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|   Lecture Analytique & Commentaire : De ( Première S  |  

1 : Introduction. ( Présentation de l'auteur, remise en place du contexte )
L'esclavage est acceptée unanimement au 17e – siècle.
 L'esclavage est sois disant utile économiquement car l'esclavage
 apparaît comme un pilier du développement des colonies nouvelles
 surtout sur le plan de l'agriculture. Le « Code Noir »
 conçu par Colbert incite à réprimer toutes formes d'insoumissions
 et ce code continue d'être appliqué au 18e – siècle.
Les philosophes des Lumières soulèvent ce problème en réclamant
 l'égalité et non sans contradiction : Voltaire engage des capitaux
 auprès d'armateurs qui pratiquent la traite des Noirs. Après la
 déclaration de l'homme et du citoyen en 1789, le pouvoir économique
 de la bourgeoisie obtient le rétablissement de l'esclavage.
Montesquieu vient d'une famille de parlementaires, fait des études
 de droit et finit par se consacrer avec culture : C'est la
 publication en 1721 des lettres persanes qui le rend célèbre. En
 1728, il débute un grand voyage en Europe. A travers celui-ci, il
 multiplie les rencontres et s'informe sur les mœurs, les systèmes
 politique, l'économie...
Au fur et à mesure, le romancier s'efface au profit de l'historien
 ( notamment lors de la publication de son œuvre majeure : De
 l'esprit des Lois en 1748. ).
Les lettres persanes montrent deux persans qui arrivent à Paris et
 qui s'étonnent des actuels coutumes françaises. Cela permet à
 l'écrivain de se moquer du pouvoir et de faire réfléchir le
 lecteur sur ses préjugés.
De l'esprit des Lois s'interroge sur les systèmes politiques et sur
 les liens entre les types de gouvernement, la mode, le climat et
 l'économie du pays. En 1748, ce livre est dénoncé par l'église et
 interdit par le pape.
En résumé, Montesquieu se moque de la monarchie absolu de façon
 ironique et légère dans son premier ouvrage, mais de manière
 beaucoup plus rigoureuse et théorique dans son dernier. Pour
 Montesquieu, le pouvoir idéal repose sur la monarchie modérée et
 sur la séparation des pouvoirs.
L'homme doit refuser l'autorité quand elle est injuste ou
 déraisonnable...
2 : Lecture Analytique du Texte.
|   I : Une 1 : La posture du 2 : Des arguments 3 : L'ironie à II : Un plaidoyer 1 : Un plaidoyer 2 : Un réquisitoire 3 : Un 
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3 : Rédaction du Commentaire.
Dès le départ,
 l'auteur exprime le contraire de sa pensée. La phrase d'introduction
 avec l'utilisation de la première personne situe Montesquieu non pas
 du côté des opposants mais du côté des esclavagistes. C'est en
 adoptant ce point de vue que l'auteur en montre l'absurdité. Les
 expressions « si j'avais à soutenir » et « ce que
 je dirais » montrent par l'emploi du conditionnel que
 l'hypothèse est théorique et que l'argumentation développée ne
 correspond pas en réalité aux sentiments de l'auteur. C'est le
 choix de l'ironie.
A travers l'utilisation
 d'arguments absurdes et spécieux le narrateur souligne l'absurdité
 de l'argumentaire des esclavagistes :
✖ Il montre comme
 logique le fait de légitimer l'esclavage des noirs d'Afrique,
 sachant que les peuples ont exterminé les peuples d'Amérique. Il
 fait d'une injustice abominable la cause d'une autre injustice ce qui
 relève de la totale mauvaise foi.
✖ L'égoïsme
 économique : Il justifie l'esclavage par l'importation de produit de
 luxe comme le sucre. Par cette idée, il dénonce également le
 comportement des capitalistes et le fonctionnement du marché de
 consommation.
✖ La contradiction par
 rapport aux préceptes religieux : La religion catholique qui dit
 l'amour de Dieu pour les hommes et d'égalité des hommes devant Dieu
 devrait prôner la reconnaissance des noirs comme des frères
 humains. Cependant, c'est tout le contraire qu'affirme l'esclavagiste
 : « On ne peut se mettre dans l'esprit que Dieu [ … ] ait mis
 un âme, surtout une âme bonne dans un corps tout noir. ».
