Voltaire a écrit : "Le travail éloigne de nous trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin."
La recherche d'emploi est souvent vue comme un puits sans fond de stress : il faut rédiger CV et lettre de motivation, réussir son entretien d'embauche, faire bonne impression dès les premières secondes, soigner son argumentaire sans se déstabiliser, rebondir sur les questions posées, négocier son salaire, etc.
En 2016 selon l'INSEE, 4,2 millions de personnes déclaraient avoir fait des démarches pour trouver un job, majoritairement salarié. Parmi elles, 66 % étaient au chômage, 25 % étaient actifs occupés et 6 % étaient inactifs.
Comment faire la différence parmi les autres concurrents lors d'un entretien d'embauche ? Voici notre mini-guide complet !
La stratégie pour avoir des entretiens d'embauche
En amont de l'entrevue, il y a tout un travail à faire sur soi et sur la fiche de poste pour lequel on souhaite candidater.
- Ne pas envoyer le même CV à tous les recruteurs : une candidature doit être personnalisée et un CV "type" sera creux, voire jeté à la poubelle,
- En cas de longues périodes de chômage ou de "trous", opter pour un CV thématique plutôt que chronologique,
- Soigner les entretiens de recrutement même sur un poste en CDD : un emploi précaire peut en amener un plus durable, plus tard,
- Avoir une attitude positive pendant l'entrevue et jusqu'à la fin de l'entretien,
- Savoir justifier les trous dans son CV : ne pas antidater ses expériences professionnelles passées.
Nombreux sont les personnes à déjà avoir passé un entretien à l'issue duquel il n'y a eu aucune réponse de la part de l'entreprise. Et bien lorsque l'on passe un entretien, on dit souvent qu'il faut montrer sa motivation. Cela demeure nécessaire même après la prise de poste. Il est essentiel de continuer de séduire - en quelque sorte - même après l'entrevue. Partant, si l'on n'obtient pas de réponse - positive ou négative -, un second entretien ou des entretiens avec les principaux chefs et directeurs de l'entreprise -, ne pas hésiter alors à relancer le recruteur. Cela ne signifie pas que tout est perdu, mais que l'employeur a manqué de temps ou est encore en période de réflexion. Cet acte va permettre de replacer sa candidature en haut du panier et à nouveau de se démarquer des autres profils. Il est conseillé d'attendre deux à trois semaines avant de relancer à nouveau un recruteurs, pour lui rappeler sa détermination et sa motivation à être choisi pour les phases de recrutements. C'est là que l'on peut tenter d'avoir un entretien téléphonique avec les recruteurs : une personne qui relance une entreprise pour le poste en question - sans pour autant la harceler - devient un bon candidat. Mais ça, c'est pour après. Comment gérer son stress pendant l'entrevue ? Voici quelques conseils. Où trouver un coaching professionnel ?
Comment déstresser avant un entretien d'embauche ?
Ne pas stresser est la recette n°1.

Certes, c'est plus facile à dire qu'à faire, mais pour déstresser avant un entretien d'embauche, on peut mettre en exergue plusieurs astuces.
Première étape : imaginer que le recruteur est un ami.
Pourquoi ?
Pour se projeter une image positive de ce dernier et moins stresser.
On va répéter son "jeu de scène", comme si on était devant le ou les recruteur(s) :
- Le langage corporel : la poignée de main, l'attitude (souriez un peu), tenez vous bien droit, s'asseoir les deux jambes et pieds parallèles, au sol à 90°,
- La présentation de soi : les expériences, les formations, argumenter avec ses compétences professionnelles,
- Préparer de bonnes questions à poser au recruteur,
- Lister ses points faibles et ses forces/atouts,
- Soigner sa posture et sa respiration.
Pour une bonne préparation de l'entretien, il faudra s'habituer à ne pas parler trop vite. Le stress, lors des oraux, fait augmenter mécaniquement le rythme cardiaque et le débit de parole.
Or un entretien réussi dure en moyenne une heure, voire parfois deux ou trois heures !
