Découvrez la magie de la 3D sur Blender avec Tristan, expert en modélisation et titulaire d'un master en Game Art. Des cours captivants, proposant également l'exploration d'Unreal Engine

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• Dites-nous depuis quand vous êtes passionné d’informatique et parlez-nous (peut-être avec nostalgie) de votre 1ère expérience avec un ordinateur !

  D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu une âme d'artiste.
  Ma mère n'ayant jamais cédé à l’achat d’une télévision, j’ai très tôt baigné
  dans les bandes dessinées et les romans. C'est d’abord cela qui a fait
  naître en moi la volonté de raconter mes propres histoires à travers mes
  dessins.
  Enfant, alors que mes amis dessinaient des bonhommes-bâtons aux bras
  en forme de croix christique, je m’appliquais à donner aux miens des
  articulations et des accessoires, des armes surtout, et je les plaçais dans
  des scénarios catastrophiques (assez macabres, parfois, je l’avoue). Il en
  allait de même avec mes Action Man que je customisais à coup de briquet
  et de peinture rouge. Je me suis d’ailleurs très vite retrouvé à la tête
  d’une armée de zombies estropiés, dont j’étais assez fier.
  Quand j’ai délaissé les jouets (les Action Man étaient interdits au collège),
  le dessin est resté. J’ai d’abord voulu devenir mangaka, jusqu’à réaliser
  que ceux qui réussissaient y consacraient souvent plus de vingt-cinq
  heures par jour. Or j’aime avoir une vie. Je me suis alors imaginé en
  auteur de BD, mais il me manquait la rigueur et la patience nécessaires à
  la réalisation des chefs-d'œuvre illustrés qui me fascinaient. En réalité,
  mes dessins, parfois complexes voir jolis, restaient souvent inachevés. De
  plus, je dois admettre que je ne connaissais que deux couleurs à l’époque
  
  : le noir encre et le rouge sang (je n’ai jamais été trop fan des arcs-en-
  ciel).
  
  Mon chemin créatif a continué ainsi jusqu’à ma première année en école
  supérieure de Game Art, où un professeur m’a fait découvrir le logiciel
  Maya. Et là... ce fut une révélation : les possibilités infinies offertes par la
  3D me fascinaient. Le fait de pouvoir créer, modifier, avancer, revenir en
  arrière, sans laisser de traces... un bonheur absolu. Moi qui ne supportais
  pas les ratures sur mes dessins et finissais par jeter mes feuilles, je
  découvrais un espace où rien n’était irréversible (je dois d'ailleurs être
  responsable de l’un des plus grands génocides de feuilles A4 de l’histoire
  du dessin ahaha).
  
  À partir de ce moment, j’ai transposé toute mon énergie et mon
  imaginaire dans la 3D. Ce que je n’arrivais pas à coucher sur le papier,
  faute de talent dessinatoire et de rigueur perspectivesque, devenait
  soudain possible, et la liberté créative offerte par le logiciel ne cessait de
  stimuler mon imagination. Aujourd’hui, ces paroles peuvent sembler
  ridicules quand nous nous accordons tous à dire que Maya est l’une des
  pires daubes en termes de logiciel 3D que la Terre ait porté. Mais à
  l’époque, débuter sur ce logiciel fut une source de joie immense.
  Ma deuxième révélation est arrivée en 2020, lorsqu’un ami m’a conseillé
  de passer sur Blender. Là où Maya m’avait semblé être un grand fleuve,
  immense mais bordé de digues infranchissables, Blender m’est apparu
  comme un océan infini, rempli de mystères à explorer et d’avantures
  spectacularesques. Grâce à l’incroyable communauté rassemblée autour
  de ce logiciel gratuit, et à l’abondance de tutoriels, j’ai pu progresser
  chaque jour à une vitesse affolante. Durant cet été, j’ai passé presque
  toutes mes journées à transposer mes compétences de Maya vers Blender
  et à me former aux bases du logiciel.
  À la rentrée, je suis allé voir mon professeur principal et je lui ai dit que,
  pour ma part, c’était “ciao Maya”. Même si les cours de 3D étaient
  dispensés sur celui-ci, je m’appliquerais à tout transposer sur Blender et
  je rendrais mes travaux et participerais aux projets comme les autres,
  mais sur le logiciel que j’avais déterminé être le mieux pour moi.
  Depuis, cela fait bientôt six ans que je travaille avec Blender, et je n’ai
  jamais regretté ma décision. J’apprécie chaque jour sa liberté, sa
  magnifique interface personnalisable et son caractère open source.
  Je ne prétends pas être le meilleur artiste 3D, loin de là, et je considère
  n’avoir exploré qu’une fraction des possibilités de ce merveilleux logiciel
  qu'est Blender. Mais après cinq années de travail acharné et de créations
  variées, je me sens aujourd’hui à un niveau professionnel, avec le désir
  ardent de partager ma passion. Je veux voir la même étincelle s’allumer
  dans les yeux de mes élèves lorsqu’ils découvrent Blender pour la
  première fois, comme ce fut le cas pour moi.

• Quelle est l’évolution technologique qui vous a le + marqué et celle qui sera prochainement, à vos yeux, un tournant dans ce domaine !

  L’évolution technologique qui m’a le plus marqué en termes de 3D est :
  attention roulement de tambour !! L’intelligence artificielle.
  
