Chapitres
Un récit d'histoire
En tant qu'historien, Tite-Live produit un texte profondément ancré dans un cadre historique. Il respecte d'ailleurs toutes les conventions d'alors pour donner à son texte une apparence de réel.
Des détails poingnants
Tite-Live jalonne constamment son récit d'éléments précis qui permettent de resituer l'anecdote dans un contexte spatio-temporel. Le contexte est d'ailleurs clairement évoqué : les personnages historiques, Archimède, Hiéron, Marcellus, renvoient à une époque précise, en 212 avant Jésus-Christ ; le lieu, Syracuse, est spécifié dès la première ligne.
Le vocabulaire appartenant au registre épique est omniprésent, tout l'arsenal de guerre déployé est décrit avec minutie : des machines de guerre « bellicorum tormentorum », des scorpions « scorpionibus », des projectiles « sagittaris », « telis », des navires « navalem ». Ce texte est donc un récit épique d'une bataille. Une telle démesure dans la description donne à la bataille un aspect grandiose, presque mythique.
De plus, le récit est très structuré. Son apparente construction et la clarté qui s'en dégage ne sont pas sans rappeler la minutie avec laquelle Archimède met en place sa défense. On peut donc faire un parallèle entre les faits et l'écriture, pour un récit encore plus réaliste. Tite-Live procède un récit bien structuré : nous pouvons ainsi définir une introduction, qui anticipe sur l'issue de la bataille et présente Archimède et ses qualités « et coepta res [...] perlevi momento ». Tite-Live procède ensuite à une description de la bataille « Archimedes disposuit [...] petebat hostem » qui ne figure que en partie dans notre extrait, puis à une conclusion, en décrivant les conséquences de la bataille « ita maritima [...] Archimedes unica arte »
Tite-live utilise l'imparfait de description « Archimedes is erat », « emittebat saxa ingenti » ou le parfait de narration « Archimedes disposuit », « murum aperuit ». Ce sont des temps caractéristiques du récit d'un évènement passé.
L'historien est bien sûr absent du récit, qui se déroule donc à la troisième personne du singulier. Il semble adopter le point de vue omniscient. Ainsi, il anticipe sur l'issue de la bataille dès la première phrase de l'extrait : « et habuisset tanto impetu coepta res fortunam, nisi... » et se réfère à des faits passés « Hieronis impensis curaque multos annos ». Il connaît donc les évènements qui ont précédés et ceux qui suivront l'action, ce qui lui permet de mieux analyser l'organisation de la défense de Syracuse, qu'il décrit avec précision « emittebat saxa ingenti » et de comprendre les réactions et les sentiments de l'adversaire « omnisque spes eo versa »
Grace à son point de vue omniscient, Tite-live peut garder un esprit critique : il permet au lecteur de mieux comprendre les stratégies et les enjeux de la bataille ainsi que d'observer le rôle déterminant d'Archimède.
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