Chapitres
Le paralangage désigne tout ce qui accompagne la parole sans que ce ne soit des mots : gestes, mimiques, posture, ton de la voix, regard ou encore mouvements du corps.
Il occupe une place essentielle dans la communication humaine, car il influence la manière dont un message est compris. Une grande partie de ce que nous exprimons passe par le corps, la voix et les attitudes mais pas uniquement par le langage.
Avez-vous déjà compris quelqu’un sans qu’il ne dise un seul mot ?
C'est normal car on estime que 55 %1 des messages sont transmis par le paralangage !

Qu’est-ce qu’un paralangage ?
Définition du paralangage
Le mot paralangage vient du grec “para” (à côté de) et désigne l’ensemble des signaux non verbaux qui accompagnent nos paroles.
Le mot paralangage vient du grec “para” (à côté de) et désigne l’ensemble des signaux non verbaux qui accompagnent nos paroles.
Il ne remplace pas les mots, mais :
- les complète,
- les renforce,
- les nuance,
- les contredit parfois.
Voici les différences entre le langage verbal et le langage non-verbal récapitulées dans un tableau :
| Langage verbal | Langage non verbal (paralangage) |
|---|---|
| Mots, phrases | Gestes, mimiques, ton de la voix, posture, regard |
| Intention consciente | Souvent automatique, instinctif |
| Communique des informations | Communique émotions et attitudes |
Rôle et importance du paralangage dans la communication
Un geste ou une intonation peut préciser ou accentuer ce que l’on dit.
Par exemple : dire « merci » avec un sourire ou au contraire avec un ton sec ne transmet pas la même chose.
Le visage, la voix, la posture trahissent souvent nos émotions plus rapidement que nos mots. Une personne peut dire qu’elle va bien, mais sa voix tremblante ou son regard fuyant peut indiquer l’inverse.
Certains signaux non verbaux n’ont pas la même signification selon les cultures. Par exemple, le contact visuel peut être perçu comme un signe d’assurance ou comme un manque de respect selon le pays.
Les gestes de la main, la distance entre interlocuteurs ou les sourires ont aussi des interprétations différentes selon les zones géographiques et les cultures.
Les différents types de paralangage
Les gestes
Les gestes accompagnent souvent la parole. Ils servent aussi à illustrer une idée, marquer une information ou encore exprimer une émotion. Ils peuvent aussi révéler un état intérieur comme un malaise, de l'enthousiasme ou de la peur. Ils constituent une grande partie du paralangage au quotidien.
On peut citer, parmi les gestes qui servent à exprimer un message, le fait de lever la main pour dire "bonjour" ou encore faire un signe de tête de haut en bas pour approuver.
De la même manière, pointer du doigt peut être interprété comme une attitude agressive ou intrusive selon le contexte. Certains gestes sont culturels : lever le pouce, faire un signe de la main ou hocher la tête n’ont pas la même signification dans tous les pays. C’est pourquoi il est essentiel de comprendre que le geste ne transmet pas uniquement une intention, mais aussi un état émotionnel et une dimension sociale.
Les mimiques et expressions faciales
Le visage nous permet de renvoyer rapidement nos émotions par le biais de nos sourcils, nos lèvres et nos yeux. Il transmet des émotions comme la joie, la colère, l'incompréhension ou encore la surprise.
Ce sont les mouvements de ces muscles du visage que l'on nomme mimiques.
Par exemple, si un sourire peut être expressif (manifester un état d’esprit) ou communicatif (mettre l’autre à l’aise), des lèvres pincées signifient une retenue ou de la gêne.
L’intonation et la modulation de la voix
La voix est, elle aussi, un élément très important du paralangage. En effet, ses modulations varient selon plusieurs critères :
- le ton,
- le rythme,
- le volume,
- les pauses.
En fonction de ces critères, un simple "Bonjour" peut être affectueux ou plein de reproches !
La posture et le langage corporel
La posture, souvent associée au langage corporel, donne des informations sur l'état d'esprit et l'attitude de l'interlocuteur.
Si une posture bien droite donne des signes d'assurance et de confiance en soi, une posture affaissée ou recroquevillée montrera un désintérêt profond.
Voici quelques postures qui en disent long sur l'état d'esprit de la personne :
- Les bras croisés signifient protection et réserve ;
- Le corps incliné vers l’avant montre de l'intérêt ;
- Les épaules relâchées sont un signe de détente.
Le regard et la direction visuelle
Le regard est un élément essentiel du paralangage. Il permet de réguler la communication. Le fait de regarder quelqu'un droit dans les yeux lui témoigne de l'attention et de la sincérité. Mais attention, selon les cultures, les codes du regard sont très différents !
Regarder vers le bas est un signe de timidité ou de réflexion
Observer ailleurs montre de la distraction ou du malaise ;
Maintenir le contact visuel est une preuve d'écoute active

