Chapitres
La monnaie représente l’intermédiaire des échanges sur le marché, c'est un élément fondamental de la vie économique des ménages et des entreprises. Elle est constituée par l’ensemble des moyens de paiement dont dispose les agents économiques pour régler les transactions
La masse monétaire
Qu'est-ce que c'est ?
La masse monétaire représente l’ensemble de la monnaie en circulation, elle recouvre l’ensemble des moyens de paiements dont disposent les agents économiques c'est-à-dire les entreprises, les ménages ou encore les administrations. Elle comprend différents types de monnaie : la monnaie fiduciaire, la monnaie divisionnaire et la monnaie scripturale (qui représente à elle seule représente 87% de la monnaie en circulation).
- M1 qui correspond à l'ensemble des pièces, des billets ainsi que des comptes de dépôt
- M2 qui correspond en plus de M1 aux placements à vue rémunérés c'est-à-dire les Livrets A, LEP ou comptes épargne logement par exemple
- M3 qui correspond en plus de M1 et M2 aux avoirs en devise étrangère, aux placements à terme ainsi qu'aux OPCVM (organismes de placement collectif en valeur mobilière)
- M4 qui correspond en plus de M1, M2 et M3 aux titres de créances émis par des agents non financiers (bons du trésor, billets de trésorerie émis par les entreprises)
Monnaie fiduciaire : pièces et billetsL'agrégat M3 implique le concept de valeurs mobilières, ce dernier faisant référence aux créances qui sont librement négociables sur les marchés boursiers. Elles peuvent être émises par différents acteurs telles que des entreprises bien sûr, mais également des collectivités territoriales ou bien encore l’État. Ces valeurs mobilières font principalement référence à deux types d'actifs :
- Les actions : une action consiste en la possession d'une partie d'une société et implique donc le versement d'une partie des bénéfices de cette société sous forme de dividende
- Les obligations : une obligation consiste en un emprunt qui a été contracté par une entreprise, une collectivité territoriale, l’État ou tout autre agent économique. Comme il s'agit là d'un emprunt et non de parts d'une société, c'est un intérêt et non un dividende qui est versé et qui dépend de la qualité de la dette de l'émetteur

La création monétaire
Nous avons vu que la monnaie n'est pas un concept unique et que celle-ci peut revêtir des formes multiples. En fonction des formes qu'elle prend, ce sont différentes institutions qui vont se charger de la création monétaire :
- Les pièces (appelée aussi monnaie divisionnaire) sont uniquement émises par l'Hôtel de la Monnaie, et ce sous le contrôle du Trésor Public.
- La monnaie papier, c'est-à-dire les billets sont émis par les Banques Centrales
- La monnaie scripturale va être émise par les banques commerciales, aussi appelées banque de second rang (par opposition aux banques centrales qui constituent les banques de premier rang)
Cependant ces différents moyens de création de la masse monétaire ne sont pas égaux. En effet, les pièces émises par l'Hôtel de la Monnaie ne représente par exemple qu'une part très faible de la création monétaire totale. De l'autre côté du spectre, ce sont les banques commerciales, ou banques de second rang, qui constituent la majeure partie de la création monétaire.
Création monétaire par les banques commerciales
A l'origine, les crédits étaient accordés par les banques commerciales de la façon suivante. Les banques récupéraient les liquidités des épargnants (pièces et billets) pour ensuite en prêter une partie sous forme de crédit bancaire. Cependant les choses ont évolué avec l'utilisation croissante de la monnaie scripturale c'est-à-dire des chèques, des cartes bancaires ou des virements bancaires par exemple. Ainsi une très faible partie de la monnaie prêtée était utilisée sous forme de pièces ou de chèques. Il était donc devenu possible de prêter de la monnaie sans que celle-ci n'ait d'existence matérielle concrète et réelle. Pour ce faire, le mécanisme est le suivant. En accordant un crédit, une banque crée de la monnaie scripturale nouvelle, c'est-à-dire qu'elle ne dispose pas du même montant en billets et pièces dans ses propres caisses. Ainsi, quand une banque accorde un crédit, elle crée de la monnaie qui n'existe pas. Puis cette monnaie va ensuite réintégrer le circuit monétaire à travers les paiements en billets, carte, virements ou autres, que ce soit dans la banque qui a émis le prêt ou bien dans une autre banque commerciale.
Le mécanisme de compensation
Tous les jours, chaque banque commerciale va faire la somme de l'argent qu'elle reçoit sous forme de monnaie scripturale, c'est-à-dire sous la forme des paiements par carte bancaires, de chèques ou encore de virements par exemple, de la part des clients des autres banques commerciales. Puis par le même mécanisme, elle fait la somme de l'argent que elle doit aux autres banques commerciales. Après ces deux calculs effectués, elle fait la différence entre ces deux montants. Deux cas de figure sont alors possibles :
- Un solde créditeur dans le cas où les autres banques lui doivent plus d'argent qu'elle ne leur en doit
- Un solde débiteur dans le cas où elle doit plus d'argent aux autres banques que celles-ci ne lui en doivent
C'est ce que l'on appelle le mécanisme de compensation qui s'effectuera exclusivement par des transferts de monnaie fiduciaire (c'est-à-dire pièces et billets) entre ces différentes banques commerciales. Ensuite les banques font une demande de refinancement à la BCE qui créditera les comptes des banques commerciales chez elle (voir chapitre suivant sur la Banque Centrale).
La destruction monétaire
A l'autre bout du spectre de la création monétaire se trouve la destruction monétaire. En effet, chaque fois qu'un emprunteur rembourse une partie du crédit accordé par une banque, ce montant vient baisser le montant total de la monnaie en circulation. Pour résumer, la masse monétaire s'accroit avec l’octroi de crédits par les banques commerciales, et elle diminue par le remboursement de ces mêmes crédits par les emprunteurs à ces mêmes banques.
La Banque Centrale Européenne et le contrôle de la masse monétaire

Objectif et mission de la BCE
La BCE a pour principal objectif de réguler la masse monétaire. Le but ultime de cette régulation est de limiter l'inflation. Limiter l'inflation permet en effet de conserver des prix stables au sein de la zone euro et ce à moyen terme. Cette stabilité des prix permettant de protéger le pouvoir d'achat des consommateurs et de permettre de mettre en place un environnement économique stable et favorable. L'objectif de la BCE en termes de stabilité des prix est que la hausse des prix à la consommation sur une année soit inférieure à 2%. C'est à travers sa politique monétaire qu'elle tente de mettre à bien cet objectif.
Les actions de la BCE
Cette politique monétaire qui sert à la régulation de l'inflation s'exprime à travers les taux d'intérêt. En effet, la variation du taux directeur fait varier le coût du crédit pour les banques commerciales. Ainsi :
- Plus le coût du crédit est élevé pour les banques, plus les crédits seront susceptibles de se raréfier
- Plus le coût du crédit est bas pour les banques, plus les crédits seront susceptibles de se multiplier
Pour pouvoir accorder un crédit, les banques commerciales doivent en effet disposer d'un volume déterminé de monnaie fiduciaire c'est-à-dire de pièces et billets. Ces stocks minimum et imposés ont deux buts distincts et complémentaires :
- Subvenir aux besoins en liquidité de leurs clients
- Avoir suffisamment de monnaie disponible pour subvenir aux besoins de paiement lors du processus de compensation en cas de solde débiteur (voir chapitre précédent)
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Merci pour les explications . facile à comprendre avec des termes simples.