Compositeur de musique de film, diplômé du CRR de paris, donne cours de piano, improvisation.

En savoir plus sur Julien

• Depuis quand développez-vous une passion pour la musique et plus particulièrement pour votre instrument de prédilection ?

  J’ai découvert la musique relativement tard, comparé à des profils plus académiques.
  Je ne suis pas entré au conservatoire à cinq ans : c’est vers 13 ans que je me suis réellement intéressé à la musique, d’abord par l’écoute.
  Je me suis passionné pour des compilations de musique classique trouvées chez mes grands-parents. J’écoutais en boucle Mozart, Dvořák, Rachmaninov… Ces œuvres faisaient naître en moi des paysages, un imaginaire riche et puissant.
  
  C’est dans l’idée de développer cet univers intérieur que je me suis mis au piano, dans une quête effrénée de comprendre de l’intérieur ce langage si particulier qu’est la musique.
  Je cherchais à reproduire à l’oreille les mélodies et les harmonies de mes morceaux préférés.
  Mes débuts furent très intuitifs : j’apprenais, improvisais et composais sans méthode formelle.
  
  Puis j’ai pris mes premiers cours au conservatoire. Je détestais lire les partitions, que je trouvais trop lentes à déchiffrer — je préférais apprendre mes morceaux par cœur. Je n’étais pas le meilleur élève, mais ma soif de musique ne faisait que grandir.

• Quelle musique pouvez-vous écouter en boucle avec toujours le même plaisir (et sans devenir fou) ?

  J’ai longtemps écouté des pièces symphoniques, notamment L’Île des morts de Rachmaninov.
  Aujourd’hui, je m’intéresse davantage au répertoire baroque : Les Barricades mystérieuses de François Couperin est une œuvre que j’adore -
  
  c’est d’ailleurs la musique de sortie de mairie lors de mon mariage 😉

• Parlez-nous du cours le plus difficile ou étonnant que vous avez pu donner !

  Je pense à ma première formation en orchestration donnée à l’école des Gobelins.
  J’avais face à moi huit stagiaires aux parcours impressionnants, des musiciens confirmés, dont certains avaient même représenté la France à l’Eurovision.
  
  J’étais en plein syndrome de l’imposteur, mais après la première journée, en les accompagnant, je me suis senti étonnamment à ma place. Leur curiosité et leur soif d’apprendre faisaient écho à la passion que j’essayais de leur transmettre.

• D’après vous, quel est l’instrument le plus compliqué à maîtriser, et pourquoi ?

  Dans l’absolu, chaque instrument est difficile à sa manière.
  L’avantage du clavier, c’est qu’il ne demande pas de produire le son soi-même, ce qui le rend plus accessible au départ.
  Mais au-delà de la technique, le plus difficile selon moi, c’est devenir vraiment musicien : parler la langue de la musique, développer sa sensibilité et trouver sa propre voix.

• Quelles sont, pour vous, les clés de la réussite (hormis celles de Sol et de Fa) ?

  La constance, la présence, et la joie.
  Il est très facile de se perdre dans les notions théoriques, d’avoir une connaissance superficielle de la musique, ou de tomber dans un rapport purement mécanique.
  
  Une clé qui m’a beaucoup aidé est l’écoute active, ainsi que le travail en pleine conscience du geste à l’instrument.

• Citez trois musiciens avec lesquels vous rêveriez de faire un bœuf dans un bar à 2 h du matin, et dites-nous pourquoi !

  Chilly Gonzales et Jean-François Zygel : au début de mon parcours, j’ai découvert une battle d’improvisation entre eux deux, et je suis tombé amoureux de la liberté et de la joie avec lesquelles ils jouaient.
  J’ajouterais sans hésiter Jean-Sébastien Bach, qui était lui-même un immense improvisateur.

• Une anecdote à raconter en rapport avec votre métier ou votre scolarité ?

  Lors d’une masterclasse d'improvisation avec Jean-François Zygel, je tremblais littéralement avant de jouer.
  Il m’a dit :
  
  « Il faut essayer de se défaire de l'idée de bien faire, juste être présent. »
  
  Cette phrase m'a énormément aider a gérer la pression et le regard du publique quand je joue.

• Quelle est votre petite touche qui fait de vous un Superprof adoré par vos élèves ?

  La particularité de mon approche vient de la singularité de mon parcours.
  J’ai d’abord cherché par moi-même, guidé par mon intuition, avant de compléter ce travail autonome par une formation au conservatoire - que je poursuis d’ailleurs aujourd’hui en classe d’orgue -
  
  Ce que je percevais autrefois comme une faiblesse est devenu une véritable force pédagogique : je comprends mieux les profils autodidactes et je sais leur transmettre le meilleur de l’enseignement académique, sans tomber dans les logiques trop scolaires ou rigides de l’institution.