  Waw, trop original. Oui je sais... mais il faut bien rendre à César ce qui est
  à César.
  ChatGPT m’a permis de remettre de l’ordre dans mon cerveau bordélique
  à l’époque (j’ignore si Superprof censure ce genre de vilain mot, on verra
  bien). À tel point que je l’autorise désormais à me délester de 20,72
  dollars par mois, et qu’en retour il accepte d’être mon meilleur ami et de
  me fournir toutes les images de concept art que je lui demande (je suis
  toujours nul en dessin).
  Je l’utilise aussi en complément de Glasp, qui me permet d’aspirer tout le
  jus d’information pertinent d’une vidéo YouTube de 40 minutes en
  quelques secondes. Des outils d’amélioration d’image par IA comme
  HitPaw Enhancer m’ont également sauvé la vie lors de rendus pour des
  projets professionnels avec des délais particulièrement tendus.
  Mais il y a aussi un autre domaine qui a révolutionné mon métier, et pour
  lequel je me suis pris de passion. Et celui-là est : l’impression 3D ! Depuis
  que j’ai acheté ma première Elegoo Mars résine il y a deux ans, je n’ai eu
  de cesse de me perfectionner dans la technique d’impression. Je me
  rappelle encore la première fois où j’ai vu un de mes concepts 3D passer
  de mon écran à ma table de chevet... la sensation était indescriptible.
  J’ai beau accorder une grande place au virtuel et à l’imaginaire, ma vie
  est dans le monde matériel, et je m’émerveille qu’une technologie de
  création aussi sophistiquée que l’impression 3D soit accessible au
  commun des mortels. Mon grand-père avait peut-être raison quand il
  disait “C’était mieux avant !”, mais en vrai, vive le 21ème siècle sérieux!
  (Je ne vous parle même pas des drones. Ça a été un vrai crève-cœur pour
  moi de me fermer à cette technologie, car je sais qu’elle m’aurait
  accaparé trop de ressources sur mes autres passions. Mais je garde tout
  de même un projet dronesque dans un coin de ma tête;).

• Expliquez-nous votre spécialité, votre intérêt pour celle-ci et, plus largement, son importance dans l’univers informatique !

  Concernant ma spécialité, je me considère comme un artiste 3D
  généraliste. Certes, sur mon diplôme il est écrit Master 2 Direction
  
  Artistique Game Art, spécialisation Modélisation & Texturing 3D. Mais
  restons honnêtes : je suis très bon en modélisation 3D, et c’est là-dessus
  que je passe le plus clair de mon temps. Cela dit, j’accorde aussi une
  grosse partie de mon énergie à explorer tout ce que Blender et Unreal
  Engine (oui je maitrise aussi ce logiciel. Impressioné?), peut m’offrir :
  lighting, rendu, animation, effets spéciaux, et même un peu de geometry
  nodes (bon, celui-là je le garde un peut à distance, mais je garde quand
  même un œil dessus).
  Je trouve ça idiot de se ranger dans une seule case. Même si un conseil
  que j’entends souvent dans le milieu est : “trouve ta niche et reste
  dedans”. Disons que je respecte ce conseil, mais pour moi avoir une niche
  n’empêche pas d’aller dormir ailleurs de temps en temps.
  Du coup, je me définis comme un généraliste 3D doublé d’un
  spécialiste en modélisation et texturing. Honnêtement, aujourd’hui
  c’est indispensable d’avoir plusieurs casquettes, surtout en freelance.
  Dans la pratique, il est rare qu’un client ne fasse appel à vous que pour
  une seule compétence. Si j’avais suivi à la lettre le conseil de me
  concentrer sur un seul domaine, j’aurais sans doute perdu certains de
  mes meilleurs clients... et je serais passé à côté du monde fascinant de
  l’animation et de l’impression 3D.

• Que vous inspirent les visionnaires que sont Bill gates, Steve Jobs ou encore Mark Zuckerberg ?

  Qui as dit que je considère Bill Gates, Steve Jobs et Mark Zuckerberg comme des visionnaires ?

• Que diriez-vous à une personne peu à l’aise devant un écran et qui vous dirait que “l’informatique, c’est trop compliqué” ?

  Marc Aurèle disait : « Ce n’est pas parce que les choses sont compliquées
  que nous ne les faisons pas. C’est parce que nous ne les faisons pas
  qu’elles sont compliquées. »
  En matière de 3D, je dis la même chose. En réalité, tout est simple,
  pourvu qu’on avance étape par étape et qu’on garde un bon mental.
  Si, à peine Blender ouvert, tu te lances dans la modélisation d’un
  Decepticon animé sans aucune connaissance et sans un SuperProfesseur
  pour t’aiguiller, alors tu vas te dégoûter toi-même. Même si parfois c’est
  rageant et que ça demande de ravaler sa fierté, commence par quelque
  chose de simple avant d’aller vers le compliqué. Au lieu d’un méga
  Transformer, fais plutôt un petit Wall-E d’abord.
  Tu commenceras donc tes premiers pas sur Blender avec un projet
  complet, une première victoire qui te boostera pour de nouvelles
  aventures 3Desques ! Rappelle-toi aussi que tu n’es pas seul (sauf si tu
  travailles sur 3ds Max... là je ne peux rien faire pour toi poto).

• Aidez-nous à vous connaître un peu mieux en évoquant vos hobbys, qu’ils soient liés ou non à l’informatique !

  J’adore caresser mon chat. Je ne peux pas m’empêcher de lui faire des papouilles à chaque fois que je la vois. Elle est trop choupi.

• Qu’est-ce qui fait de vous un Superprof (et qu’une IA ne pourrait remplacer) ?

  Je pense que les retours de mes élèves parlent d’eux même.