Fils de Louis VI et d’Adelaïde de Savoie. Louis VII vient tout juste d’épouser Aliénor d’Aquitaine lorsque son père meurt et qu’il doit monter sur le trône, le 1er août 1137, à dix-sept ans. Il a été instruit par le conseiller de Louis VI, l’abbé Suger, et, sans la mort accidentelle de son frère aîné (1131), il serait rentré dans les ordres. Mais Suger lui-même a obligé le jeune prince à renoncer à sa vocation et poussé le roi à nommer son cadet comme successeur. C’est encore lui qui a arrangé le mariage décisif de Louis VII avec l’héritière du duché d’Aquitaine. Aliénor apporte en dot un vaste territoire, couvrant la Gascogne, le Périgord, l’Auvergne, le Limousin et le Poitou, ainsi que des droits sur plusieurs grands fiefs de la France méridionale, notamment sur le comté de Toulouse. Jamais la jeune monorchie capétienne n’a été aussi riche et puissante, n’a joui d’un tel prestige dans la chrétienté ; jamais le royaume n’a connu un tel regain de prospérité économique. La population s’agrandit, l’agriculture se transforme, le commerce et l’industrie se développent : tout est favorable à un grand règne. Il n’en sera rien. Le roi dévot vit comme un ascète, entouré de prélats et de moines. On le dit bon, mais il est surtout faible et velléitaire. Première défaite : il s’affronte au comte de Toulouse, qui refuse de faire hommage au nouveau souverain. Le siège devant la ville (1141) est en échec humiliant, la plupart des grands feudataires ayant refusé leur concours aux forces royales. Nouvelle grave erreur qui se termine par un épisode tragique : intervenant dans un conflit entre le pape et le comte de Champagne, Louis VII envahit le comté, prend d’assaut la ville de Vitry-en-Perthois et y fait mettre le feu (1142). Trois mille personnes qui s’était réfugiées dans l’église périssent dans les flammes. Vive émotion dans toute la chrétienté. Pris de remords, le roi ne pense plus qu’à se croiser pour expier son crime. L’occasion lui est donnée quatre ans plus tard. Après le massacre général des chrétiens par les musulmans à Edesse, la promesse d’aider le royaume de Jérusalem n’a pas été tenue. Louis VII décide qu’elle le sera par lui, malgré l’avis défavorable de Suger. La deuxième croisade est prêchée par le pape Eugène III. A l’assemblée de Vézelay, le roi prend la croix (1146). La reine Aliénor, des barons du royaume et une foule de seigneurs le suivent pour rejoindre l’empereur de Constantinople, qui venait lui-même de se croiser. L’expédition est un désastre total. Devant Damas, Louis VII perd une grande partie de son armée et doit retourner en France (1149). Son prestige en est fortement entamé. Heureusement pas celui de la monarchie : pendant l’absence du roi, Suger a assumé la régence et administré le royaume avec la même efficacité et rigueur que son domaine abbatial de Saint-Denis. Il a fait face à une coalition féodale qui poussait le propre frère du roi, Robert de Dreux, vers le trône. La mésentente du couple royal de retour de Palestine est un nouveau sujet d’inquiétude pour Suger. La reine est réputée volage et n’a donné que des filles au roi. Suger n’en reste pas moins hostile au divorce des époux. Il le retarda autant qu’il vécut. Mais, à la mort de l’abbé en 1151, Louis VII commet sa plus grave erreur : il répudie Aliénor. Sous prétexte de consanguinité, l’annulation du mariage est prononcée au concile de Beaugency (1152). A peine retournée sur ses terres d’Aquitaine dont elle reprend possession, Aliénor épouse le comte d’Anjou et duc de Normandie, Henri Plantagenêt. Ensemble, ils auront quatre fils. Louis VII comprend trop tard les graves conséquences politiques de son acte. De 1152 à 1180, son règne est gouverné par les conflits qui vont l’opposer à la maison des Plantagenêt et leur turbulente progéniture. En 1154, Henri est couronné roi d’Angleterre sous le nom d’Henri II Plantagenêt. Le mariage de son frère Geoffroi avec l’héritière du duché de Bretagne donne aux Plantagenêt un véritable empire familial, qui va de la frontière écossaise aux Pyrénées. En France, il englobe les trois quarts du royaume et la quasi-totalité des côtes occidentales. Ce déséquilibre territorial entre les deux souverains va provoquer une succession de guerres entrecoupées de trêves, de traités violés, de paix précaire. Louis VII trouvera cependant des alliés auprès d’une partie du clergé et de l’aristocratie révoltée contre le despotisme dont fait preuve Henri II Plantagenêt. Pour la plupart de ses sujets, le nouveau roi d’Angleterre est un étranger, brutal et rapace, et il reste le vassal du roi de France dans ses fiefs du continent. Louis VII a pour lui le droit, une supériorité juridique autant que morale. Jouant son rôle de protecteur, il donne asile au pape Alexandre III, menacé par l’empereur Frédéric Barberousse (1162), et à l’archevêque de Canterbury, Thomas Becket (1164), pourchassé par Henri II Plantagenêt (1164). Il organise une entrevue de réconciliaton entre ce dernier et Becket (1169), mais ne peut empêcher qu’il soit assassiné, peu après, dans sa cathédrale en Angleterre. Louis VII va jusqu’à accueillir Aliénor, délaissée par son époux et qui dresse ses fils contre leur père. De ce conflit, qu’il soutient d’abord, il devient l’arbitre et préside à la paix de Montlouis (29 sept. 1174). Le mariage qui en découle entre Richard, fils d’Henri II Plantagenêt, et d’Adélaïde, fille de Louis VII, marque un temps d’arrêt dans les hostilités franco-anglaises. Après un pèlerinage au tombeau de Thomas Becket (1179), Louis VII fait couronner son fils unique, Philippe, qu’il a eu de sa troisième épouse, Adèle de Champagne. Frappé de paralysie, Louis VII meurt le 18 septembre 1180. Il est enterré à l’abbaye de Barbeaux.
A cette époque vivaient :
SULLY, Maurice de (v.1120-1196)
FRANCE, Agnès de (1171-1220)










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