Cours de maths par professeur expérimenté du supérieur à élèves de lycée et classes prépas maths sup, maths spé, prépas commerce, BCPST ... Licences IUT, école ingé, concours . Cours presence ou webc

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• 1) Depuis quand développez­-vous un intérêt pour votre discipline et pour les cours particuliers ?

  Dès la fin du collège j'aimais faire des sujets pour m'entraîner et résoudre des problèmes. Par la suite, en terminale et lors de mes études à partir de la licence avec d'excellents profs j'ai développé cette affinité.
  
  J'ai donné mes premiers cours de maths lorsque j'étais au lycée, j'aime amener l'autre à faire sauter ses incompréhensions et restaurer les notions de sorte que la légèreté des idées et le sentiment qu'on peut avancer reprenne le dessus sur la confusion. Plus tard, professeur en prépa intégrée d'école d'ingénieurs, j'ai mis en place des interrogations orales (khôlles de maths) et mon plus grand plaisir c'était de voir les étudiants les préparer entre eux et se mettre au travail !

• 2) Dites nous-en davantage sur la matière enseignée, sur les thèmes que vous appréciez aborder avec les élèves (et éventuellement ceux qui vous plaisent un peu moins) !

  La démarche mathématique présente une grande unité … Je la vois comme l'étude d'un contexte imaginaire où l'on identifie des questions de base, des concepts qui sont pertinents, des liens entre ces concepts et où on jongle ensuite dans des situations nouvelles qu'on explore. De l'entraînement qui en découle vient un renforcement des facultés d'analyse, de la souplesse intellectuelle. C'est l'étymologie du mot mathématique : s'entraîner, s'exercer.
  
  Il n'y a guère de « petites maths » . Je n'aime toutefois pas trop le calcul pour le calcul … et je suis plus attiré par l'exercice de l'abstraction, la perception de ce qui est nécessaire, suffisant, la différence entre ces deux aspects, trouver des réponses élégantes.
  
  Je reste persuadé la démarche mathématique est une voie royale pour éviter la bêtification ambiante qui nous amène à devenir des périphériques de méthodes utilisées parce que tout le monde le fait. J'adore éveiller ou réveiller mes élèves à une approche plus inventive.

• 3) Parlez-nous de vos modèles, que ce soit un professeur qui vous a marqué ou encore une oeuvre qui vous a inspiré !

  J'aime me souvenir de mon prof de terminale. Physiquement il ne pouvait pas bouger beaucoup, mais il était d'une grande vivacité d'esprit. Une de ses phrases cultes étaient « ce n'est pas parce que la corde est cassée, qu'il n'y a plus d'eau au fond du puits » … en clair, vous n'y arrivez pas comme cela, inventez une autre solution !
  
  En master j'ai eu la chance d'être un étudiant de Roger Godement, un Monsieur des maths et un personnage haut en couleurs. Il savait comme pas deux relier bon sens et maths par des exemples issus de la vie courante. Il était connu pour fustiger ceux qui utilisaient de gros théorèmes (souvent mal compris) pour répondre à des questions simples et célèbre pour avoir recalé un étudiant en lui disant « vous prenez un bazouka pour tuer une mouche » ! Mais à part cela, il savait encourager une démarche plus simple et adaptée.
  
  J'ai assisté à pas mal de conférences du séminaire « philosophie et mathématiques » de normale sup où des mathématiciens de grand renom venaient partager sous un aspect plus humain leur parcours, les rencontres et circonstances de leur recherche. Des gens comme Etienne Ghys ou Cédric Vilani poursuivent cette tradition de rendre les maths plus accesibles et humaines.

• 4) Quelles sont, selon vous, les qualités requises pour être un bon expert dans votre domaine ?

