Chapitres
Ces 3 termes rassemblent les principaux courants d’idées de ce que l’on a appelé le socialisme.
Pensée récente car apparue au XIX ème, qui s’est nourrie de l’incapacité du libéralisme dans sa version politique et sa version économique à prendre en charge, résoudre les injustices sociales qui ont été produites par le capitalisme industriel au XIXème.
La construction du socialisme
Le socialisme s’est aussi construit contre la conception libérale des droits de l’Homme telle qu’elle apparaît dans la DDHC du 26 aout 1789.
Les socialistes n’étaient pas hostiles sur le fond à la DDHC, mais étaient gênés sur 2 choses :
- Cette DDHC ne connaissait aucune véritable application. Pour eux c’était un leur, faire croire aux salariés à des droits naturels auxquels ils ne pouvaient jamais accéder.
- Critiquée car ne faisait aucune place aux droits économiques et sociaux, pas de place aux droits collectifs. Il faudra attendre 1946 pour que ces droits soient reconnus constitutionnellement.
Au XIXème, les socialistes se sont construits à travers de nombreux mouvements révolutionnaires.
Révolution de 1830 : révolution menée par la bourgeoise contre la tentation de la restauration monarchique pouvant peut-être aboutir au rétablissement à l’AR. Les ouvriers de 1830 ont apporté leur soutien à la bourgeoisie.
1848 : les ouvriers font leur propre révolution que Tocqueville requalifiera de lutte de classes reprenant l’expression de Marx.
Après 1848, les ouvriers renouvellent une tentative en 1871 avec la Commune de Paris. Dès lors, il y a d’innombrables mouvements ouvriers revendiquant des libertés collectives : liberté syndicale, protection sociale, association….
Le socialisme s’est construit autour de la question sociale, de la notion d’égalité, notion d’égalisation des conditions sociales, partage plus équitable des richesses.
C’est le socialisme de ces différents courants qui va permettre au prolétariat ouvrier de devenir au milieu du XIXème, la classe ouvrière : catégorie sociale plus instruite, politiquement éclairée, plus organisée, capable d’engager une véritable lutte des classes.
Le terme socialisme apparaît dans les années 1830 : capitalisme industriel ; même si l’on peut trouver bien avant des pensées politiques voire des expériences faisant déjà référence au socialisme. Exemple : le socialisme de Platon, dans la République il développe certaines idées que les ouvriers du XIX n’aurait pas reniés. D’autant en Chine, on retrouve des sociétés communistes bien avant Mao. En Angleterre dès le XVIème siècle il apparaît.
Il va se développer en courants assez différents les uns des autres.
- Le socialisme utopique avec Fourier ayant largement influencé Marx lui même.
- Le socialisme plus scientifique, révolutionnaire considérant que la lutte des classes ne peut-être que ponctuée que par des révolutions avec Marx (pierre angulaire). Ne pas confondre socialisme et communisme (« invention » de Marx correspondant à une société venant après le stade socialiste)
- Le socialisme réformiste : penseurs socialistes héritiers de Fourier et Marx considérant que la révolution n’est pas une nécessité. La société selon eux peut se transformer et devenir socialiste en passant par des réformes. Ce que l’on appellera plus tard la sociale démocratique.
Petite faille : le socialisme a été marqué par l’influence minoritaire certes mais ayant eu de l’impotance, par les penseurs anarchistes. Marx s’est intéressé aussi à ces penseurs.
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Socialisme et utopie : la justice sociale et les maitres rêveurs (Miguel Abensour)
Utopie vient du grec mais terme inventé en Angleterre en 1516 par Thomas Moore.
U-topos = Utopie : ce qui est privé de lieu. Plus précisément, c’est un lieu qui n’est dans aucun lieu.
On a souvent dit que l’utopie n’existait pas. Cela est faux car plusieurs expériences de mise en œuvre de ce socialisme utopique (SU). D’autant que l’utopie est l’invention d’une altérité critique radicale.
Cela veut die que les utopistes n’ont aucun espoir que la Société injuste du XIXème puisse changer de jour, ne croient pas au progrès dans la durée , à la science, en Dieu. Il leur reste l’invention d’une société fondamentalement nouvelle, critique, par rapport aux autres sociétés.
