Il est le rejeton d'une famille noble
 la gens Antonia qui prétendait descendre d'Anton, l'un des compagnons
 d'Hercule. Son grand-père avait été l'homme illustre de la famille puisque
 Marcus Antonius (il portait le meme nom que son descendant) avait été consul en
 99 avant J.C. puis censeur. Il avait fait parti de ceux qui abattirent
 Saturninus et à ce titre fut égorgé en 87 avant J.C. sur ordre de Marius, sa
 tete fut exposée sur la tribune aux harangues. Son père, surnommé par dérision
 Créticus, fut un etre assez insipide qui fut préteur et se fit battre par les
 pirates aux abords de la Crète, d'où son surnom. C'est dans cette île qu'il
 s'éteignit vers 71 avant J.C. Sa mère se remaria avec Publius Cornelius Lentulus
 Sura qui fut un des chefs de la conspiration de Catilina, exécuté sur ordre de
 Cicéron. Plutarque affirme que sa haine de l'avocat remonte à ce moment là.

Il
 fut très ami avec Curion (Cicéron parle d'homosexualité), amitié cimentée par
 leur engagement commun aux cotés de César.
" Antoine était dans tout l'éclat
 de sa jeunesse lorsque s'abattirent sur lui, dit-on, comme un fléau, l'amitié et
 le commerce de Curion, car cet homme, lui-meme grossièrement abandonné au
 plaisir, pour mieux tenir Antoine, le plongea dans les beuveries, les aventures
 féminines et les dépenses aussi fastueuses qu'inconsidérées, qui lui firent
 contracter une dette, considérable et impensable à son âge, de deux cent
 cinquante talents. Curion s'était porté caution de tout, mais son père, l'ayant
 appris, chassa Antoine de sa maison.
Plutarque, vie d'Antoine, II.
Antoine fut lui-meme tribun de la
 plèbe, successeur de son ami. Ce dernier trouva la mort en Afrique en luttant
 contre les Pompéiens (d'après Suétone).
" Curion, l'ami d'Antoine, qui
 avait rejoint le camp de César, y attira Antoine ; et comme son éloquence lui
 donnait un grand pouvoir sur la multitude, et qu'il répandait à profusion
 l'argent que César lui fournissait, il fit nommer Antoine tribun du peuple, puis
 membre du collège des pretres affectés aux présages donnés par les oiseaux qu'on
 appelle augures. Antoine, à peine entré en charge, seconda puissamment les
 partisans de César. " Plutarque, vie d'Antoine, V.
Pour son premier mariage, il épousa sa
 cousine germaine, fille de Caius Antonius Hybrider, dont il eut une fille. Il la
 répudia, croyant à son infidélité. Il se remaria avec Fulvie, ancienne épouse de
 Clodius et pour sceller le pacte du second triumvirat, bien qu'elle ne fut que
 sa belle fille, il donna Claudia (fille, de Clodius et de Fulvie) à Octave.
" ...il épousa Fulvie qui avait été
 mariée à Clodius le démagogue, une femme peu faite pour filer la laine ou
 veiller au foyer et qui dédaignait de régenter un simple particulier et aspirait
 à exercer son pouvoir sur un puissant et à commander un commandant. Aussi est ce
 à Fulvie que Cléopâtre fut redevable d'avoir appris à Antoine à se laisser
 gouverner par les femmes... "
Plutarque, vie d'Antoine, X.
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Comme tous les jeunes romains, il fit
 ses humanités en Grèce, civilisation et pays dont il tomba éperdument amoureux,
 c'est là que le proconsul A. Gabinus le trouva et l'emmena avec lui en Orient.
 Après quelques expéditions militaires, il partit rejoindre l'état-major de César
 en Gaule (il y retrouva le frère de Cicéron) où il participa fort activement au
 siège d'Alésia. Ce dernier l'envoya se faire élire questeur en 51 avant J.C.,
 puis il revint en Gaule où il battit Comm l'Atrébate, chef de l'armée de secours
 d'Alésia, qui menait une guérilla fort active contre les romains.