Alors avant de rentrer dans le salon de recrutement, n'hésitez pas à faire quelques petits exercices de respiration par le nez, afin de faire baisser la fréquence cardiaque.
Plus vous écoutez les peurs intérieures avant l'entretien, moins vous saurez comment répondre à d'éventuelles questions embarrassantes de votre interlocuteur/trice.
Cette personne va chercher à tester votre personnalité, non pas pour vous piéger, mais pour voir si vous êtes capable de réagir face à une situation désobligeante ou stressante.
Chaque candidat doit donc montrer de la tempérance, apprendre à gérer son stress et être prêt à proposer des solutions rapidement.
Les points faibles peuvent paradoxalement servir à étayer votre argumentaire : reconnaître une faiblesse est un gage de sincérité et d'honnêteté.
Par exemple : "je sais que j'ai peu d'expérience en management d'équipe. Toutefois, je pense avoir les compétences requises pour le poste car je connais bien le marketing de produit et je peux m'occuper d'un produit sur toute la chaîne : référencement de site web, gestion des prix, service clientèle, gestion des stocks...
Autre point important : si, en parlant, vous vous sous-estimez - la petite voix intérieure qui hurle : "Tu es nul(le) ! Tu n'es pas fait(e) pour le poste proposé ! Rentre chez toi !" -, et que vous vous frottez les mains le long des cuisses, cela sera perçu comme un signe négatif.
Le recruteur verra que son candidat est mal à l'aise.
Le langage corporel est le miroir d'une bonne ou mauvaise confiance en vous.
Au cours de l'entretien de recrutement, le/la DRH dira sûrement : "parlez-moi de vous".
C'est là que vous allez détailler le projet professionnel, chercher à vous démarquer avec vos expériences et vos activités extraprofessionnelles, et par le truchement d'une communication non-verbale soignée.
Pour déstresser avant un entretien d'embauche, vous pouvez faire du sport, chercher à relativiser et vous convaincre que le recruteur a besoin de vous et non l'inverse.
Besoin d'un coach recrutement ?
Comment surmonter le stress pendant les entretiens d'embauche ?
Il convient d'abord d'identifier la source du stress pour ensuite parvenir à l'évacuer.
Comment s'habiller pour un entretien d'embauche ?
"Bingo ! J'ai réussi à décrocher un entretien pour la semaine prochaine avec une agence du Crédit Agricole du Languedoc ! Chouette, mais quelle tenue vestimentaire adopter ?"

Et oui, le style vestimentaire fut, demeure, et sera encore pour longtemps, un facteur de discrimination conditionnant l'embauche.
Selon un sondage sur l'apparence physique des candidats lors d'un entretien, 79 % des répondants estiment que celle-ci a eu une influence sur la décision du recruteur.
Outre l'obésité, la maigreur, la taille ou la couleur de peau, l'habillement figure parmi les biais de discrimination à l'embauche.
Pour réussir un entretien d'embauche et faire une première impression positive, les casquettes, les baskets, le jean troué ou délavé et le T-shirt sont donc à proscrire.
Pour s'habiller avant un entretien, on prend surtout en considération que la tenue diffère selon le type de poste convoité.
C'est logique : comment convaincre un recruteur si l'on vient en costume cravate pour un poste dans le bâtiment, dans la boulangerie ou pour tirer un autre exemple, dans les métiers du web et de la communication digitale ?
Inversement, l'absence de cravate et de veste de costume risquent d'être éliminatoires pour un poste à pourvoir en banque, dans la finance de marché, en comptabilité et en cabinet de recrutement.
Ce sont les subtilités du "marché" de l'emploi : le dress code reflète la culture d'entreprise et la vie de l'entreprise.
C'est bête, mais cela reflète également les qualités humaines et le savoir-être du postulant : on préfère interagir avec une personne dont l'hygiène corporelle est soignée plutôt qu'avec quelqu'un de négligé(e) voire malodorant (surtout pour des relations de clientèle).
Notons toutefois qu'une chemise blanche et un pantalon et chaussures de couleurs sombres feraient très bien l'affaire si l'entreprise qui recrute est composée de jeunes, dans un environnement plutôt décontracté.
