Chapitres
- 01. Désamour des mathématiques : la faute à l’école ?
- 02. Pourquoi les maths plaisent à certaines personnes : une question de cerveau ?
- 03. Pourquoi les enfants qui n’aiment pas les maths ont-ils mal quelque part ?
- 04. Pourquoi déteste-t-on les mathématiques ?
- 05. Comment aider un enfant qui a peur des mathématiques ?
D’après Anne Siety, auteure de Qui a peur des mathématiques ? Le fait de ne pas être bon en mathématiques ne signifie pas une intelligence inférieure à ceux qui les adorent. Ouf, on en aurait presque douté.
Quand on n’aime pas les maths, on a du mal à se mettre au travail, on rechigne, on manque de motivation, etc.
Parfois même, la douleur prend le pas sur l’aversion des mathématiques, si bien que l’idée même d’un contrôle provoque maux de têtes, vomissements ou douleurs abdominales épouvantables.
À contrario, les amateurs de nombres, d’équations et de figures géométriques se réjouissent des nouveaux exercices à venir et des défis qu’ils représentent. Ces derniers sont stimulés et éprouvent même du plaisir dans la confrontation aux problèmes.
Qu’est-ce qui différencie les uns des autres ?
Pourquoi certaines personnes adorent les maths tandis que d’autres les détestent ? Tachons d’y voir plus clair…
Désamour des mathématiques : la faute à l’école ?
Les amateurs de mathématiques reconnaissent volontiers que le système d’apprentissage scolaire des maths n’est pas des plus sexy.
En effet, les cours de mathématiques sont faits très simplement sur le modèle de la découverte, de l’exposition de la règle et de l’entraînement. La plupart du temps déconnectée du réel, cette matière ne parvient pas à capter l’attention des élèves qui auraient besoin d’une autre approche, à la fois plus concrète et plus vivante.
Il ressort souvent que les mathématiques sont ennuyeuses, qu’elles consistent seulement à accumuler les exercices des manuels sans autre intérêt que celui d’aller au chapitre suivant pour suivre le programme de l’Éducation Nationale.
À l’école encore, on associe souvent le fait de devenir bon en maths à l’intelligence. Eh oui, les mathématiques étaient considérées (et le sont toujours…) comme un critère de sélection.
On dit même souvent vouloir : ré-apprendre les maths !
La sacro-sainte délimitation entre les BONS et les MAUVAIS. Du coup, les élèves à la traîne se mettent à ressentir de la frustration allant parfois jusqu’à de la honte, se pensant moins intelligents que les autres, voire même moqués.

Qui parmi vous, chers lecteurs, n’a pas connu de sueurs froides au moment de passer au tableau faire une démonstration devant 28 paires d’yeux ?
Tout commence très tôt, les mathématiques étant un savoir cumulatif, c’est-à-dire que chaque chapitre est important pour comprendre et maîtriser le suivant.
En clair, vous loupez la base et la tour ne peut pas se construire. Il est donc capital d’agir au plus tôt pour éviter de décrocher et de connaître une scolarité pénible qui influencera jusqu’au choix de l’orientation, du type de bac et des études supérieures.
Pourquoi les maths plaisent à certaines personnes : une question de cerveau ?
Il y a toujours eu les bons et les mauvais élèves en maths.
Quel est donc cet élément extraordinaire qui fait que des personnes semblent avoir des facilités extraordinaires à dialoguer avec Pythagore et les fonctions affines ?
Les amateurs des inconnues x et y déclarent qu’ils n’ont jamais rencontré de difficultés particulières avec les mathématiques et qu’ils ont été passionnés très tôt.
Ainsi, comme témoigne Florian, un docteur en mathématiques, tout a commencé avec les premières énigmes mathématiques de l’école primaire. (Si Pierre à 10 billes et qu’il en perd 3 …). À l’université, il a rencontré ce qu’il appelle des « objets merveilleux », les vraies démonstrations, les anneaux, les corps, etc.
Vous pourrez vous aussi venir à bout d'une énigme simple après un cours de maths seconde !
Aujourd’hui encore, il continue à découvrir les mathématiques avec goût et des étoiles plein les yeux. Mais qu’a-t-il de particulier ?
Pour être bon en maths, il faut posséder un bon esprit de synthèse, une certaine intuition, mais aussi un côté créatif (ah bon ?).