César qui partait combattre les
 Pompéiens en Espagne lui confia la garde de l'Italie. Puis s'étant fait nommer
 dictateur par le Sénat, il le prit comme "maître de cavalerie". Faut-il croire
 que ses services ne lui aient pas plu ? Toujours est-il que lors de son retour
 d'Egypte, il ne le reprit pas comme second mais donna la charge de maître de
 cavalerie à Lépide qui se chargea du gouvernement de l'Italie en l'absence du
 dictateur. Faut-il penser comme Cicéron qu'il fut, alors, approché par les
 membres de la future conjuration des ides de mars ? Mais, au milieu de l'année
 45 avant J.C., il fut à nouveau le favori du maître. Celui-ci le prit meme avec
 lui comme consul pour l'année suivante. Mais etre consul ne voulait plus dire
 grand chose à cette époque. C'est à ce moment que se place le fameux épisode des
 Lupercales où Antoine, au cours de cette fete, proposa publiquement à César la
 couronne de roi que celui-ci repoussa devant une foule déchaînée. Puis arriva
 les ides de Mars, César fut assassiné ; Antoine, après un moment de panique se
 ressaisit, entama des négociations avec Brutus et les conjurés, réfugiés au
 Capitole. Fait que lui reprochera Octave, l'héritier de César (à la grande
 stupéfaction d'Antoine).
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Le 23 novembre 43 avant J.C., la
 lex Titia mettait en place pour une durée de cinq ans un triumvirat (le
 deuxième). Antoine se retrouva donc aux cotés d'Octave et de Lépide à la tete de
 l'Etat qu'ils se partageaient à l'exception de l'Italie qui était une
 juridiction commune. Pour sa part, il eut entre autres la Gaule Transalpine et
 la Gaule Cisalpine.
Les trois hommes firent leur entrée
 dans Rome et aussitôt, ils déclenchèrent une vague de proscriptions dans
 laquelle périt Cicéron. Les vielles familles républicaines n'existaient plus et
 la République avait vécu.
" ...ils firent mettre à mort trois
 cents proscrit. Cicéron égorgé, Antoine exigea qu'on lui coupât ma tete et la
 main droite, avec laquelle il avait écrit ses discours contre lui. Quand on les
 lui eut apportées, il les considéra avec ravissement et, dans les transports de
 sa joie, il éclata plusieurs fois de rire. Puis après s'etre repu de cet
 horrible spectacle, il les fit placer au Forum, au-dessus de la tribune : il
 s'imaginait ainsi outrager le mort au lieu qu'il n'outrageait que sa propre
 Fortune et déshonorait son pouvoir aux yeux de tous.
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Plutarque, vie d'Antoine, XX.
Après avoir abattu les assassins de
 César, Antoine partit pour la Grèce. Il alla jusqu'à Tarse (Cilicie) pour
 rencontrer celle qui allait devenir la personne qui gouvernera sa vie :
 Cléopâtre. Cette dernière s'était rendue au devant du triumvir pour éclaircir
 quelques points restés obscurs sur son comportement durant la guerre civile qui
 opposa Césariens et Républicains. " Au moment d'entreprendre la guerre contre
 les Parthes, il manda à Cléopâtre de venir le trouver en Cilicie pour s'y
 justifier d'avoir donné beaucoup d'argent à Cassius et d'avoir contribué à la
 guerre. " Plutarque, vie d'Antoine, XXV.
" Si jamais faiblesse fut
 pardonnable, ce fut assurément l'amour d'Antoine pour Cléopâtre. Cette reine, si
 fameuse par sa beauté, par son esprit et par sa coquetterie, avait été accusée
 d'avoir secouru Brutus et Cassius, les assassins de César. Après la défaite et
 la mort de ces deux défenseurs de la liberté, Antoine, leur vainqueur, envoya
 Dellius à Cléopâtre avec ordre de venir le trouver en Cilicie. Dellius qui
 connaissait le penchant d'Antoine pour le plaisir, n'eut pas plutôt vu la beauté
 de cette princesse et reconnu quelle était la grâce de ses discours, qu'il jugea
 qu'au lieu d'etre trouvée coupable, elle n'aurait qu'à paraître aux yeux de son
 juge pour le subjuguer ; il l'exhorta meme à se fier à ses charmes et à se
 présenter avec courage devant Antoine. Cléopâtre, qui avait déjà essayé la
 puissance de ses charmes sur le grand César et sur le fils de Pompée, après
 avoir rassemblé de grandes sommes d'argent pour en faire des présents, et fait
 provision d'habits magnifiques, s'embarqua sur le fleuve Cydnus... " Jean
 Hervez, " le baiser " d'après " les monuments de la vie privée des douze Césars
 " de d'Hancarville.
