‘Le droit monarchique est représenté par les descendants du duc d’Anjou, petit fils de Louis XIV. Ceux qui reconnaissent comme Roi Mgr le comte de Paris…désertent la cause de la Légitimité, la cause de la Patrie, pour passer à l’Orléanisme, au libéralisme politique, une des formes les plus malsaines de la Révolution’ Jule Delmas (hebdomadaire politique ‘Droit Monarchique’, n°2 déc. 1883).

Après la révolution de juillet (1830), la maison d’Orléans succède à celle des Bourbons, Charles X s’exile et Louis Philippes d’Orléans devient ‘le roi des français’ et non plus ‘le roi de France’.

Une période dominée par l’opposition entre ultras et libéraux, et, le début de la monarchie de juillet (1830-1848).
L’abdication de Charles X, l’un des chefs du parti ultra et un nostalgique de l’ancien régime marque la fin de la Seconde Restauration (1815-1830).
Louis Philippes dès son arrivée au pouvoir écarte les menaces républicaines et légitimistes et cette période historique marque l’apogée du partie orléaniste avec comme chefs de file F. Guizot et A. Thiers. Mais après les journées insurrectionnelles de Juin 1848, les monarchistes (légitimistes et orléanistes) et les républicains conservateurs unis par la même peur sociale à l’égard des ‘rouges’ se regroupent dans le partie de l’Ordre. En 1873, le refus d’abandonner le drapeau blanc et l’absence de descendance du Comte de Chambord provoque l’échec des tentatives de restauration monarchique. Légitimistes et orléanistes perdent dès lors une grande partie de leur importance sur la scène politique et se subdivisent en fractions ultra nationale et fournissent des partisans à l’Action Française de Maurras. Légitimistes et orléanistes sont deux courants issus de la vague royaliste et ultra-royaliste partisanes d’un retour à la monarchie absolue après la révolution de 1789. L’orléanisme se constitue en 1830, dans l’adhésion aux Orléans, avec des hommes qui avaient milité dans l’opposition libérale à la fin de la Restauration. L’orléanisme semble être une alternative entre une réaction virulente incarnée par les légitimistes et la tendance révolutionnaire. En effet ce courant vise à la défense d’une monarchie constitutionnelle et il est rejoint par de nombreux bourgeois, il s’oppose successivement aux révolutionnaires, au Second Empire bonapartiste et aux luttes ouvrières.
Il acheva d’intégrer les orléanistes au régime et le monarchisme ne fut plus qu’un courant minoritaire.
A la fin du XIXème, le refus au trône du Comte de Chambord et l’encyclique publié en 1892 par Léon XIII qui préconisait le ralliement à la république.
On appelle légitimistes, ceux qui après la révolution de 1830, furent partisans de la branche ainée des Bourbons. Les légitimistes sont attachés à la monarchie traditionnelle et à l’Église catholique et ils se recrutent majoritairement dans la grande aristocratie foncière mais aussi dans la bourgeoisie catholique de certaines grandes villes et les paysans de l’ouest. Pendant la Monarchie de Juillet, ces “ultras” se constituent en parti légitimiste, qui refuse tout compromis avec les Orléans et plus tard avec Napoléon III. René Rémond, historien et politologue français, évoque dans son ouvrage ‘Les Droites en France’ l’existence d’une droite scindée en trois : une droite légitimiste, une droite orléaniste, et une droite bonapartiste. Son étude est particulièrement intéressante dans le fait qu’elle met en évidence une filiation, une continuité entre les différents mouvements de la droite. En effet il semble que la droite ait évolué depuis 1789, mais sans jamais trahir ses racines profondes. Il s’agit de déterminer comment ont pu s’accorder ou s’opposer la vision organiste et antimoderniste de la société des légitimistes avec le ‘juste milieu’ centriste et libéral des orléanistes. Le XIXème siècle est très productif au niveau constitutionnel, de même il est une base essentielle de notre société actuelle. S’intéresser à cette période permet de mieux comprendre l’échiquier politique actuel et de découvrir les cicatrices cachées des hommes de droite et plus largement l’opposition entre la droite et la gauche qui n’étaient qu’originellement une différence de location dans la chambre des députés. De même la période post-révolutionnaire et la mentalité de ces deux courants montre la difficulté de changement rapide et l’attachement durable à un ordre des classes dirigeantes.

Comment après la révolution de 1789, l’orléanisme et le légitimisme ont fondé différentes doctrines et se sont rapprochés ou opposés dans ce que l’on appelle la droite ?

Dans un (I), nous étudierons les similitudes qu’il existe entre orléanisme et légitimisme. En effet, de sont deux mouvements monarchistes (A/) qui deviennent minoritaires à la fin du XIXème siècle (B/). Puis nous évoqueront les divergences de ces deux courants (II) qui se divisent en une droite royaliste libérale (A/) et une droite royaliste conservatrice (B/).

