"Si j'avais dit à mon père, sévère ingénieur, que je voulais écrire, il m'aurait demandé : à qui ?" Maurice Donnay (1859-1945)
Vous adorez les maths et excellez en cours de mathématiques ? Vous aimeriez intégrer une école d'ingénieur après le bac ?
Selon la Conférence des Directeurs des Ecoles Françaises d'Ingénieurs (CDEFI), il y avait en France, en 2019, 200 écoles d'ingénieurs dont 53 écoles privées, 82 écoles internes aux universités et 65 écoles externes.
Sur 875 000 ingénieurs dans la population active française, 94 % d'entre eux sont employés en CDI ou dans la fonction publique, avec un salaire médian de 57 700 € brut par an.
Le poste d'ingénieur a de quoi séduire de nombreux élèves et étudiants, mais les écoles d'ingénieurs sont réputées pour être très sélectives.
Voici nos réflexions sur les écoles préparatoires aux concours d'entrée des écoles d'ingénieur.
La prépa scientifique : la voie royale de l'école d'ingénieur
La prépa scientifique est une poursuite d'études supérieure post-bac très prisée des nouveaux bacheliers.
En mathématiques, on parle souvent de "maths sup" et "maths spé" pour désigner la classe préparatoire de la voie scientifique.
La filière scientifique est une voie d'accès aux concours des écoles d'ingénieurs et ont a donc une très bonne réputation.
C'est la voie royale pour intégrer l'école d'ingénieurs Polytechnique, Centrale, ESiLV, ECE, EPF, ou toute autre grande école d'ingénieurs.
Les classes préparatoires aux grandes écoles, dites CPGE, se comptent en grand nombre en France.
Ce cycle permet de se former pour préparer les étudiants aux exigences attendues lors des concours d'entrée aux écoles d'ingénieurs.
Or ceux-ci sont connus pour être aussi rudes que sélectifs.
La durée d'une prépa est de deux ans après le bac et est un préalable au cycle ingénieur de 3 ans, de bac +3 à bac +5.
Il existe huit différentes classes préparatoires :
- Prépa MPSI : maths et physique, sciences de l'ingénieur,
- Prépa PC : physique, chimie,
- Prépa PT : physique et technologie,
- Prépa PTSI : physique, technologie et sciences de l'ingénieur,
- Prépa PCSI : physique, chimie et sciences de l'ingénieur,
- Prépa TPC : technologie, physique et chimie,
- Prépa BCPST : biologie, chimie, physique et sciences de la terre,
- Prépa TB : technologie et biologie.
Parmi tous ces cursus, il y a des prépas qui mettent davantage accès sur les mathématiques.
Voici quelques détails sur les prépas maths.
Quelles sont les qualités à avoir pour réussir en prépa scientifique ?
Pour réussir, il y a plusieurs qualités requises :
- Avoir une réserve de temps de travail par rapport à la Terminale nécessaire pour absorber la forte augmentation de la charge (3 à 5 h par jour à la maison la semaine et 7 à 10 h par jour le week-end)
- Être organisé pour anticiper et travailler le plus efficacement possible. Réviser un DS à la dernière minute ne sera plus une option, puisque l’information doit être acquise sur le long-terme
- Devenir résistant au stress et à la pression, particulièrement lors des khôlles (interrogation orale sur un sujet préparé pendant 20-30 min) et DS hebdomadaires. Vous serez confrontés avec les meilleurs élèves de votre région ou même du pays, il est donc fort possible que vous ne soyez plus parmi les premiers
- Capacité d’adaptation et de changement, (i) de ses méthodes de travail pour travailler efficacement (ii) face aux nouveaux types d’examens (khôlles)
- Capacité à établir une séparation claire entre temps de travail et temps de détente ce dernier étant primordial pour tenir deux voire trois ans
- En MPSI : Une forte appétence pour les problèmes de Mathématiques peu guidés, un goût pour l’abstraction et pour les sciences en général
- En PCSI : Un goût pour les mathématiques théoriques mais également appliquées à la Physique-Chimie
- En PTSI : Un intérêt pour les sciences de l’Ingénieur, c’est-à-dire comprendre les applications industrielles : comment fonctionne un Segway, un hélicoptère, etc.
La prépa MPSI : la plus exigeante en mathématiques
MPSI est un acronyme signifiant "maths, physique, sciences de l'ingénieur".
C'est en classe prépa de MPSI que vous rencontrerez le nombre d'heures de maths le plus conséquent, et la formation mathématique la plus théorique.
La première année vise la préparation à la classe MP "maths physique" ou PSI "physique, sciences de l'ingénieur".
Avec 12 heures de maths par semaine, et seulement 2 heures de chimie hebdomadaires, il faut avoir une véritable et indétrônable passion pour les maths avant de s'inscrire dans un tel cursus.