Il fut ébloui par le faste qu'elle
 déploya lors de son arrivée et décida de retrouver cette femme en Egypte où il
 partit comme un simple particulier pour vivre une vie libre de tous soucis,
 s'adonnant à l'alcool, à la bonne chère et s'abandonnant aux bras d'une femme,
 lui qui était très porté à ces débauches. Mais, Fulvie, sa femme, lui demanda de
 rentrer à Rome pour s'occuper de ses affaires qui n'allaient pas au mieux de ses
 intérets. Il partit donc en mars 40 avant J.C. Après maints déboires qui le vit
 entrer en lutte ouverte contre Octave, ils se réconcilièrent. Fulvie étant
 morte, Antoine se remaria avec Octavie, la soeur de son ennemi de la veille, pour
 sceller leur réconciliation. Ils se partagèrent à nouveau le monde romain,
 Antoine eut l'Orient, Lépide fut laissé sur la touche, on lui reprochait de
 s'etre rapproché de Sextus Pompée, le fils du grand Pompée, en 35 avant J.C., il
 fut définitivement évincé du triumvirat. Ses 22 légions se rallièrent à Octave,
 ce dernier lui permit d'avoir la charge de pontife supreme.

 39 avant J.C., Antoine partit, accompagné de sa nouvelle épouse, pour l'Est. Il
 séjourna longtemps à Athènes. Puis, après de nombreuses péripéties, il repartit
 seul pour la Syrie d'où il voulait mener une guerre contre l'empire Parthe.
 Antioche lui servit de camp de base ainsi que de capitale. Cette guerre avait
 besoin de l'Egypte comme base arrière et l'Egypte, c'était Cléopâtre. Il épousa
 l'Egyptienne (les historiens sont partagés sur ce mariage) et aux yeux de la loi
 romaine, pas de celle d'Egypte qui admettait la polygamie, il devint bigame ;
 pour l'Orient, c'était Aphrodite qui s'unissait à Dionysos, ils formaient un
 couple divin. Il essaya d'écraser les Parthes mais fut battu par eux. Cette
 défaite le rendit encore plus dépendant de sa compagne orientale. Mais, déjà, il
 préparait une seconde expédition qui commença par une victoire sur l'Arménie.
 Entre-temps, il répudia la soeur d'Octave, Octavie, qui n'avait pu lui donner que
 des filles tandis que Cléopâtre dont il eut trois enfants, lui offrit deux fils
 ; leur fille, Cléopâtre Séléné, fut mariée à Juba II qui devint roi de
 Mauritanie suivant les desiderata d'Octave.
Sa rupture avec celui qui allait
 devenir Auguste se fit petit à petit et ne fut consommée qu'en 33 avant J.C..
 Entre-temps, ce dernier évoqua souvent pour le peuple les vices de son rival :
 ivrognerie, débauche et surtout son goût pour l'orientalisme qui, pour un
 romain, était le comble de la trahison envers ses origines, il menait une guerre
 de propagande avant la lettre. Ce coté non romain plus un testament qu'il avait
 rédigé en faveur des enfants nés de Cléopâtre (pas de traces des filles qu'il
 avait eues avec Octavie) lui aliénèrent ses compatriotes. Peu à peu, il vit ses
 partisans désertés sa cause pour venir dans le giron d'Octave.

"Il se fit détester aussi par le
 partage qu'il fit à Alexandrie entre ses enfants et qui parut comme une
 manifestation arrogante et antiromaine. Ayant assemblé au gymnase une multitude
 immense et fait dresser sur une estrade d'argent deux trônes d'or, l'un pour
 lui-meme, l'autre pour Cléopâtre, ainsi que d'autres plus bas pour les enfants,
 il déclara d'abord Cléopâtre reine d'Egypte, de Chypre, de Libye et de Coelé
 Syrie, et associa à son règne Césarion, qui passait pour le fils du premier
 César, qui avait quitté Cléopâtre enceinte. Il conféra ensuite le titre de rois
 aux fils qu'il avait lui-meme de Cléopâtre, attribuant à Alexandre l'Arménie, la
 Médie et le royaume des Parthes quand il serait soumis, et à Ptolémée la
 Phénicie, la Syrie et la Cilicie...César (Octave) en rapportant au sénat ce
 partage et en accusant souvent Antoine devant le peuple, suscita contre lui une
 haine unanime." Plutarque, vie d'Antoine, LIV et LV.