✖ L'usage de
 l'antiphrase qui est l'outil principal de l'ironie : Le narrateur se
 sert à de multiples reprises de l'antiphrase pour faire entendre de
 ce qu'il dit : « Ils ont le nez si écrasé qu'il est presque
 impossible de les plaindre ». La phrase est d'une stupidité
 évidente et l'auteur veut ici faire saillir sont intention ironique.
 « Il est si naturel de penser que c'est la couleur qui
 constitue l'essence de l'humanité. » et « il est
 impossible que nous supposions que ces gens-là sont des hommes ».
 Ces deux idées sont données comme des présupposés, des préjugées
 qui amène à des conclusions infondées.
A la fin du texte,
 Montesquieu nous dit ceci : « De petit esprits exagèrent trop
 l'injustice que l'on fait aux Africains ». L'auteur fait ici le
 pari de l'intelligence de son lecteur, car celui-ci doit comprendre
 que les petits esprits ne reflète en fait, que les philosophes. Ces
 quatre dernières lignes du textes sont très incisives, car
 Montesquieu s'y montre particulièrement cinglant à l'égard des
 politiques dont il souligne l'incompétence de façon implicite. Les
 politiques selon lui font tellement de loi déjà inutiles qu'il
 n'est pas possible de penser qu'il n'en est pas faite pour lutter
 contre une injustice réel faite aux Africains. Or c'est le cas, donc
 cela redouble d'incompétence.
Ce texte est donc à la
 fois un réquisitoire contre l'esclavage et un plaidoyer pour
 l'égalité entre les hommes.
L'utilisation
 d'arguments absurdes est une première façon d'attirer la complicité
 du lecteur qui à la fois s'offusque et rit d'arguments
 particulièrement stupide. Mais il y a un deuxième éléments dans
 le texte : c'est l'utilisation de « on » ( pronom
 caméléon ) : « On ne peut se mettre » ou « on ne
 peut juger » ont pour effet de rendre le raisonnement objectif
 ( qui est conforme à la réalité ), et on a un glissement vers le
 « nous » à la fin du texte ( L-20 ) qui concrétise
 encore d'avantage cette complicité dans la moquerie. De plus, la
 référence répétée aux « nations policées » renvoie
 à une supériorité théorique. Celle-ci vient en contradiction avec
 la stupidité du propos ce qui créer à nouveau une mise à
 distance.
Ce texte est donc bien
 un plaidoyer pour l'égalité et la défense des esclaves ce qui est
 particulièrement perçu à la fin du texte où l'auteur lance un
 véritable appel aux autorités politiques pour qu'elles prennent
 position et adopte une loi universelle ( L-24 & 25 )
 « miséricorde et la pitié » par leurs caractères
 universelles dépasse les aprioris racistes et renvoi au respect
 naturel et à la dignité qui sont dus à un être humain quelque
 soit son origine.
Les vertus qui relèvent
 de l'humanité ( la pitié et la miséricorde ) devraient faire
 l'objet d'une convention politique ce qui veut dire qu'elles ne sont
 pas naturels chez ses gens-là... Et les politiques sont accusés de
 faire des conventions inutiles. C'est en particulier dans cette
 dernière phrase qu'éclate au grand jour la dimension ironique du
 texte directement adressée aux politiques.
Ce passage de l'esprit
 des Lois à donné lieu à de multiples débats car certains ont pu
 lire aux premier degré et ne pas comprendre l'ironie de ce texte.
 Cependant, Montesquieu veut ici, ouvertement user de la provocation
 et de l'ironie, qui repose sur la complicité du lecteur qui fait
 semblant d'adhérer à des arguments stupides et fallacieux et
 retourne par la suite l'argumentaire contre les esclavagistes.
Ce texte est donc bien
 un réquisitoire fort, contre l'esclavage et un plaidoyer en faveur
 de l'égalité entre les hommes, gage du bonheur humain.
RdM...



















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Dans cet article, on l’ouvrage « De l’esprit des lois » est mal cité. En effet, on peu lire dans l’article la ‘citation’ suivante « si j’aurais à soutenir » alors que dans l’ouvrage il est bien écrit « Si j’avais à soutenir (…) ». De plus, « si j’aurais » est une faute de français!
Pour moi, cela remet en question la crédibilité de cette analyse.
Bonjour ! Effectivement, c’est une belle coquille, c’est corrigé, merci à vous !
Je trouve formidable ce commentaire. Ce n’est pas le meilleur mais se soutient bien ;)