Le paralangage n’a pas la même signification dans toutes les cultures, et certains comportements perçus comme positifs dans un pays peuvent être mal interprétés ailleurs. Par exemple, au Japon, un contact visuel prolongé peut être jugé impoli, alors qu’il est valorisé aux États-Unis comme signe de confiance et d’assurance. De même, les gestes des mains sont très expressifs dans les cultures méditerranéennes, tandis qu’ils sont plus mesurés dans les pays nordiques.
La distance entre deux personnes, appelée proxémie, varie elle aussi énormément : en Amérique latine, se tenir proche de son interlocuteur est courant, alors qu’en Allemagne ou en Grande-Bretagne, on privilégie un espace plus large. Comprendre ces différences culturelles est essentiel pour éviter les malentendus et interpréter correctement le langage non verbal d’autrui.
Exemples de paralangage et de communication non verbale
Dans la vie quotidienne
Dans la vie quotidienne, le paralangage s'exprime tout le temps. Vous ne le remarquez peut-être pas mais cela s'illustre dans nos habitudes. Par exemple sourire lorsque l'on dit "Bonjour", hausser les épaules pour manifester son ignorance mais aussi soupirer pour montrer son désintérêt.
Même lorsque nous ne parlons pas, le paralangage fait son œuvre ! C'est le cas lorsque nous restons silencieux pour montrer une gêne ou manifester du respect.
Attention cependant à ce que votre paralangage ne vous desserve pas. Certaines attitudes non verbales peuvent envoyer un message négatif sans que nous en ayons conscience. Croiser les bras, par exemple, est souvent perçu comme une fermeture ou une opposition, même si la personne cherche simplement à se tenir chaud. De la même manière, parler trop vite, éviter le regard ou adopter une posture affaissée peuvent donner l’impression d’un manque d’assurance.
Dans le milieu professionnel
Au travail aussi, le langage non verbal a une importance capitale.
Prenez un entretien d'embauche par exemple, si vous vous tenez bien droit et que votre voix est stable, cela inspirera la confiance du recruteur.

Lors des réunions, vous pouvez souligner votre approbation d'un simple sourire ou hochement de tête, sans prendre la parole. Lorsque c’est à votre tour de parler, il faut adopter des gestes mesurés, regarder tous les participants mais aussi savoir faire des pauses.
Le paralangage au travail est une façon discrète mais puissante de faire passer les messages.
Une nouvelle notion s'est présentée il y a quelques années avec le télétravail : le paralangage lors des visioconférences. En visio, la posture donne immédiatement une impression de sérieux ou de désinvolture. Être assis droit, les épaules ouvertes et le visage bien cadré montre que vous êtes attentif et engagé. À l’inverse, s'affaisser ou s’éloigner de l'écran peut donner l’impression d’un manque d’intérêt. Regarder l’écran donne l’impression de lire ou de se disperser. Pour créer une vraie connexion, il faut regarder la caméra comme vous le feriez lors d'un réunion en présentiel.
Dans les médias et le spectacle
Le monde des médias et du spectacle est un monde d'apparences où le visuel compte tout autant que la parole. C'est pourquoi les acteurs utilisent plus qu'ailleurs le paralangage, principalement pour transmettre les émotions. Dans ce cas, ils ont recours aux mimiques.
Dans le journal télévisé, le présentateur va quant à lui avoir une certaine modulation de la voix pour tenir en haleine le téléspectateur.
Enfin, les humoristes ou acteurs de théâtre jouent sur le sourire, le regard mais aussi la posture afin de créer du lien avec le public et capter son attention plus facilement.
Conclusions et révisions
En définitive, le paralangage apparaît comme un élément incontournable de la communication humaine. Il révèle nos émotions, nuance nos paroles et donne du sens à notre message. En apprendre davantage sur le langage non verbal permet non seulement de mieux comprendre les autres, mais aussi de mieux se comprendre soi-même. En observant nos gestes, notre voix et nos expressions, nous développons une communication plus authentique, plus efficace et plus respectueuse des différences culturelles.
Pour contrôler son langage non verbal, il faut s'entraîner mais surtout se voir parler
Améliorer son langage non verbal demande de l'observation et un peu d'entraînement. Une première méthode consiste à s’enregistrer ou à se filmer lors d’une prise de parole : cela permet de repérer les gestes parasites, les regards fuyants ou les postures maladroites. Travailler la respiration est également bénéfique pour stabiliser la voix et éviter un débit trop rapide.
Voici quelques exercices pratiques à mettre en œuvre pour améliorer son paralangage :
- S’entraîner devant un miroir ;
- Filmer une mini-présentation de 1 minute ;
- Faire un exercice : dire la même phrase (“Je suis content d’être ici”) avec 5 émotions différentes ;
- Exercice du “silence volontaire” pour maîtriser les pauses.
Maintenant, nous allons faire quelques révisions sur les notions de paralangage vues dans cette leçon. Pour cela, effectuez l'exercice avec ces flashcards. Si vous connaissez la réponse, cliquez sur ✅. Si vous ne la connaissez pas, cliquez sur ❌. Vous pouvez retourner la carte pour connaître la réponse.
Sourcese
- Mehrabian, A., & Ferris, S. R. (1967). "Inference of attitudes from nonverbal communication in two channels". Journal of Consulting Psychology, 31(3), 248–252. https://doi.org/10.1037/h0024648



















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