I/ Similitudes entre orléanisme et légitimisme

L’orléanisme et le légitimisme sont deux idéologies issues du mouvement antirévolutionnaire qui se font les défenseurs de la monarchie et réclament le maintient des privilèges et le retour à l’Ordre. Ces deux mouvements élitistes, qui prônaient leur intérêt particulier voulaient la conservation de la monarchie et même pour les légitimistes un retour au système d’avant la révolution. Mais l’établissement progressif du régime républicain a provoqué l’affaiblissement de ces deux courants en modifiant le mode d’exercice du pouvoir et en libérant les mœurs.

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A/ Deux mouvements monarchistes

Orléanisme et légitimisme ont en commun leur valeur monarchiste, antirépublicaine.

Ces mouvements ne concernent que très peu le peuple. Ils sont composés de bourgeois et d’aristocrates pour qui le changement est synonyme de déchéance sociale. Leur volonté dans les deux cas leur semble juste. Les orléanistes (royalistes libéraux) composés en majorité de bourgeois libéraux ne veulent pas déléguer un pouvoir électoral au peuple qui n’a que très peu de poids financier.

Et les légitimistes (royalistes ultras), sont attachés à leur titre de noblesse qu’ils ne veulent pas perdre comme certains de leurs biens lors de la révolution.

On constate le caractère commun des ces mouvements dans leur politique qui s’oriente vers un favoritisme de classe et vise à ignorer le peuple.

Quelle similitude avec les légitimistes ?
Le suffrage censitaire sous la période révolutionnaire, sous le directoire, sous la restauration et la monarchie de juillet illustre cette mise à l’écart du peuple ; on retient le fameux ‘Enrichissez vous !’ de Guizot.
Mais ces ultras sont vite rattrapés par les valeurs républicaines et le modernisme auxquels ils sont obligés de s’adapter. En 1848, après les journées insurrectionnelles de juin, les orléanistes, les légitimistes et les républicains conservateurs se regroupent dans le partie de l’Ordre. Cette alliance des forces de droite visait à contrer la montée en puissance des idées socialistes et s’appuyait sur l’Église. Ils se positionnèrent en faveur de la candidature de Louis Napoléon Bonaparte pour la présidence de la république en 1848 et furent largement majoritaire à l’Assemblée législative (mai 1849-déc.1851).

B/ …qui deviennent minoritaire à la fin du XIXème.

On retrouve une similitude entre orléanisme et légitimisme dans leur affaiblissement et dans leur perte de popularité. En effet, sous le Second Empire, les légitimistes très hostiles au coup d’état du 2 décembre 1851 s’abstinrent de participer à la vie politique.

Les orléanistes hostiles au régime bonapartiste se rangent dans l’opposition.

Le refus du Comte de Chambord, candidat à la restauration monarchique en 1873 pousse les orléanistes à se regroupent autour de Thiers (chef politique du pouvoir exécutif de la République Française en 1871) après répression de la Commune insurrectionnelle de Paris en 1871.

De la royauté à la république française.
Ce rapprochement marque un pas en avant vers la République même si elle reste conservatrice.
L’encyclique publié par Léon XIII (257e pape de l'Église catholique) en 1892 et préconisant le ralliement à la République acheva d’intégrer les orléanistes au régime et le monarchisme ne fut plus qu’un courant minoritaire à la fin du XIXème siècle. De même, pour les légitimistes l’absence de descendance bourbonienne entraina l’échec de leur tentative de restauration monarchique et certains légitimistes s’orientèrent vers l’action sociale et formèrent avec La Tour du Pin et Albert de Mun, un des courants du catholicisme social qui visait à la rechristianisassions du peuple et à la défense de ses intérêts moraux. D’autres choisirent le courant ultranationaliste et antirépublicain. L’échec de ces deux courants fut définitif après la seconde guerre mondiale qui condamna l’Action francaise (mouvement politique d’extrême droite, royaliste, nationaliste, né en 1899 et dominé par Charles Maurras) à laquelle s’étaient ralliés des partisans légitimistes et orléanistes.
Le dernier des orléanistes ?
La participation de ces fractions politiques dans le régime de Vichy sera elle aussi condamner tout comme leur révisionnisme et leur caractère antidreyfusard.
De nos jours, on peut retrouver des fragments d’héritages de ces courants dans la droite. Les parties d’extrême droite comme le Front national utilisent toujours l’argument nationaliste de l’identité nationale pour récupérer une certaine partie de l’électorat. Mais l’ancien RPR et l’UDF, aujourd’hui l’UMP diffère largement de ces courants, et à intégrer la notion d’impératif social. Cependant, il est encore mal vue aujourd’hui d’être un intellectuel ou un homme de droite en raison des bavures et du passé assez traditionnaliste et conservateur de la droite dans l’histoire de France. Malgré quelques similitudes idéologiques, des alliances et l’appartenance à un même bord politique, l’orléanisme et le légitimisme divergent progressivement vers des conceptions différentes.