  Curiosité, grande exigence de vérité. Mais aussi imagination, aptitude à reformuler les questions de façon simple et accessible. Je me souviens d'une professeure, à l'université de Jussieu qui demandait pour la rédaction d'une solution que chaque déduction soit étayée par la propriété qui permettait de l'affirmer … Quelle école …
  
  Pour l'enseignement, écoute, dynamisme, savoir remettre les choses à plat pour substituer à une compréhension « automatique » ou floue, une compréhension active.
  
  Savoir aussi qu'il n'y a guère d'arbitraire en maths, que des règles du jeu à saisir puis à mettre en œuvre. L'échec n'en est pas vraiment un car il permet de mieux comprendre. Et donc pour l'enseigner, une qualité essentielle est de laisser à l'autre développer ce goût de l'expérience.

• 5) Une anecdote en rapport avec votre métier ou votre scolarité à nous raconter ?

  Une fois, j'ai eu un étudiant dans un cours collectif qui n'avait pas compris une notion mais j'avais senti qu'il cherchait honnêtement à la comprendre. Toute question mérite d'être posée. Il n'y a pas d'arbitraire en maths. Par un schéma et une formulation courte mais percutante je lui avais éclairci le point. Plusieurs mois après lorsque la question était réapparue, dans un contexte différent, il avait parfaitement assimilé ce point particulier. C'est une anecdote, mais en tant qu'enseignant l'exigence qu'on a peut être transmise et ouvrir la porte à une véritable formation intellectuelle.

• 6) Vous pouvez maintenant nous rassurer et nous avouer que vous aussi, vous avez déjà connu des difficultés à l'école…

  Les voies de la compréhension sont personnelles et il m'est arrivé d'être lent à bien comprendre un sujet ou une approche. Je me rappelle d'un passage au tableau où bien qu'ayant fait l'exercice je n'avais pas employé les dernières définitions du cours que la professeur souhaitait travailler. Ma solution était lourde. En fait je ne comprenais pas son approche et cela se voyait. Les camarades rigolaient … Mais la prof ne lâchait pas, jusqu'à ce que j'aie fait l'exercice. Lors du devoir quelques temps plus tard, je fus le seul à appliquer cette méthode tellement plus élégante et juste. Et cela a assuré mon passage qui n'était pas acquis. Je me souviens du mes camarades (l'un est entré major à l'école des mines de Paris, un autre à polytechnique) qui m'ont regardé ensuite avec admiration .. Comme quoi, il faut dire quand on ne comprend pas et c'est de là qu'on peut rebondir et progresser.

• 7) Aidez-nous à vous connaître un peu mieux en évoquant vos passions (que vous partagerez peut-être un jour via Superprof).

  J'aime beaucoup la musique (piano, chant) que je pratique en amateur, et j'aime également assister à des concerts ou spectacles. J'aime aussi beaucoup le théâtre, un acteur qui sait vivre le personnage qu'il incarne. L'histoire qui remet les événements en perspective, les vieilles pierres . J'aime également voyager. Le bricolage, est également une source de plaisir car j'aime comprendre les problèmes concrets et trouver des solutions.

• 8) Qu'est-ce qui fait de vous un Superprof (en plus d'avoir répondu à cette interview :-P) ?

  J'estime avoir une approche personnelle, dans laquelle la créativité (exemples, schémas, mise en perspective … ) joue une rôle important. J'ai un parcours varié qui me permet d'être ouvert à des approches différentes. Communiquer une approche humaine à d'autres leur permet de rétablir une confiance en eux qui est la clé du succès et ouvre la voie vers des vérités plus profondes.
  
  Un étudiant avec qui j'ai commencé alors qu'il était fort mal en point (résultats médiocre alors qu'il redoublait sa première année d'IUT a remonté la pente avec mes cours, y compris là où il pêchait le plus (d'incessantes fautes de calcul ou d'étourderie) et a pu dans la foulée intégrer une école d'ingénieurs. Sa mère a écrit de moi que je savais « faire grandir les gens » et offert un cadeau … cela m'a touché et fait plaisir, car je crois que c'est bien moi et ce que j'aime faire par mes cours !