudiants est celui des origines des droits de l'Homme, leur protection au niveau interne de l'Etat et au niveau Européen et International. Un sujet qui exige une maitrise de certains chapitres traités en Licence, comme celui de la hiérarchie des normes, du concept de la démocratie, du bloc de constitutionnalité, etc., ou en Master comme la matière des libertés fondamentales ou du droit international des droits de l'Homme.

• Parlez-nous de vos modèles, que ce soit un professeur qui vous a marqué ou encore une oeuvre qui vous a inspiré !

  Il n'y a pas une seule personne qui m'a inspiré mais plusieurs. Si je dois choisir je pencherai sur celles et ceux qui œuvrent pour la dignité et la liberté des autres non pas pour faire briller leur égo sous la lumière des caméras mais qui le font dans l'ombre malgré toutes les difficultés rencontrées au service et au nom de l'humanité.

• Quelles sont, selon vous, les qualités requises pour être un bon expert dans votre domaine ?

  Un bon enseignant doit avant tout avoir une bonne capacité d'adaptation car le niveau des étudiants n'est jamais homogène. Chaque étudiant.e a des besoins spécifiques, il faut donc être à l'écoute afin de mieux cibler les points d'amélioration et pour adapter l'enseignement du cours à l'étudiant.e. Il s'agit donc d'une personnalisation indispensable de la matière à la personne et non l'inverse. Au-delà de ces qualités, il est important de posséder une bonne capacité d'analyse qui permet de décortiquer la matière et de l'expliquer quel que soit le niveau de l'étudiant.e.
  Enfin, l'enseignant doit pouvoir s'investir dans les progrès de l'étudiant.e car l'évolution ne se passe pas en une nuit.

• Une anecdote en rapport avec votre métier ou votre scolarité à nous raconter ?

  Une anecdote sérieuse : Dans le cadre d'une mission juridique auprès d'une ONG en zone de guerre, j'ai croisé le premier Procureur de la Cour Pénale Internationale lors d'un meeting. Il était de passage dans le pays en question pour une semaine seulement. Je suis allé à sa rencontre et je l'ai convaincu de participer à un événement universitaire qui n'existait pas. Après avoir donné son accord, j'ai réussi à créer l'événement en quelques jours et à réunir des enseignants universitaires de plusieurs universités. L'arrivée du Procureur avait tellement raisonné dans le milieu que l'événement a fini par devenir un meeting diplomatique avec la présence de diplomates étrangers, de représentants d'ONG & d'organisations internationales et des représentants du gouvernement.
  
  Une anecdote moins sérieuse : lors de cet événement que j'ai animé, j'ai eu l'honneur de servir d'hôte et de traducteur au Procureur. L'ampleur que celui-ci avait pris m'avait un peu stressé. Lors de l'ouverture de la conférence et de la présentation du Procureur, j'avais beugué pendant quelques instants, qui ont senti comme une éternité, sur son nom... !😄

• Vous pouvez maintenant nous rassurer et nous avouer que vous aussi, vous avez déjà connu des difficultés à l’école…

  Personne ne peut prétendre ne jamais avoir eu des difficultés dans une matière à l'école. Nous avons chacun.e rencontré certaines difficultés que ce soit dans certains chapitres, dans certaines matières ou plus, ou pour les plus brillants des difficultés en sport ou en cours de musique ! 😄
  En ce qui me concerne, je ne suis pas l'exception à la règle et c'est justement le comportement systématique des enseignants en réponse aux difficultés qui m'avait alarmé sur la définition d'un bon enseignant. Au lieu de faire l'effort de m'écouter, d'essayer de s'adapter à mes besoins, je baignais seul dans l'incompréhension de certaines connaissances. La répétition de l'information, sans faire l'effort de l'expliquer et d'adapter l'explication à l'étudiant furent la principale raison de cette incompréhension. Plus tard, lorsque j'ai commencé à prendre gout dans les matières qui ne m'intéressaient pas à l'école, j'ai enfin compris que c'était principalement la conséquence du manque d'investissement de l'enseignant qui n'a pas su me transmettre sa connaissance. C'est la raison pour laquelle il est fondamental de comprendre que la connaissance ne se répète pas, elle se transmet. Pour y parvenir, il ne suffit pas de lire un livre à voix haute.

• Aidez-nous à vous connaître un peu mieux en évoquant vos passions (que vous partagerez peut-être un jour via Superprof).

  Outre l'air sérieux que je peux avoir au bureau, j'ai une passion polyvalente allant du bénévolat humanitaire, au jardinage, aux randonnées, aux sports extrêmes et à la découverte.

• Qu’est-ce qui fait de vous un Superprof (en plus d’avoir répondu à cette interview :-P) ?

  Un bon professeur est celui qui réussit à transmettre le savoir à tout type de public car la seule limite n'est pas la capacité intellectuelle mais l'envie d'apprendre. Ça a l'air simple mais, comme tout ce qui est de qualité, c'est beaucoup de travail. Ecouter l'étudiant.e, identifier les points et les axes d'amélioration, établir un plan de travail personnalisé, adapter la connaissance aux besoins spécifiques, s'investir et, enfin, admirer les progrès.