Le plus important, pour moi, dans ce titre est en fait le sous-titre : les plaisirs minuscules.
Tout le bonheur résultant de la lecture de cet ouvrage tient dans le fond du texte. Le livre est composé d'environ 35 petits textes évocants des moments de la vie au cour desquels un grand bonheur est éprouvé sans qu'il n'ai lieu à moment extravagant. Cet instant là est important, il est exceptionnel mais beaucoup des personnes que nous croisons ne comprennent pas ou ne s'en rendent tout simplement pas compte.

Cependant, je pense que ce livre s'adresse à des personnes plus agées que je ne le suis. Encore ai-je connu l'écossage des petites pois ou la bicyclette mais les"jeunes d'aujourd'hui" ne connaissent pas tout les petit plaisirs décris ici. Ce peut-être une approche du monde de ses parents ou grands-parents...
Une autre réserve, j'ai beaucoup apprécié la fond mais, la forrme n'est pas toujours exceptionnel. Très belle et travaillé sur plusieurs pages, la plume est plus banale ailleurs. Mais peut-être qu'avec une prose travaillé dans tout les texes l'ouvvrage perdrait-il de sa force? En effet, les plaisirs simples imposent-ils une prose épurée? Je ne sais. La seule chose que je puis dire est que l'idée de chaque chapitre est interressante à saisir, les mots employés pas toujours.

Quelques citations qui m'ont marqué:

"le luxe rustique" = petit plaisir d'avoir un opinel dans sa poche qui ne servira jamais à rien (quelqu'un va avidement s'empresser de renchérir que si ça peux servir mais je rétorquerait qu'un pdg d'entreprise qui ne se sert même plus d'un stylo ne se servira pas de l'opinel qu'il a dans la poche depuis l'enfance).

"Comment avait-on pu se passer[...]" une phrase qui recient pour dire au lecteur qui se rappel ces petits moments semblait avoir oublié...

Dans "on pourrait presque manger dehors [...] c'est le presque qui compte, et le conditionnel. [...] C'est bon la vie au conditionnel, comme autrefois, dans les jeux enfantins : On aurait dit que tu serais..."

Un épisode qui m'a énervé : le banana-split. L'auteur parle du "code" implicite qui dirige la vie des "adultes" en évocant le bana-split comme une entorce à ce "code" : "On dérobe au monde adulte un plaisir indécent, réprouvé par le code.".
Mais à aucun moment il n'évoque le fait que la vie adulte devrait être affranchit de ce "code". Pourquoi un adulte devrait être quelqu'un de vraiment bien, de "respectable" (avec toute la rigueur qui se cache sous ce terme,... Certes un adulte ne peut pas se permettre de faire des caprices comme quand il était enfant. Mais pourquoi un adulte qui aurait enfin de fredonner une chanson en marchant sur le bord du trottoire devrait-il s'en empêcher? Parce que ça ne se fait pas de chanter dans la rue surtout qu'on ne chante peut-être pas trs juste? Parce que marcher sur le bord du trottoire est quelque chose d'enfantin et de puéril? ET ALORS? Qu'est ce qu'on peut bien en avoir à faire de ce que monsieur Dupont (désolé pour les personnes se nommant Dupont) va raconter sur notre état mental à sa Madame Dupont à midi?
Enfin voila, je n'estime pas que prendre de l'âge signifit s'enfermer dans des règles futiles. A partir du moment où l'on veut faire quelque chose et qu'il nous est possible de le faire (matériellement et légalement sans engendrer de la peine ou de la douleur chez quelqu'un) alors qu'est ce qui nous empêche de réaliser ce souhait (attention il ne faut pas que cet acte mette quelqu'un en danger et encore moins mettre sa vie en danger). Si tu as envie de chanter au milieu de la cour de récré alors pourquoi est-ce que tu ne la fais pas? Si tu veux pendant ta pause au bureau regarder sur internet un extrait de ton film d'enfance préféré alors pourquoi est-ce qu tu ne pourrait pas le faire? Ou encore si tu as envis de terminer de monter en courant comme un enfant les escaliers qui mènent sur la place où tu te rend tout les jours pourquoi ne le fais tu pas?
Je me rend compte qu je me suis un peu emporté mais voila, j'avais envi de dire ça n'hesitez pas à commenter mais cette idée de s'affranchir des codes comme ceuli-là me tient beaucoup à coeur, parce que je pense que notre société irait déjà un peu mieux allégée de cela.

Allé pour repartir une citation magnifique : "[...] l'eau des jours n'efface pas. Ici le sol reste jonché des pétales légers de la mémoire." (chapitre sur les boules à neige)

Enfin, Le texte "Bicyclette ou vélo" est très beau, encore une fois selon moi. Ainsi les vélos et les bicyclettes sont très différents. "Rêve d'envol d'un côté, de l'autre familiarité appuyée sur le sol".
"On napit bicyclette ou vélo, c'est presque politique. Mais les vélos doivent renoncer à cette part d'eux-même pour aimer - car on est amoureux qu'à bicyclette."
(finalement je vais vous mettre le texte en entier - voir plus bas)

Voila un livre de plus,...
Peut-être un petit plaisir auquel Philippe Delerm n'a pas pensé : manger un le bout de cône de sa classe, le petit bout en chocolat, avant même de commencer le reste...

Maintenant le chapitre "byciclette ou vélo":
"C'est le contraire du vélo, la bicyclette. Une silhouette profilée mauve fluo dévale à soixante-dix à l'heure : c'est du vélo. Deux lycéennes côte à côte traversent un pont à Bruges : c'est de la bicyclette. L'écart peut se réduire. Michel Audiard en knickers et chaussettes hautes au comptoir d'un bistro : c'est du vélo. Un adolescent en jeans descend de sa monture, un bouquin à la main, et prend une menthe à l'eau à la terrasse : c'est de la bicyclette. On est d'un camp ou bien de l'autre. Il y a une frontière. Les lourds routiers ont beau jouer du guidon recourbé : c'est de la bicyclette. Les demi-course ont beau fourbir leurs garde-boue : c'est du vélo. Il vaut mieux ne pas feindre, et assumer sa race. On porte au fond de soi la perfection noire d'une bicyclette hollandaise, une écharpe flottant sur l'épaule. Ou bien on rêve d'un vélo de course si léger : le bruissement de la chaîne glisserait comme un vol d'abeille. A bicyclette, on est un piéton en puissance, flâneur de venelles, dégustateur du journal sur un banc. A vélo, on ne s'arrête pas : moulé jusqu'aux genoux dans une combinaison néospatiale, on ne pourrait marcher qu'en canard, et on ne marche pas.

C'est la lenteur et la vitesse ? Peut-être. Il y a pourtant des moulineurs à bicyclette très efficaces, et des petits pépés à vélo bien tranquilles. Alors, lourdeur contre légèreté ? Davantage. Rêve d'envol d'un côté, de l'autre familiarité appuyée avec le sol. Et puis... Opposition de tout. Les couleurs. Au vélo l'orange métallisé, le vert pomme granny, et pour la bicyclette, le marron terne, le blanc cassé, le rouge mat. Matières et formes aussi. A qui l'ampleur, la laine, le velours, les jupes écossaises ? A l'autre l'ajusté dans tous les synthétiques.

On naît à bicyclette ou à vélo, c'est presque politique. Mais les vélos doivent renoncer à cette part d'eux-mêmes pour aimer – car on n'est amoureux qu'à bicyclette."

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Agathe

Professeur de langues dans le secondaire, je partage avec vous mes cours de linguistique !