Diplômée en Master 2 de l'UA de Martinique et passionnée par ma langue maternelle, je vous invite à découvrir ou perfectionner votre créole, à l’écrit comme à l’oral.

En savoir plus sur Anne Valerie

• Parlez-vous couramment cette langue en raison de vos origines ou parce qu’un professeur vous a donné envie de l’apprendre ?

  Je parle couramment le créole martiniquais car c’est ma langue maternelle, celle qui a bercé mon enfance et qui fait partie intégrante de mon identité. Cependant, au fil des années, j’ai ressenti le besoin de mieux la maîtriser, notamment à l’écrit. C’est cette quête qui m’a menée à explorer différentes méthodes et à approfondir mes connaissances académiques en créole

• Citez le personnage vivant, historique ou fictif qui est, selon vous, le représentant emblématique de la culture en question !


  Jean Bernabé, linguiste martiniquais, est une figure incontournable pour moi. Son travail sur la langue a ouvert la voie à une reconnaissance plus large du créole comme une langue à part entière, avec sa propre richesse et complexité. Il y en a bien d’autres mais comme vous avez demandé un seul. Je l’ai choisi

• Y-a-t-il, dans celle-ci, un mot, une expression, une tradition ou un comportement typique qui vous amuse particulièrement ?


  Oui ! L’expression "kabrit-ou ka fè bef ?" me plaît particulièrement. En mot à mot cela dit « tes cabris deviennent des bœufs ». En traduction correcte, cela signifie « tu t’enrichis ? », « ça avance » et reflète à merveille notre esprit : pragmatique, résilient et toujours en mouvement.

• En quoi savoir parler cette langue est important, que ce soit scolairement, professionnellement ou d’un point de vue plus personnel ?


  Parler cette langue, c’est bien plus qu’une compétence linguistique : c’est préserver une culture, une histoire et une façon de voir le monde. Scolairement, cela permet aux jeunes de mieux comprendre leur héritage. Professionnellement, cela renforce la communication et l’inclusion. Personnellement, c’est un lien profond avec mes racines et un vecteur puissant d’expression et de transmission. J’ai la chance d’avoir ma grand-mère qui a 104 ans avec laquelle c’est un plaisir d’échanger et de découvrir des mots ou des expressions perdus.

• Quelle est la difficulté principale de cette langue et ce qui peut favoriser son apprentissage ?


  L’une des principales difficultés du créole martiniquais est son statut politique, elle n’est pas reconnue comme une langue principale mais comme une langue régionale appartenant à la France. Elle est donc en diglossie face au français qui occupe tout l’espace. Cependant, il y a un regain d’intérêt des locuteurs depuis plusieurs année, ce qui donne de l’espoir. La diffusion dans les sphères réservées uniquement au français serait déjà un bon moyen de favoriser la langue. Ensuite, une immersion régulière et l’utilisation d’une méthode structurée, comme celle que j’enseigne, facilitent grandement l’apprentissage.

• Une anecdote en rapport avec votre métier ou votre scolarité à nous raconter ?


  Lorsque j’ai commencé à apprendre à écrire en créole, j’ai réalisé à quel point cela a amélioré mon expression orale. Un jour, en discutant avec un ami, il m’a fait remarquer que ma manière de parler était devenue plus fluide et plus précise. C’était la preuve que l’écrit et l’oral se nourrissent mutuellement !

• Aidez-nous à vous connaître un peu mieux en évoquant vos différents voyages.


  J’ai eu l’occasion de voyager et d’échanger avec des personnes de cultures très variées. Chaque voyage m’a permis de voir comment les langues sont des ponts entre les peuples. J’aimerais d’ailleurs organiser un voyage en Afrique pour renforcer les liens entre les Martiniquais et le continent africain.

• Qu’est-ce qui fait de vous un Superprof, en + de cette capacité à s’exprimer en plusieurs langues ?


  Ma passion pour la transmission et mon engagement à valoriser la langue créole font de moi une formatrice impliquée et dynamique. J’adapte mon enseignement aux besoins de chaque apprenant, en rendant l’apprentissage vivant et accessible. Mon objectif est de redonner aux gens fierté et confiance dans l’usage du créole, que ce soit à l’oral ou à l’écrit.