Chapitres
Les figures de l'analogie
La comparaison
rapproche deux termes à partir d'un élément qui leur est commun et grâce à un terme comparatif (comme, pareil à, tel que, ressembler à ... ).
Effet produit: la comparaison explicite et rend plus concrète l'idée.
Ex: "Ses sacs de grains semblaient des fontaines publiques." (Hugo, La légende des siècles)
Victor Hugo souligne ici la générosité du personnage envers les pauvres.
La métaphore
établit une assimilation entre deux termes. Comparé et comparant sont rassemblés dans un énoncé sans que le terme de comparaison soit exprimé. On parle de métaphore filée si elle se développe sur plusieurs termes, au long du texte.
Effet produit: Plus encore que la comparaison, la métaphore visualise de façon poétique une réalité perçue subjectivement
Ex: "La mer des céréales, roulante, profonde, sans bornes". (Zola, La Terre).
Avec la métaphore de la Beauce ("mer des céréales"), la description atteint une dimension épique. Les frontières de l'espace sont abolies.
Le cliché
est une métaphore usée par un emploi répété.
Ex: "Perles de la rosée, cheveux d'or..."
Effet produit: Le cliché est souvent banal. Il peut cependant être source de créativité: soit que l'auteur l'utilise à des fins parodiques comme chez Flaubert, Proust ou Queneau; soit en le rendant insolite par une légère modification.
La personnification
représente une chose ou une idée sous les traits d'une personne.
Effet: Elle rend vivant, saisissant, un objet inanimé.
"ô Mort, vieux capitaine, il est temps! levons l'ancre!" (Baudelaire, Les Fleurs du Mal)
La personnification de la mort sous les traits d'un vieux capitaine précise la vision du trépas comme ultime aventure humaine.
L'allégorie
est une forme de personnification. Elle représente de façon imagée les divers aspects d'une idée abstraite.
Ex:
"Mon beau Navire, ô ma mémoire
Avons-nous assez navigué
Dans une onde mauvaise à boire
Avons-nous assez divagué
De la belle aube au triste soir?" (Apollinaire)
Effet produit: Les errances de la mémoire sont rendues sensibles par l'allégorie d'un navire à la dérive.
Les figures d'opposition
L'antithèse
rapproche deux termes de sens contraire à l'intérieur d'un même énoncé.
Effet produit: l'antithèse met en évidence un conflit.
Ex: "On appelle ce jargon beauté poétique (...) qui consiste à dire de petites choses avec de grands mots." (Pascal, Pensées)
Double antithèse ici:
- Jargon>< beauté poétique
- petites choses><grands mots
L'antiphrase
exprime une idée par son contraire dans une intention ironique.
Effet produit: l'antiphrase provoque et soutient l'ironie.
Ex: C'est du propre! (c'est le comble de la saleté!)
Le paradoxe
énonce une opinion contraire à l'idée commune afin de surprendre, de choquer, d'inviter à la réflexion.
Ex: "Se moquer de la philosophie, c'est vraiment philosopher" (Pascal)
Ce paradoxe souligne la nécessité d'une pensée originale.
L'oxymore (mot masculin)
2 termes évoquant des réalités contradictoires sont réunis dans une même expression.
Ex: "le soleil noir" (Baudelaire)
Effet produit: l'oxymore crée une nouvelle réalité, c'est le propre de la poésie.
La Prétérition
feint de taire ce que l'on exprime pourtant très clairement.
Ex: Une maison triste, pour ne pas dire sinistre.
Effet produit: La prétérition insiste, attire l'attention du lecteur ou de l'auditeur, souvent grâce à un redoublement de l'idée ou une exagération.
Les figures de substitution
La métonymie
substitue à un terme un élément qui lui est lié par un rapport logique suffisamment net. (Il ne s'agit pas d'une relation d'identité comme dans la métaphore)
On peut ainsi remplacer
- le contenu par le contenant -> boire un verre (= le contenu d'un verre)
- la cause par l'effet -> boire la mort (= le poison qui fait mourir)
- le moral par le physique -> As-tu du cœur? (= du courage)
- la personne ou la chose par le lieu -> l'Elysée (= le président de la République française)
- la chose par le symbole -> les lauriers (=la gloire)
- l'œuvre par son auteur -> un Balzac (= un roman de Balzac)
Effet produit: La métonymie permet une désignation plus imagée et une concentration de l'énoncé. Elle est fréquente dans la langue parlée.