II Divergences de ces deux courants

La différence fondamentale entre orléanisme et légitimisme, c’est le refus des légitimistes de la branche cadette des bourbons : la maison d’Orléans qui accède au trône en 1830 avec Louis Philippe. En effet, le prédécesseur de Louis Philipe, Charles X était du coté des légitimistes, il voulait en finir avec les revendications des libéraux ; le 16 mai 1830 il décide de dissoudre la chambre des députés en utilisant l’article 14 de la chartre et signe quatre ordonnances qui le mèneront à son abdication. Dès lors, la droite se scinde en une royaliste droite conservatrice et une droite royaliste libérale.

A/ La droite royaliste libérale, orléaniste

Durant tout le XIXème siècle, l’orléanisme par son caractère de juste milieu entre la réaction incarnée par les légitimistes et la tendance révolutionnaire, apparut comme le régime idéal pour une grande partie de la bourgeoisie qui souhaitait consolider les acquis de la révolution. L’orléanisme réside dans l’attitude politique de tous ceux qui désire le rétablissement d'une monarchie constitutionnelle fondée sur le consentement du peuple, appuyée sur la richesse et les capacités de chacun. Il prône régime parlementaire dans lequel le chef de l'État a un rôle prépondérant, le gouvernement étant responsable à la fois devant le Parlement et le chef de le l'État. Et en cela il s’inspire grandement de la monarchie parlementaire anglaise. En effet, ils s’opposent à l’absolutisme et veulent que le roi cède plus de pouvoir à son parlement.

L’orléanisme s’appuie sur le Parlement avec un système bicaméral.

En matière économique, ils prônent un libéralisme excluant quasiment toute intervention de l’état dans le secteur économique. Et en politique extérieure il affiche une volonté de paix et de modération, contrastant largement avec l’impérialisme de la période napoléonienne. Les orléanistes s’appuient sur deux forces : les milieux de la grande bourgeoisie et les notables, qui sont d’ailleurs les seuls à pouvoir voter, en raison de l’instauration du cens électoral.

B/ La droite royaliste conservatrice, légitimiste

La doctrine légitimiste se fonde sur le droit naturel divin et sur une application stricte des lois fondamentales du royaume. Cette idéologie est fondée sur le refus de tout compromis vis-à-vis du libéralisme ou avec la démocratie. Alors que les monarchistes constitutionnels (orléanistes) tentent d’adapter le système monarchique à l’esprit du temps, les monarchistes traditionnels construisent une doctrine impliquant le refus systématique à tout changement. Ce parti était considéré comme une force politique réelle jusqu’au ralliement de l’Église à la IIIème République en 1890, ce ralliement, confirmé par le pape, ôta au légitimisme un combat essentiel, celui de l’ultramontanisme (orientation favorable à la primauté, spirituelle et juridictionnelle, du pape sur le pouvoir politique). Le légitimisme crut en deux moments de l’histoire à sa victoire : en 1851-1852, quand les légitimistes apportèrent un large soutien au coup d’état de Louis Napoléon Bonaparte en espérant pouvoir lui substituer très vite le Comte de Chambord et entre 1871 et 1876 durant la période de l’ordre moral où ils virent leur électorat se renforcer. Les légitimistes se recrutent en général dans la noblesse et les élites de la magistrature ; certains tels le fondateur de l’Univers, Louis Veillot venaient de milieu plus modeste ; souvent représentés à la Chambre Haute (sénat), ils étaient alors les élus d’une France catholique et rurale, la ‘ France de l’Ouest’.

Comment les comparer aux orléanistes ?
Pour ces monarchistes traditionalistes aucun arrangement n’est envisageable.

Seul le temps à une légitimité.

En outre, pour ces monarchistes, le système d’ancien régime traditionnel est le mieux adapté au tempérament national. Seulement en 1815, ils sont plus royalistes que le roi, ils souhaitent non seulement retourner aux principes d’avant 1789, mais mieux encore ils désirent un retour aux principes d’avant les philosophes des Lumières (principes purement rationnels, déiste et anticléricaux qu’ils condamnent. Pour eux, la révolution et les Lumières ont brisé la tradition. Et ils mettent en avant une série d’images sanglantes pour évoquer la révolution (terrorisme de la convention, anarchisme des Montagnards). De même, ils dénoncent la corruption sous le Directoire, et celle des révolutionnaires. Pendant la période napoléonienne, ils assimilent le régime à une dictature même si sous l’empire une grande partie de ces monarchistes s’est ralliée au régime. Une minorité est restée fidèle à la famille des Bourbons. Sous la restauration, ces monarchistes considèrent que Louis XVIII a été beaucoup trop conciliant.

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Simon

Juriste et ancien élève de l'UPPA et de la Sorbonne, je mets à dispositions mes TD, notes et fiches de cours pour aider les étudiants. N'hésitez à poser vos questions en commentaire : On essaiera de vous aider en faisant de notre mieux !