Chapitres
Allégorie de la vérité
Une allégorie de la vérité représente celle-ci sous l’apparence d’une jeune femme nue sortant du fond d’un puits et tenant dans la main un miroir. Il y a là plusieurs symboles : la nudité, le puits, et le miroir.
La nudité : par convention, on représente les valeurs de notre civilisation par des jeunes femmes. Platon a été le premier à établir un lien fort entre la recherche intellectuelle de la vérité et le désir amoureux : « ce que je désire, je veux le connaître ».
En principe, tous les hommes recherchent la vérité car elle est objet de désir. Le désir est symbolisé par la nudité. La nudité signifie le désir, mais aussi la vérité. Les apparences sont un voile trompeur derrière lesquelles se cache la vérité. En français, découvrir à deux sens : trouvaille et déshabiller.
Révéler : ôter le voile.
Le puits : la vérité est cachée, le puits symbolise la cachette (cette cachette est profonde : pour chercher la vérité, il faut aller au fond des choses). La vérité n’est pas facile à découvrir.
Le miroir : le miroir symbolise la découverte. Les verbes réfléchir et refléter sont de la même famille. Réfléchir, c’est examiner sa propre pensée. La Vérité se regarde dans le miroir, non pas pour s’y admirer mais pour s’y reconnaître : elle est consciente d’elle-même et savoir c’est savoir qu’on sait (être capable de dire qu’on sait) alors que l’erreur est inconsciente.
Il ne s’agit là que d’une allégorie, une image qui tend à concevoir la vérité comme la réalité la plus profonde, la plus intime. Elle tendrait à identifier vérité et réalité. La vérité serait la réalité débarrassée des apparences trompeuses. Or, cette conception est discutable. La réalité appartient au monde des choses, alors que la vérité appartient au monde des idées, du langage.
Seul un jugement (qui affirme ou qui nie) peut être dit vrai ou faux.
Selon Aristote, dire vrai, c’est unir dans le langage ce qui est uni dans la réalité. Dire faux, c’est unir dans le langage ce qui est séparé dans la réalité.
Le critère de vérité est une conformité du langage à la réalité. Cependant, cette conception de la vérité n’est pas suffisante car la notion de conformité pose problème car on ne peut pas superposer un jugement fait de mots à une réalité faite de choses.
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Les critères de vérité :
Croire, ce n’est pas savoir. Si je dis que je crois que la proviseur est dans son bureau, c’est que je n’en suis pas sûre. Mais si je dis « je sais », c’est que j’en suis sûre.
Qu’est-ce qui fait la distinction entre savoir et croyance ?
Pour établir une vérité, il faut des preuves. Les croyances sont souvent des erreurs ou bien des énoncées invérifiables. Les critères de vérité sont le document, le raisonnement et l’expérience.
La preuve par le raisonnement
La démonstration fonde la vérité. Démontrer : ne pas entrer en contradiction avec les autres énoncés du système. C’est montrer la cohérence. En logique, on attend
qu’un raisonnement ne soit pas contradictoire et qu’il soit cohérent.
La preuve par l’expérience :
C’est l’expérimentation. Il n’y a pas d’expérimentation possible en mathématiques car nous avons affaire à des concepts abstraits (le cercle, les nombres). Dans les sciences de la nature, les hypothèses (explications imaginées par les chercheurs) sont soumises à vérification (à l’épreuve des faits). Le travail scientifique commence par l’observation de la nature. Certaines observations posent problèmes (faits polémiques). Ce sont des faits observés qui ne se laissent pas expliquer par les théories existantes.
Les fontainiers de Florence observent que l’eau des fontaines ne monte pas dans les pompes au-delà de 10,33 mètres sans qu’on comprenne la raison. A l’époque, on croyait qu’il suffisait de faire le vide dans un tuyau pour qu’il se remplisse. C’est le principe : la nature a horreur du vide. Les savants de l’époque vont faire l’hypothèse de la pression atmosphérique.
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