En outre ils sont importants car ont critiqué le XIX capitaliste industriel sur des modes très originaux laissant penser à des courants d’idées qui vont se développer plus tard (2ème moitié du XX et années 60-70) étant par exemple des critiques très fortes sur l’industrialisation très forte systématiques, sur le concept du progrès industrie.
Les utopistes vont critiquer aussi sur un mode qualifié d’aujourd’hui d’écologiste : ils regrettent que l’homme soit de plus en plus séparé de son environnement naturel, de son contact abc la nature et les éléments pour n’être plus qu’au contact des machines, cités dortoirs.
Ils vont critiquer la société de masse naissante au XIX notamment avec la constitution de villes tentaculaires. Ils préfèreront des petits unités communautaires.
C’est une pensée « hyper » moderne, très en avance sur son époque.
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Charles Fourier, le représentant de la pensée utopiste (1772-1837) : la théorie politique des passions
Il est convaincu que pour changer la société industrielle, la seule solution est de construire un modèle idéal de société. Ce qu’il faut c’est se laisser attirer par l’utopie par la liberté critique qu’elle permet. Il faut dire que Fourier a été influencé par un utopiste anglais, Robert Owen (chef d’entreprise ayant batti une micro société utopique).
En 1829, il va publier un ouvrage, Le nouveau monde industriel et sociétaire ou invention du procédé d’industrie attrayante et naturelle distribué en séries passionnées.
Fourier n’était pas un intellectuel ;, il a exercé 2 métier : employé d’épicerie et employé de bureau.
C’est sa fonction d’épicier qui l’a marqué le plus. Il a appris à haïr les commerçants. Fourrier écrit ceci « je hais les commerçants (le procédé commerçant) qui vendent 14 sous dans un restaurant, une pomme que l’on paie ½ liard » ca veut dire que la pomme est vendue dans un restaurant 56 fois plus cher que lorsqu’elle est cueillie dans le jardin d’un paysan
. « Cette sté est marquée par un désordre fondamental dans le mécanisme industriel » et il ajoute « je résolu d’y porter remède ».
=> Ce n’est pas une simple critique économique mais de la société dans ses fondements. Cette critique que fait Fourier est une remarque qui va s’encrer profondément dans la pensée économique française. Beaucoup d’auteurs reviendront sur ce sujet.
Aujourd’hui encore, dans beaucoup de critiques économiques du commerce, le problème des profits exponentiels réalisés sur la vente des produits figurent au centre de la critique du commerce, capitalisme, libéralisme.
Aux origines de sa pensée, c’est la fascination qu’avait Fourier pour Newton (gravitation universelle, théorie de l’attraction sidérale). C’est à partir de ces théories que Fourier va bâtir sa propre utopie à partir d’un raisonnement élémentaire, fondamentale.
Ce que nous montre Newton est que les astres s’attirent entre eux. Les éléments explique Fourier, que l’on observe sur la Terre sont soumis aux astres, à la gravitation, exemple : la mer.
=> Fourier explique que dans la nature tout est attraction.
Si les astres s’attirent entre eux, il est évident que les Hommes s’attirent aussi entre eux.
Il existe donc entre les Hommes des attractions humaines appelées les passions (tous les types d’attirance sont possibles) => « Il faut libérer les passions entre les hommes »
Cette pensée va aboutir à une critique radicale de la société de son époque, marquée par la révolution industrielle par le triomphe de la bourgeoisie, commerce, argent, au détriment de l’égalité, de la nature, spontanéité, du bonheur, des passions.
Société du XIX est une société aliénante construite de façon à combattre les effets de l’attraction naturelle. Lorsqu’il parle de « raison » il parle de la raison sociale, aliénation. L’ouvrier du XIX est un être aliéné, dominé, persécuté, n’a aucun libre arbitre.
L’objectif est donc de rétablir ce qu’il appelle l’attraction passionnelle.
- Il va se livrer à une critique radicale du libéralisme économique, politique, des structures sociales de son époque.
- « Le passage du monde civilisé au Monde Harmonien » :
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