On pense par exemple aux startups où tout le monde se tutoie et où la moyenne d'âge n'atteint pas 35 ans...
Le principal est de rester naturel dans ses vêtements : un style sobre n'empêche pas de donner l'impression d'être à l'aise.
Comment bien préparer un entretien d'embauche ?
On envoie souvent plusieurs exemplaires de CV à plusieurs entreprises pour décrocher des entretiens, mais il peut arriver que l'on oublie pour quel type de poste on a postulé.

Alors notre conseil pour bien préparer son entretien est de reprendre la fiche de poste pour relire et souligner tous les mots-clés et informations importantes.
Même si cela a déjà été fait pour rédiger une lettre de motivation en amont, analyser à nouveau l'offre d'emploi aidera à conserver la cohérence dans la candidature.
Prochaine étape : fouiller sur le net pour récolter toutes les informations nécessaires au discours d'argumentation sur l'entreprise qui recrute.
Les articles de blog, le magasine de communication interne, la page Facebook, les profils LinkedIn des dirigeants - si vous connaissez leurs noms -, les événements internes, sont des supports où vous pourrez noter le "pedigree" de l'entreprise :
- Chiffre d'affaires annuel,
- Marchés et conjoncture (éventuelles fusions-acquisitions et rachats, croissance potentielle, etc.),
- Clients majoritaires,
- Nombre de magasins,
- La nature de l'entreprise (SA, SARL, EURL, SCOP, SIC, SAS, SNC, etc.),
- La taille de l'entreprise (moins de 10 salariés, entre 10 et 249 employés, entre 249 et 4 999 salariés, plus de 5 000),
- Le statut juridique (association loi 1901, fondation, entreprise privée, ONG, administration publique),
- Les filiales,
- Le nombre d'actionnaires,
- Les activités et secteurs qui recrutent (import/export, communication, nouvelles technologies, innovation, recherche & développement, automobile, ingénierie, etc.).
Tous ces éléments vont servir à préciser vos objectifs professionnels et finalement, étayer votre désir d'évolution professionnelle.
Contactez tous les membres du réseau personnel ou interne à l'organisme qui pourraient aider à l'entretien individuel : pour enquêter sur la vie de l'entreprise, les événements, l'ambiance de travail en équipe.
Réfléchir à tous ses points forts à mettre en avant
Autre point important : réfléchir à ses traits de caractère.

Êtes-vous plutôt réservé, extraverti, dynamique, mou, vif d'esprit, bilingue ou trilingue, doué d'une aisance relationnelle, doté d'excellentes capacités rédactionnelles ?
Lister ses points faibles et ses forces - en insistant sur ces dernières - peut donner envie au recruteur d'en savoir davantage sur vous.
Avoir conscience de ses faiblesses permet de rester honnête et de ne pas se trahir par un langage corporel opposé à ce qu'on dit.
Si par exemple je dis que je suis à l'aise en toute situation en me grattant la nuque, mon discours entrera en antinomie avec ma gestuelle.