La deuxième année permet donc déjà de bénéficier d'études mathématiques spécialisées.
Cette filière scientifique s'adresse aux étudiants qui sont à l'aise avec l'abstraction. Au second semestre, une option informatique permet de progresser en programmation.
En cours de math, les enseignements visent à acquérir la démarche scientifique avec, au programme, logique, raisonnement et techniques de calcul, probabilités discrètes, algèbre linéaire, études de fonctions, etc.
Les autres matières, plus minoritaires, sont :
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- Physique : physique quantique, mécanique, thermodynamique, champ magnétique, électricité et électronique,
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- Chimie : états et transformations de la matière et des solutions,
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- Sciences industrielles de l'ingénieur,
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- Informatique : algorithmes, langages de programmation, base de données.
Les débouchés : concours Centrale-Supélec, concours commun INP, concours EPITA-IPSA-ESME, concours Mines-Ponts, Mines-Télécom, Polytechnique.
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La prépa PCSI : la plus équilibrée en mathématiques
La prépa PCSI est avec la prépa MPSI, la deuxième filière la plus importante en nombre d'étudiants.
Ce cycle de deux ans se destine aux bacheliers intéressés par les sciences fondamentales, l'expérimentation et la modélisation.
Plus de 140 lycées en France proposent cette formation qui s'étale sur une année scolaire.
Lors de la deuxième année de prépa, les étudiants choisissent la spécialité PC (physique-chimie) ou PSI (physique et sciences de l'ingénieur).
Les étudiants les plus ambitieux visent parfois les écoles d'ingénieurs les plus prestigieuses telles que l'X (Polytechnique Paris), Ponts Paris Tech, Mines Paris Tech ou CentraleSupélec.
Pour y être admis, ceux-ci peuvent y préparer les concours au sein de ce qu'on appelle les prépas étoilées, c'est-à-dire des classes préparatoires dont les enseignements sont plus intenses.
La prépa PCSI s'appuie sur un enseignement solide en maths et en physique, avec une approche expérimentale de ces deux disciplines.
En maths, le programme se consacre à l'analyse, aux suites et aux fonctions, à l'algèbre linéaire, aux espaces vectoriels, aux applications linéaires et aux probabilités.
Les cours de physique mettent l'accent sur l'optique, la mécanique, l'électrocinétique, la thermodynamique et l'électromagnétisme.
En chimie, les étudiants sont menés vers la chimie organique et sont initiés au génie des procédés.
En sciences industrielles de l'ingénieur, l'étudiant analyse et modélise des systèmes avec plusieurs technologies (mécanique et automatique notamment).
Les autres matières de cette filière scientifique sont informatique, français, travaux d'initiative personnelle encadrés, français, philosophie, langues vivantes, EPS.
Les débouchés sont : Centrale-Supélec, INP, E3A, EPITA-IPSA-ESME, Mines-Ponts, Mines-Télécom, Polytechnique ou le concours des écoles d'actuariat et de statistique 'BECEAS).
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La prépa PTSI : la moins prisée des étudiants
Dans la prépa Physique, technologie et sciences de l'ingénieur, les sciences de l'ingénieur sont la deuxième discipline majoritaire avec 8,5 heures hebdomadaires.
La dominante reste les maths, avec 9 heures par semaine.
Cette prépa est moins prisée que les MPSI et PCSI.
Accessible dès l'admissions post-bac sur Parcoursup, la formation débouche sur une deuxième année de prépa PT (physique et technologie) ou en prépa PSI (physique, sciences de l'ingénieur).
Les étudiants suivent des enseignements de haut niveau dans les matières scientifiques, avec là aussi, l'acquisition des socles de connaissances et d'exigences relatives aux concours d'entrée aux grandes écoles d'ingénieurs.
On trouve donc un tronc commun et des enseignements de spécialité.
Les étudiants sont évalués à l'oral et/ou à l'écrit lors des colles (ou khôlles), à raison d'une à deux par semaine.
Ce contrôle continu vise à s'entraîner pour être prêt le jour des épreuves des concours d'écoles d'ingénieurs.
Le programme en PTSI, concerne une dizaine de matières :
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- Mathématiques : 9 heures à 10 heures,
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- Sciences industrielles de l'ingénieur : 8,5 heures,
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- Physique : 6 heures,
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- Informatique : 2 heures,
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- Chimie : 2 heures,
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- Français et philosophie : 2 heures,
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- EPS : 2 heures,
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- LV1 et LV2 : deux heures.
Pour intégrer une prépa PTSI, les candidats doivent avoir validé un bac S avec de préférence, l'option sciences industrielles.
L'intégration se fait sur dossier de candidature, photocopie des résultats scolaires, et parfois une lettre de motivation.
Certains lycées requièrent un entretien oral de motivation avec les enseignants de l'école.