Einstein n’était-il pas un doux rêveur ?
On ne peut donc pas résumer de façon binaire en disant que les matheux sont plus « cerveau gauche », lieu de la raison et de l’analyse, ils mobilisent également le cerveau droit, souvent décrit comme le lieu de la créativité et des émotions.
En réalité, les deux hémisphères du cerveau fonctionnent en étroite collaboration, si le côté gauche s’occupe de traiter les données étape par étape, le côté droit est plus spécialisé dans le traitement de la simultanéité et de la vue d’ensemble. Qu’on se le dise, nous employons bien les deux, bons en maths ou pas !
Mise au point sur la bosse des maths : il s’agit d’une idée reçue.
La bosse des maths telle que Frantz Gall, célèbre neurologue allemand, l’a définie, à savoir une bosse sur le crâne impliquant des facilités avec cette matière, n’existe pas.
Aujourd’hui, cette expression a perdu son sens premier et est plutôt utilisée pour caractériser quelqu’un qui se sent à l’aise avec la discipline.
Pourquoi les enfants qui n’aiment pas les maths ont-ils mal quelque part ?
Une étude publiée par l’université de Chicago en 2012 a révélé que les douleurs corporelles seraient le résultat d’une anticipation active d’un exercice. Autrement dit, le simple fait de penser à la situation stressante active la zone cérébrale associée à la douleur.
Édifiant, non ?
La peur des mathématiques est également corrélée à la sphère des émotions.

En fait, sans qu’on s’en aperçoive, les mathématiques sont connectées à des émotions douloureuses passées qui viennent paralyser l’élève et le rendent impuissant face à la matière. Derrière une racine carrée se cache des interrogations sur sa place dans la famille, derrière les fonctions, ce sont les non-dits qui jouent à cache-cache.
De même, un traumatisme vécu en classe, comme une honte paralysante au tableau au moment de résoudre une équation devant tous les petits camarades, avec brimade du professeur qui ne comprend pas comment l’élève ne peut pas résoudre le problème, peut laisser une trace indélébile.
Il en ressort une aversion pour les mathématiques entraînant un échec et un décrochage dans la matière avec les symptômes et conséquences que l’on connait.
Pourquoi déteste-t-on les mathématiques ?
Les mathématiques sont une discipline qui demande des efforts, un travail régulier, de l’entrainement et de la mémorisation.
Certaines personnes, capables de produire ce travail dans d’autres matières se voient paralysées par des causes qui leur sont propres, empêchant un apprentissage normal.
Les blocages cognitifs liés aux mathématiques sont souvent liés à des souvenirs douloureux de professeurs de mathématiques. Méprisant, sévère, peu souriant, froid, autant de qualificatifs qui reviennent régulièrement dans les témoignages d’élèves blessés. On parie que vous avez un M. ou une Mme en tête…
Certains grands chercheurs disaient même qu’il n’y avait pas de mathématiques sans larmes, autant des larmes de difficultés que de joie d’avoir trouvé, mais des larmes quand même.
Puisque les mathématiques sont une discipline abstraite incarnée par le professeur, si on bloque sur son profil, on bloque avec les mathématiques tout simplement.
Il est donc important de ne pas laisser cristalliser une peur ou un problème relationnel, les parents doivent à la fois prendre le temps de faire le point avec l’école et mettre en place un protocole de soutien à la maison et à l’extérieur si besoin avec l’aide d’un pédopsychologue.
Comment aider un enfant qui a peur des mathématiques ?
Parfois, les cours de maths en ligne ne sont pas la solution magique à ce blocage, et il est nécessaire de parler de ses angoisses à un psychologue. Anne Siety a d’ailleurs proposé une typologie des erreurs qui en dit long sur le rapport des enfants aux mathématiques :

- Erreur symbolique qui a trait aux questionnements de l’enfant et à son caractère
- Erreur de proximité ou erreur bête
- Erreur de progrès : apprendre une nouvelle règle et oublier la précédente
- Erreur poétique : inversion des mots pour passer d’abscisses à abysse.
Le rôle des parents est aussi capital pour aider l’enfant à reprendre confiance en lui et en ses capacités.
Une personne nulle en mathématiques peut réussir en maths et avoir un niveau tout à fait honorable une fois les blocages en maths envolés, et donc poursuivre dans une voie avec des mathématiques (un bac S et une école vétérinaire par exemple).