Tout le monde le sait pourtant : un entretien négligé ne valorise pas l'expérience professionnelle du candidat, si qualitative soit-elle, et ne met pas en avant ses aptitudes. Pendant les entretiens, un futur employeur cherche les qualités et les défauts de son interlocuteur : il cherche par ce biais, non pas l'interrogatoire policier, mais à minorer les asymétries d'informations inhérentes aux entretiens d'embauche. C'est-à-dire, vu que les deux interlocuteurs ne se connaissent pas, identifier ce qui a motivé la candidature (le salaire, l'évolution professionnelle, l'environnement de travail, etc.). Les questions lors d'un entretien peuvent aussi vite faire resurgir des zones d'ombre non réglées avec soi-même. Claude d'Estais, auteur de "S'entraîner à l'entretien de recrutement", explique que "l'inconscient a la capacité de torpiller avec beaucoup d'efficacité les messages que vous êtes en train de passer". Cela sème le doute chez l'interlocuteur et ternit la candidature. C'est la raison pour laquelle il faut au mieux être au clair avec ce que l'on dit, avec ce que l'on est et ne pas se juger sur ce qu'on laisse transparaître. Les échecs aux entretiens précédents, les périodes de chômage, les reconversions professionnelles, le manque d'expérience, etc., sont visibles par le recruteur. Faire une introspection sur ces écueils permet de les mettre en avant et de répondre de façon positive. Par exemple, "j'ai certes été au chômage pendant deux ans à l'issue de ma démission de la fonction publique, mais je suis resté actif pour me former à ce type de poste et l'opportunité de travailler dans le management d'équipe ne s'était jusque-là pas présentée." Ou : "j'ai en effet été au chômage entre 2016 et 2018, mais j'ai par le passé déjà mené de nombreux entretiens avec des personnes actives dans le domaine de l'économie sociale et solidaire, ce qui m'a permis d'avoir une connaissance précise dans la gestion de projets de développement durable". On trouverait de multiples exemples d'aveux de faiblesse que l'on peut transformer en positif pour rebondir à telle ou telle question piège. C'est en préparant son discours, son "pitch", que l'on va marquer des points.
Enfin, la répétition, ou simulation d'entretien : cet entraînement est essentiel dans la mesure où les candidats - jeunes diplômés postulant pour un premier emploi ou actifs en quête d'évolution professionnelle - vont muscler leur discours.
D'autres conseils pour un entretien d'embauche réussi !
Le jour de l'entretien, serrez la main de l'interlocuteur avec détermination - sans la lui écraser -, en le regardant dans les yeux et souriez en le saluant.

En aparté, il vaut mieux éviter d'avoir les mains moites.
Comment réussir un entretien ?
Qu'il s'agisse d'un entretien téléphonique, d'un processus de recrutement ou d'un entretien professionnel de gestion de carrière, il y a un critère rédhibitoire que l'on doit toujours respecter : la ponctualité.
Arriver en retard est en effet un manque notoire de sérieux et de légitimité.
Il est donc vivement conseillé de prévoir un temps de trajet plus large qu'à l'habitude afin d'arriver en avance et d'être ponctuel.
Comment se présenter au début de l'entretien ?
D'entrée de jeu, rappelez brièvement votre curriculum vitae, avec votre parcours et vos trajectoires, éventuellement vos diplômes : cela permet de faire un bilan.
Pendant l'entretien d'embauche, n'hésitez pas à souligner des expériences vécues à l'étranger, l'appartenance à des milieux associatifs et la pratique d'activités culturelles.
Cela va enrichir l'échange, prouver votre dynamisme et cela peut interpeller la curiosité du recruteur, et vous aider à répondre à certaines questions dont vous maîtrisez le sujet.
Vous occuperez l'espace et le temps de parole - pour gagner du temps, en somme - et anticiperez des questions déstabilisantes : il y aura peut-être moins de temps disponible au recruteur pour poser des questions ouvertes sur votre personnalité ou des jugements sur votre attitude.
10 questions piège à évacuer pendant l'entretien d'embauche
Pendant l'interview, il peut arriver que l'on ne sache pas répondre à une question logique ou déconcertante.
- Parlez-moi de vous (il faut être concis et précis sur ses expériences et ses aptitudes, avec des exemples concrets),
- En quoi le poste à pourvoir vous intéresse-t-il ?,
- Quel est votre principal défaut ? : on peut parler de ses carences à améliorer,
- Pourquoi devrions-nous vous choisir plutôt qu'un autre ?,
- Comment expliquez-vous votre longue période sans emploi ?,
- Quelles sont vos prétentions salariales ?,
- Combien de fois par jour les aiguilles d'une montre se chevauchent-elles ?,
- Où vous voyez-vous dans 5 ans ?,
- Avez-vous des questions ?,
- Savez-vous dire non ?
Après un entretien d'embauche plutôt encourageant, n'hésitez pas à recontacter l'entreprise par un mail de remerciement pour, une dernière fois, donner le meilleur de soi-même.