Grattez, progressez, vibrez — Cours de guitare pour tous niveaux

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• Depuis quand développez­-vous une passion pour la musique et plus particulièrement pour votre instrument de prédilection ?

  Ma passion pour la musique remonte à l’enfance, mais c’est à l’adolescence que la guitare a vraiment pris le dessus. Ce que j’aime, c’est sa polyvalence : elle peut être rythmique, mélodique, percussive, intimiste ou explosive. J’ai exploré de nombreux styles – rock, folk, blues, fingerstyle, électro – et cette diversité nourrit encore aujourd’hui mon envie de transmettre.
  
  Cela dit, ma passion ne s’arrête pas là : j’explore aussi la théorie musicale, le chant, la flûte traversière, le didgeridoo et la MAO. Après tout, pourquoi se priver d’autant de magie ?
  
  
  L’enseignement musical a été un véritable coup de cœur, et je compte à terme exploiter ces autres compétences dans mon approche pédagogique de la musique, car transmettre ce que j’apprends est devenu aussi important pour moi que de progresser moi-même.

• Quelle musique pouvez-vous écouter en boucle avec toujours le même plaisir (et sans devenir dingue) ?

  “Sultans of Swing” de Dire Straits. Je peux la décortiquer, la savourer, la rejouer et la redécouvrir sans me lasser. Entre le groove subtil, le jeu unique et technique en fingerpicking de Knopfler et la construction du solo, c’est une masterclass à elle seule.

• Parlez-nous du cours le plus difficile ou étonnant que vous avez pu donner !

  Difficile ? Je dirais plutôt “challenge créatif”. Une élève voulait apprendre une chanson très précise pour faire une surprise à sa sœur. Le morceau était trop complexe pour son niveau, donc j’ai créé un arrangement personnalisé : même harmonie, même ambiance, mais avec un doigté accessible. Elle a réussi à le jouer pour l’anniversaire… émotions garanties.

• D’après vous, quel est l’instrument le plus compliqué à maîtriser et pourquoi ?

  Le violon, sans hésiter. Pas de frettes, pas de repères visuels précis, un placement millimétrique de l’archet… et malgré tout, il faut réussir à jouer juste et avec musicalité. C’est un instrument qui pardonne peu.
  
  Ceci dit, la guitare ne reste pas loin derrière. C’est un instrument trompeusement accessible : on peut vite jouer des morceaux simples, mais dès qu’on veut réellement se libérer sur le manche, comprendre la logique harmonique qui s’y cache et improviser avec fluidité, on entre dans un vrai labyrinthe mental. Le fretboard est un puzzle en trois dimensions, avec des formes mouvantes selon les tonalités, les positions, les modes… Et quand on y ajoute le fingerstyle, les polyrythmies, les techniques étendues ou la composition, la complexité devient vertigineuse. C’est ce mélange d’accessibilité et de profondeur qui rend la guitare si fascinante… et si exigeante.
  
  Mais qu’on se rassure : c’est aussi ce qui en fait un compagnon de vie. On peut s’y amuser dès les premières semaines, même sans connaître une seule note de solfège, et progresser à son rythme. Le plus important, c’est que le plaisir de jouer reste toujours au cœur de l’apprentissage.

• Quelles sont, pour vous, les clés de la réussite (hormis celles de Sol et de Fa) ?

  Le plaisir, avant tout. Parce que le plaisir, c’est l’envie – et l’envie, c’est ce qui nous pousse naturellement à prendre notre instrument, encore et encore. Sans ça, il n’y a pas de régularité, pas de curiosité, pas de progression.
  Ensuite, je dirais : l’écoute active, la régularité, et la joie. L’écoute permet de progresser vite, car on développe son oreille et son sens musical. La régularité, même 10 minutes par jour, crée des déclics profonds. Et la joie, c’est ce qui fait qu’on se connecte émotionnellement à l’instrument, qu’on joue pour soi, qu’on partage sans pression.
  C’est ce trio – plaisir, écoute, constance – qui transforme la pratique en un voyage, qui donne son sens à la vie.

• Citez 3 musiciens avec lesquels vous rêveriez de faire un boeuf dans un bar à 2 h du mat et dites-nous pourquoi !

  Mark Knopfler, pour la richesse de son jeu unique, son sens du détail, et surtout pour son incroyable capacité à raconter des histoires à travers la musique. Chaque solo, chaque riff, respire une intention narrative. Il a inventé une manière de jouer qui parle directement à l’âme. Une des rares légendes encore vivantes !
  BB King, parce qu’il est la preuve vivante (ou plutôt éternelle) qu’on peut captiver tout un public avec seulement quatre notes. Son vibrato, son phrasé, son silence même… Il incarne l’essence du blues et de la retenue expressive. Une jam avec lui serait une leçon d’humanité.
  David Gilmour, car il a offert au monde certains des solos les plus poignants de l’histoire. Son jeu avec Pink Floyd touche à quelque chose d’intemporel et de cosmique. Il n’est jamais dans la démonstration, mais dans la sensation pure. Une jam à ses côtés, ce serait comme flotter dans l’espace-temps.

• Une anecdote à raconter en rapport avec votre métier ou votre scolarité (et pas forcément la fiesta que vous avez faite suite à votre entrée au Conservatoire) ?

  Une fois, un élève m’a demandé de lui apprendre Bella Ciao… en version électro-swing. Je l’ai arrangée spécialement pour lui, et c’est devenu son morceau de référence pour chaque audition. C’est là que j’ai compris qu’adapter les morceaux aux envies profondes de l’élève, même farfelues, est souvent la meilleure pédagogie.

• Quelle est votre petite touche qui fait de vous un Superprof adoré par tous ses élèves ?

  J’enseigne de la manière dont j’aurais aimé qu’on m’enseigne : avec une approche sur mesure, adaptée à la personne en face de moi, à ses goûts, à sa manière d’apprendre, et à son rythme.
  
  Je choisis les morceaux selon les envies de mes élèves, je varie les approches (fingerstyle, rythmique, jeu au médiator, improvisation, travail de l’oreille, technique…), et je veille à ce que chaque cours soit un moment de détente, de plaisir et de motivation.
  
  Je réserve toujours environ 10% du temps à des exercices très ciblés et pratiques, qui permettent de débloquer un point-clé technique (comme un enchaînement d’accords, un passage rythmique précis ou un geste main droite), car c’est souvent là que la progression technique se joue — de façon rapide et ludique.
  
  Les 90% restants sont du pur plaisir : on joue, on explore, on interprète… et c’est là que la magie opère.
  
  C’est cette touche personnalisée qui fait toute la différence : chaque élève reçoit précisément ce dont il a besoin, au bon moment. Il progresse à son rythme, avec plaisir, sans jamais avoir l’impression de forcer. Et c’est ça qui donne envie de continuer, de jouer, de s’exprimer. Le moteur, c’est l’envie !