Quelques astuces pour repartir du bon pied avec les maths :
- Toujours valoriser les points obtenus
- Mettre en avant les tentatives pour y arriver
- Ne pas punir en mettant l’échec sur un manque de travail et de sérieux
- Être à l’écoute des peurs et des angoisses
- Faire des jeux et des énigmes mettant en scène des questions mathématiques. Et oui, s'est possible d'apprendre les maths en s'amusant !
Moralité, lâchez du lest !
A la question « Pourquoi les maths plaisent à certains et sont horribles pour d’autres ? », il existe une multitude de réponses.
Pour les premiers, il y a peut-être une question d’aptitude naturelle, de facilité à la base dans l’apprentissage des mathématiques, de capacité d’abstraction, qui facilite les choses en cours de maths terminale s.
Pour les seconds, il peut s’agir d’un traumatisme dans les petites classes (ou au cours de la scolarité : cours de maths 3ème), de méthodes qui ne sont pas adaptées au fonctionnement cognitif de l’enfant (on pense par exemple aux enfants précoces ou hyperactifs).
En tout cas, le plus important est de savoir identifier les difficultés en mathématiques le plus tôt possible pour proposer des solutions adaptées, d’un soutien psychologique ponctuel pour dépasser les blocages en maths en passant par des cours particuliers dispensés par un SuperProf !
Le rôle des professeurs de mathématiques et des méthodes d’enseignement ne sont pas pour rien dans le fait d’aimer ou de détester les mathématiques.
La plateforme qui connecte profs particuliers et élèves
Je suis diplômé en Architecture Navale, à l’étranger, (et j’ai donc une « certaine » expérience en mathématiques (y compris en mathématiques spéciales).
J’avais auparavant terminé un lycée aussi à l’étranger, également spécialisé dans les mathématiques et la physique, et … j’avais développé une aversion pour tout ce qui était mathématique! C’était comme une punition.
Pourquoi ?
J’avais eu la malchance d’avoir des professeurs de lycée extrêmement médiocres qui avaient pris leur poste grâce à des relations et des arrangements, des connaissances (l’un d’eux était la femme de l’inspecteur scolaire en chef de la région et un autre, un ancien professeur d’université, alcoolique, renversait des verres dans les pubs alors qu’il était censé être en classe. Ainsi, la moitié du matériel que nous avons dû chercher nous-mêmes pour l’apprendre dans d’autres manuels. (Il n’y avait pas d’internet à l’époque).
Le directeur de l’école n’a « remarqué » la catastrophe qu’une semaine avant la fin des cours annuels!
J’ai donc étudié seule, de la seule façon que je connaisse, pour l’examen d’entrée à l’université, apprenant presque mécaniquement certaines formules sans en tirer grand chose.
En revanche, lors de ma première année d’université, j’ai eu de vrais professeurs qui ont fait quelques heures de révision des bases que nous aurions dû connaître pour avancer.
Ces quelques heures m’ont mieux servi que toutes les heures de mathématiques que j’ai manquées au lycée. J’avais tout compris! (Et bien-sûr j’ai « perdue » l’aversion pour les mathématiques)
Conclusion ?
Il ne sert à rien de dire que vous n’aimez pas quelque chose , si vous ne comprenez pas sa logique exacte!
Les mathématiques sont une SCIENCE NATURELLE.
Les mathématiques devraient être enseignées à l’école et on devrait expliquer leur lien avec ce qui se passe dans la nature, par le biais d’expressions, de fonctions, …(etc). mathématiques.
…Quand quelque chose est tangible, c’est logique, c’est plus facile à comprendre et à retenir.
(Tout comme la trigonométrie n’est jamais oubliée dans la vie, si vous commencez, l’inférence du cercle trigonométrique).
Pourquoi ne fait-on pas le lien entre la nature et l’algèbre ou l’analyse mathématique ?
Mon avis.
( Je ne l’impose pas).
Merci beaucoup pour votre temps. Cordialement,
Bonjour,
Merci beaucoup pour votre retour d’expérience.
Effectivement, le système scolaire actuel ne permet pas (manque de temps, de moyens et programme imposé) de faire des liens entre les savoirs théoriques et la pratique dans le monde qui nous entoure. Cela est bien dommage.
Bien à vous