La synecdoque
est un cas particulier de métonymie. elle substitue un terme à un autre s'il y a entre eux un rapport d'inclusion.
On peut ainsi remplacer:
- le tout par la partie: "Les voiles au loin descendant vers Harfleur" (Hugo) = les bateaux
- la partie par le tout ameuter le quartier (= les habitants du quartier)
- l'objet par la matière dont il est constitué : croiser le fer (les épées en fer)
Effet produit: la synecdoque contribue à donner une vision fragmentée de la réalité. Elle permet un certain impressionnisme.
La périphrase
consiste à remplacer un mot par une expression de sens équivalent formée de plusieurs termes.
Ex : Le Roi des Dieux (= Jupiter)
permet de définir Jupiter, sans le nommer, par sa qualité suprême.
Effet produit: La périphrase est parfois création d'une attente, d'un mystère. Elle peut aussi attirer l'attention sur une qualité.
Les figures sur les constructions
L'ellipse
est la suppression de mots grammaticalement nécessaires.
ex: "A vingt ans, deuil et solitude!" (Hugo)
Effet: l'énoncé devient plus dense car il est chargé de tout ce que le lecteur peut imaginer.
L'anacoluthe
est la rupture de construction syntaxique de la phrase.
Ex: "Le nez de Cléopâtre, s'il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé" (Pascal)
Effet: L'énoncé est renforcé grâce à l'effet de surprise.
L'anaphore
consiste à répéter une même construction en tête d'une phrase ou groupe de mots.
ex: "Partout l'image idée, partout la pensée fleur, partout les fruits" (Hugo)
Effet: L'anaphore rythme la phrase, souligne un mot ou une obsession, dégage un thème. C'est un procédé d'amplification rythmique.
Le parallélisme
consiste à utiliser une syntaxe semblable pour deux énoncés
Ex:
"Il n'avait pas de fange dans l'eau de son moulin
Il n'avait pas d'enfer dans le feu de sa forge" (Hugo)
Effet: Le parallélisme rythme la phrase, met souvent en évidence une similitude ou une antithèse.
Le chiasme
consiste à répéter un schéma syntaxique en l'inversant (ab + b'a')
ex:
"Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage
Ajoutez quelquefois et souvent effacez" (Boileau)
a b b' a'
Effet: Le chiasme souligne l'union de deux réalités ou au contraire renforce une opposition.
Les figures d'amplification
L'hyperbole
amplifie les termes d'un énoncé afin de mettre en évidence un objet ou une idée. C'est une exagération.
ex: Un vent à décorner les bœufs = un vent fort
Effet: L'hyperbole crée une emphase. Elle est courante dans la langue familière. Elle est souvent utilisée comme support de la parodie ou de l'ironie.
La gradation
crée une dramatisation en ordonnant les termes d'un énoncé dans une succession croissante
ex: "Va, cours, vole et nous venge" (Corneille)
Effet: la gradation produit un effet de "zoom". Les idées ou les sentiments ainsi présentés sont l'objet d'une exaltation ou, à l'inverse, d'une dérision.
Les figures d'atténuation
La litote
chère aux écrivains classiques (XVIIe et XVIIIe s.) dit le moins pour suggérer le plus.
ex: "Va, je ne te hais point" (Corneille) = je t'aime
Effet: On exprime implicitement beaucoup plus qu'il n'est dit.
L'euphémisme
atténue l'expression d'une idée, d'un sentiment
ex: Il nous a quitté = il est mort
Effet: L'euphémisme a pour effet de dissimuler une idée brutale, désagréable ou jugée inconvenante.
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Je t’aime à la folie
J’ai vraiment pu comprendre les figures de style grâce à vous. Merci beaucoup !
il Viendra avec un petit retard
. De quelle figure de style s’agit-il ?
Cet homme marche à pas d’éléphant. De quelle figure de style s’agit-il ?
Bonjour, super article !
Quand on dit : « je l’entends sourire », s’agit-il d’une digure de style ? Laquelle ?
D’emblée, Je vous dis chapeau et merci pour tous les différents effets des figures de style. Cela m’aide beaucoup 👍👍