" Ce testament était entre les
 mains des Vestales à qui César (Octave) le demanda ; mais elles refusèrent et
 lui dire que, s'il voulait l'avoir, il devait venir le prendre lui-meme. Il vint
 donc le prendre et le lut, d'abord en particulier, notant les endroits propices
 à ses attaques, puis, ayant assemblé le sénat, il en fit publiquement lecture,
 ce qui révolta le plus les sénateurs : il leur sembla étrange et odieux de
 demander compte à un homme vivant de choses dont il souhaitait l'exécution après
 sa mort. César s'attacha principalement aux dispositions relatives à sa
 sépulture : car Antoine demandait que son corps, meme s'il mourait à Rome, après
 avoir été porté en cortège à travers le Forum, fut envoyé à Alexandrie auprès de
 Cléopâtre. "
Plutarque, vie d'Antoine, LVIII.
Octave, à Rome, en tenu de pretre
 fétial, suivant les anciens rites (lancement d'un javelot vers le territoire de
 l'ennemi) lui déclara la guerre ou plutôt à l'Egypte et à sa reine. Après
 quelques combats, surtout maritimes, ils se retrouvèrent à Actium. Bataille
 perdue pour l'amant de l'Egyptienne (31 avant J.C.). (description de la bataille
 maritime d'Actium-Là-)
Après la bataille et la fuite de la
 reine, les deux amants se retrouvèrent. Antoine va apprendre que son armée
 terrestre avait rejoint les rangs des Octaviens.
Les soldats qui le regrettaient et
 s'attendaient à le voir bientôt reparaître, lui témoignèrent tant de fidélité et
 montrèrent tant de courage que, meme une fois sa fuite patente, ils résistèrent
 sept jours sans tenir compte de ce que César (Octave) leur envoyait dire. Mais à
 la fin, Canidius, leur général, s'étant enfui de nuit, abandonnant le camp, les
 troupes, ainsi privées de tout et trahies par leurs chefs, passèrent au
 vainqueur.
Plutarque, vie d'Antoine, LXVIII.

Il voulut, alors, se suicider, son
 entourage l'en dissuada. Antoine était brisé. Il ne restait de lui qu'un homme
 rongé par la boisson. Cléopâtre et lui s'accusaient mutuellement de trahison
 puis se réconciliait au fil des orgies. Cerné de toute part dans le port
 d'Alexandrie, abandonné de tous, ayant appris la mort de sa maîtresse, qui
 entre-temps s'était réfugié dans son mausolée, il se jeta sur son épée. Mais il
 ne mourut tout de suite, il eut le temps de savoir qu'elle était toujours
 vivante, il se fit transporter vers elle (scène digne d'une tragédie antique) et
 périt dans ses bras. Ceci se passait en 30 avant J.C. " Dès qu'Antoine sut
 qu'elle était vivante, il demanda avec insistance à ses serviteurs de le
 soulever et ils le portèrent dans leurs bras jusqu'à l'entrée de la sépulture.
 Cléopâtre n'ouvrit pas les portes, mais elle parut à une fenetre d'où elle
 descendit des chaînes et des cordes avec lesquelles on attacha Antoine ; puis,
 aidée de deux femmes, les seules qu'elle eut prises avec elle dans le mausolée,
 elle le tira à elle. Jamais, à en croire les témoins, on ne vit spectacle plus
 digne de pitié, Antoine, tout souillé de sang et agonisant, tendait les bras
 vers elle, tandis qu'on le hissait, suspendu en l'air. car ce n'était pas chose
 aisée pour des femmes et Cléopâtre, les bras roidis et le visage tendu, tirait
 les cordes à grand-peine, tandis que ceux qui étaient en bas l'encourageaient et
 partageaient son angoisse...Antoine, après avoir calmé ses lamentations, lui
 demanda du vin, soit qu'il eût soif, soit qu'il espérât que cette boisson
 hâterait sa fin. Quand il eut bu, il exhorta Cléopâtre à prendre des mesures
 pour son salut, autant qu'elle le pourrait faire sans déshonneur... "
 Plutarque, vie d'Antoine, LXXVII.
Antoine et Cléopâtre vus par Lucain :
" Qui pourrait, trop faible
 Antoine, ne pas te pardonner ton amour insensé pour elle, quand l'âme inflexible
 de César respira les memes feux ? " rapporté par : Jean Hervez, " le baiser "
 d'après " les monuments de la vie privée des douze Césars " de d'Hancarville.