Les débouchés sont les concours Mines-Télécom, Polytechnique, ENS, Mines-Ponts (ParisTech), ou Centrale Supélec.
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MPI, la nouvelle prépa pour devenir ingénieur
La suppression du bac général et des filières S, ES et L à la rentrée 2020 a obligé les classes préparatoires aux grandes écoles à refondre leur offre de formations.
Le bac étant devenu un diplôme à options, les CPGE et prépas scientifiques ont dû créer une nouvelle spécialité pour s'adapter au nouveau paysage éducatif voulu par le gouvernement : la prépa MPI.
La prépa MPI, pour mathématiques, physique et informatique, vise à conférer aux étudiants une formation numérique poussée.
Il apparaît en effet logique que les futurs ingénieurs, en tant qu'experts des maths, puissent utiliser les outils du web ou créer des algorithmes adaptés aux mutations du "marché" du travail
Pour cela, il fallait se doter d'une formation scientifique avancée pour enseigner les langages de programmation.
Annoncée par le ministère de l'Education Nationale, cette prépa vise à pouvoir relever les défis auxquels sont confrontés entreprises et administrations du XXIe siècle.
L'intégration de cette filière sera disponible à la rentrée prochaine, en septembre 2021 sur la plateforme Parcoursup.
Le programme officiel n'est pas encore disponible, mais l'emploi du temps comportera au moins 6 heures d'informatique par semaine.
Et le programme de maths devrait se rapprocher de celui de la prépa MPSI.
Il faudra bien-sûr conserver les spécialités mathématiques et physique-chimie en classe de première, ainsi que la spé maths en terminale.
Mais pour prétendre à une admission en prépa MPI, l'étudiant devra avoir suivi l'option NSI (Numérique et Sciences Informatiques) en première et terminale du lycée.
A partir de la rentrée 2022, des classes de seconde année vont être ajoutées à ce parcours.
Ainsi sera-t-il possible d'intégrer une deuxième année en classe préparatoire MP (maths-physique), choisir la voie PSI (physique, sciences de l'ingénieur) ou bien la seconde année de MPI.
La prépa MPI suivie en CPGE vise, entre autres, l'intégration de l'ESiLV, école d'ingénieurs généraliste et spécialiste des technologies numériques.
Les autres débouchés seront :
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- l'EPITA : école pour l'informatique et les techniques avancées,
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- L'institut Polytechnique de Grenoble,
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- L'école Centrale de Nantes.
Vous n'avez pas pu suivre une classe prépa ?
Les écoles d'ingénieurs proposent également des prépas intégrées de deux ans avant d'avoir une admission en cycle ingénieur.
Ce premier cycle propose un tronc commun pour acquérir les bases scientifiques du cycle ingénieur.
Au programme : maths, physique, chimie, sciences de l'ingénieur, informatique, anglais, LV2.
S'ajoutent aussi des cours de communication, de la méthodologie, un stage de découverte en milieu professionnel et des cours de mise à niveau (pour les bacheliers qui n'ont pas fait un bac S).
La prépa intégrée est souvent généraliste, et implique un travail régulier soutenu.
Vous pouvez également tenter de passer le concours véto post-bac.
Quels sont les débouchés après une prépa scientifique ?
Toutes les classes prépas ingénieurs listées dans cet article préparent aux mêmes concours : les concours d’école d’Ingénieurs. Néanmoins les sujets et le nombre de places varient en fonction de la filière suivie. Pour à la fois tenir compte des différences de programme et aussi, des spécialités historiques des écoles. Ces concours permettent d’intégrer :
- Des écoles d’Ingénieurs généralistes comme Centrale,
- Des écoles plus spécialisées comme l’ESTP (École Spéciale des Travaux Publics),
- Des Écoles Normales Supérieures.
Certaines écoles (une minorité) de ces concours recrutent exclusivement ou quasi-exclusivement des étudiants d’une CPGE spécifique (par exemple Chimie ParisTech).
Il est aussi possible de changer d’orientation et cela sans trop de difficultés. Chaque année, des classes prépa scientifique permettent d’obtenir des équivalences :
- L1 pour la première année
- L2 pour la 2ème année
Et cela, pour différentes filières. Pour certaines universités, notamment Dauphine, il faut prévoir de repasser quelques examens.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, tous les étudiants diplômés de ces écoles ne deviennent pas « Ingénieurs » de métier. En effet, beaucoup d’élèves sortant des écoles généralistes partent en cabinets de conseil, en banque, en audit, ou en « start-ups ». En réalité, tous les postes accessibles aux jeunes diplômés d’école de Commerce sont également ouverts aux jeunes diplômés d’écoles d’Ingénieurs (à l’exception peut-être des départements « marketing et communication »). Les débouchés sont donc très vastes et variés.
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