Jeune pianiste diplômé du CNSMDP donne cours de piano tous niveaux à Paris

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• Depuis quand développez­-vous une passion pour la musique et plus particulièrement pour votre instrument de prédilection ?

  La passion pour la musique m'est venue très tôt, à l'âge de 4 ans. Nous étions avec mes parents en pleine visite d'une abbaye en Bourgogne, et lors de cette visite il y avait un concert d'orgue. Je fus tout de suite impressionné par la puissance et la grandeur de cet instrument, au point où j'ai voulu refaire toute la visite afin de pouvoir réécouter le concert. Je me souviens avoir de nombreuses fois regardé le Disney "la Belle & la Bête", où l'orgue "Forte" était très imposant, et la musique très représentée. Ma passion pour le piano s'est elle manifestée plus tard, par l'improvisation. Sans avoir eu de formation de pianiste je m'installais au piano et improvisais pendant des heures. C'est ensuite un projet de composition, qui a fait naître une sonate pour piano et flûte, que j'ai présentée à mon futur professeur de piano. Après plusieurs projets de la sorte, j'ai commencé sérieusement mes études de piano à 18 ans.

• Quelle musique pouvez-vous écouter en boucle avec toujours le même plaisir (et sans devenir dingue) ?

  Le compositeur dont je ne me lasse pas et ne me lasserai jamais est Maurice Ravel. Je pourrais écouter en boucle "Daphnis et Chloé", "Gaspard de la Nuit" ou encore le "Concerto en Sol" ! Sa musique me touche beaucoup, avec une grandeur d'expression et une finesse propre à la musique française.

• Parlez-nous du cours le plus difficile ou étonnant que vous avez pu donner !

  Il s'agit plutôt d'une expérience positive qui me rappelle pourquoi j'aime ce métier et pourquoi je tiens à transmettre mon savoir-faire. Premier cours avec un élève avec qui je travaille depuis maintenant 2 ans, qui avait 8 ans à ce moment-là. Nous faisons une découverte de l'instrument, commençons les premières bases musicales et à la fin du cours, dans un soupir de soulagement, il me dit : "Ah ça fait du bien d'apprendre !". Sa sincérité m'a beaucoup touché et me rend optimiste quand à l'avenir de la musique classique et des arts en général. Il me dira quelques semaines plus tard : "Moi plus tard, je veux être pianiste comme toi." Dans cette réalité du monde de l'art un peu délicate, il est bon d'avoir ce genre de rappel que notre passion peut-être transmise aux générations futures !

• D'après vous, quel est l'instrument le plus compliqué à maîtriser et pourquoi ?

  J'ai toujours été admiratif des chanteurs. Je trouve qu'à haut niveau cela tient presque du miracle et de l'ordre des prouesses physiques. Dans la gestion du souffle, de l'intensité, du vibrato, de la justesse, de la diction, de la dramaturgie, de la détente du corps... La voix est l'instrument le plus naturel car il n'y a pas d'intermédiaire entre le musicien et son instrument : son instrument est son propre corps. C'est une mise à nu totale que je trouve très intimidante. Je trouve certains instruments extrêmement difficiles, notamment le cor, assez peu valorisé à l'orchestre, et qui même dans des parties qui semblent "faciles" demandent en réalité un travail de justesse et de souffle colossal. En tant que pianistes même débutants, nous pouvons oublier que produire un son est très aisé, alors que pour ce genre d'instruments, arriver à en sortir un son correct peut prendre des mois voire des années !

• Quelles sont, pour vous, les clés de la réussite (hormis celles de Sol et de Fa) ?

  De par ma vocation tardive au piano, j'ai pu découvrir le fait d'être quelqu'un "en retard dans son parcours" là où dans le milieu de l'orgue j'étais quelqu'un de doué et précoce. Cela m'a donc poussé à travailler énormément. J'attache beaucoup d'importance à la persévérance, car au début de ma carrière pianistique j'étais loin d'imaginer un avenir professionnel et de grands objectifs. Avec un travail assidu et beaucoup de volonté, j'ai repoussé des limites que je pensais fixées, et je continue de le faire ! Je suis persuadé que rien n'est impossible lorsque l'on se donne les moyens de le faire.

• Citez 3 musiciens avec lesquels vous rêveriez de faire un boeuf dans un bar à 2 h du mat et dites-nous pourquoi !

  Je ne suis pas jazzman, mais mon amour pour l'improvisation me soufflerait de me tourner vers le jazz... Récemment j'ai pu écouter à la Gare - un lieu formidable pour écouter de la belle musique à prix libre - Rick Margitza, un saxophoniste américain (il a joué notamment avec Miles Davis) qui m'a bluffé par son inventivité et son extrême virtuosité. J'ai toujours apprécié la musique des Snarky Puppy, et jouer parmi eux serait une chance formidable. Deux voix incroyables que j'aimerais pouvoir accompagner sont celles de Lalah Hathaway, chanteuse de R&B, envoûtante et aux possibilités infinies ainsi que Gregory Porter, chanteur noir américain de jazz/blues/soul, chaleureux et énergique.

• Une anecdote à raconter en rapport avec votre métier ou votre scolarité (et pas forcément la fiesta que vous avez faite suite à votre entrée au Conservatoire) ?

  Je rentrais à Paris pour un examen de piano au CNSM dans la matinée, et j'avais pris le premier TER entre Dijon et Paris à 5h du matin. Je rentre dans mon appartement exténué, me pose sur mon lit...pour finalement m'endormir. Je suis réveillé en sursaut par un appel de la chargée de scolarité, paniqué, me disant que le jury m'attendait depuis plus d'une demi-heure pour mon passage ! Je me mets en tenue et cours le plus rapidement possible (heureusement j'habitais juste à côté du conservatoire à cette époque) jusqu'au lieu de l'examen. J'arrive dans la salle, encore tout transpirant, et joue mon programme sans m'être chauffé... Finalement cela s'est bien passé avec une mention Très Bien, mais une grosse frayeur cependant.

• Quel est votre petite touche qui fait de vous un Superprof adoré par tous ses élèves ?

  Je crois que ce serait plutôt à mes élèves de répondre à cette question ! Cependant je dirais probablement ma bienveillance, ma grande patience... et mon style vestimentaire détendu.