Une maîtresse d'Antoine :
" Il y eut chez les anciens des
 courtisanes si célèbres pour leur beauté, leur esprit et la qualité de leurs
 amants, que l'histoire n'a pas dédaigné d'en faire mention...Une autre
 courtisane, non moins célèbre à Rome, fut la belle Cythéris, maîtresse de
 Marc-Antoine. Ce grand général, dès que la guerre était finie, se livrait à la
 débauche avec autant de passion qu'il avait montrée de valeur contre ses
 ennemis. Sa maison était remplie de pantomimes, de bouffons, de danseurs et de
 courtisanes : on y passait la nuit à boire et le jour à dormir, ce n'était que
 fetes bachiques et sacrifices à Vénus : nulle honte, nul égard, nulle décence ;

 se moquait de ceux qui le condamnaient... L'âme de toutes ces parties de plaisir
 et celle qui possédait véritablement le coeur de cet illustre débauché, c'était
 la danseuse Cythéris ; Antoine l'aimait passionnément, il la menait partout avec
 lui et la faisait porter dans une litière qui était suivie d'un train aussi
 magnifique que celui de sa propre mère. Des écrivains dignes de foi, comme
 Plutarque et Cicéron, racontent qu'on portait dans ses voyages une grande
 quantité de vaisselle d'or ; on faisait halte et l'on tendait des pavillons sur
 le bord des rivières, ou à l'entrée de quelque riant bocage, et l'on y servait
 des dîners magnifiques. Antoine s'habillait en Hercule, se vantant de descendre
 du héros, et il se faisait porter dans une litière avec Cythéris costumée en
 Omphale. La présence des troupes ne genait nullement Antoine, et il caressait
 sans façon sa maîtresse en présence des soldats... " Jean Hervez, " le
 baiser " d'après " les monuments de la vie privée des douze Césars " de d'Hancarville.
Fulvie, sa femme, ancienne épouse
 de Clodius :
" Quoique Marc-Antoine fût reconnu
 pour un débauché, cependant ses talents militaires, sa naissance, sa figure, sa
 magnificence, son humeur enjoué, et surtout sa force athlétique lui assuraient
 le meilleur accueil auprès des femmes, et il n'en trouvait guère de cruelles. Il
 s'était encore plus livré à ces plaisirs bachiques après la mort de sa première
 femme mais il parut se modérer un instant à l'occasion de son mariage avec
 Fulvie. Celle-ci avait été marié avec Clodius...Elle avait un esprit supérieur à
 son sexe, se plaisait peu aux soins domestiques...elle était sérieuse et d'une
 humeur grave, et il fallait toute la gaieté d'Antoine, qu'elle aimait
 passionnément, pour la réjouir...Après la défaite de Brutus et de Cassius,
 Antoine partit pour se rendre dans l'Asie-Mineure, il y vit Glaphire, femme d'Archélaus,
 en devint amoureux et oublia bientôt et Rome et Fulvie. La délaissée fut
 extremement sensible à cet outrage...Fulvie en fut pénétrée jusqu'au fond de
 l'âme, mais au lieu d'éclater en reproches, elle chercha une vengeance de la
 meme nature. Octave était un bel homme, il était l'égal et le collègue de son
 mari, maître de Rome et de toute l'Italie ; jeune et voluptueux, il aimait les
 femmes et les recherchait. Quelle meilleure occasion pour Fulvie ! Elle voulut
 en profiter, joua la passionnée, et lui fit les avances les plus marquées
 ; mais le triumvir qui n'aimait ni la personne de Fulvie, ni son humeur
 impérieuse, méprisa ouvertement ses offres : elle tonna, menaça, tempeta, Octave
 fut inexorable et pour comble d'outrage, il renvoya Clodia sa fille qu'on lui
 avait fiancée. " Jean Hervez, " le baiser " d'après " les monuments de la
 vie privée des douze Césars " de d'Hancarville.
Avec Cléopâtre, cité par Pline
 l'Ancien, Histoire Naturelle, XXI, 12.
Lors des apprets de la guerre d'Actium,
 Antoine redoutait jusqu'aux présents de cette reine et ne prenait d'aliment
 qu'après les avoir fait déguster : on rapporte que, voulant se jouer de ses
 craintes, elle enduisit de poison l'extrémité des fleurs d'une couronne ; ayant
 mis cette couronne sur sa tete, et la gaieté faisant des progrès, elle invita
 Antoine à boire les couronnes. Qui dans cette circonstance aurait redouté des
 embûches ? La couronne est effeuillée, jetée dans une coupe…Antoine va boire ;
 elle l'arrete de la main : " C'est donc, dit-elle, Marc-Antoine, contre moi
 que vous prenez la précaution nouvelle des dégustateurs ? Et voyez, si je
 pouvais vivre sans vous, comment les occasions ou les moyens me manqueraient ! "
 Elle fit venir de la prison un homme qui but et expira aussitôt.










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