Certified teacher of Russian as a foreign language and a native Russian speaker

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• Parlez-vous couramment cette langue en raison de vos origines ou parce qu'un professeur vous a donné envie de l'apprendre ?

  Je parle couramment le russe car c’est ma langue maternelle. Je suis née en Russie, où j’ai également fait mes études à l’Université d’État de Moscou. J’ai grandi dans un environnement entièrement russophone, ce qui m’a naturellement permis de développer une parfaite maîtrise de la langue.
  Mon talent pour la langue russe s’est révélé dès l’enfance : ma professeure de russe lisait souvent mes rédactions à haute voix devant toute la classe, car elles étaient considérées comme les meilleures.
  Cette excellente maîtrise de ma langue maternelle m’a inspirée à poursuivre des études pour devenir professeure de russe langue étrangère, dans l’une des universités les plus prestigieuses de Russie, où j’ai pu acquérir une base solide pour ma future profession.

• Citez le personnage vivant, historique ou fictif qui est, selon vous, le représentant emblématique de la culture en question !

  Pour moi, les Trois Bogatyrs sont des figures emblématiques de la culture russe. Ces héros légendaires représentent la force, le courage, la loyauté et la solidarité — des valeurs profondément ancrées dans l’imaginaire collectif russe.
  On les retrouve aussi bien dans les anciens contes populaires que dans l’art classique, notamment dans le célèbre tableau de Viktor Vasnetsov.
  Aujourd’hui encore, ils inspirent les films d’animation et restent une référence culturelle connue de tous en Russie.

• Y-a-t-il, dans celle-ci, un mot, une expression, une tradition ou un comportement typique qui vous amuse particulièrement ?

  Une expression qui m’amuse particulièrement dans la culture russe est «Oui non, je ne sais pas» (en russe, «Да нет, не знаю»). C’est une phrase typique, tout à fait naturelle pour les Russes, qu’ils utilisent souvent lorsqu’ils sont un peu hésitants ou incertains. Cela montre comment les Russes expriment l’incertitude, tout en restant décontractés et même un peu humoristiques. Cette expression reflète bien l’esprit de la langue et la spontanéité des conversations russes.

• En quoi savoir parler cette langue est important, que ce soit scolairement, professionnellement ou d'un point de vue plus personnel ?

  Savoir parler le russe est important à plusieurs niveaux. D’un point de vue académique, il permet d’accéder à la riche littérature russe, aux œuvres des grands écrivains comme Tolstoï, Pouchkine ou Dostoïevski, et de mieux comprendre la culture russe à travers ses textes originaux.
Professionnellement, parler russe ouvre des portes dans des domaines comme la diplomatie, le commerce ou la recherche scientifique, surtout avec les pays de l’espace post-soviétique. Le russe est également l’une des langues officielles de l’ONU, ce qui en fait un atout majeur dans le cadre international.
Enfin, d’un point de vue personnel, la maîtrise de cette langue permet de mieux communiquer avec une grande communauté de locuteurs russes dans le monde, qui compte environ 260 à 280 millions de personnes, d’enrichir ses voyages et de mieux comprendre un des peuples les plus fascinants du monde.

• Quelle est la difficulté principale de cette langue et ce qui peut favoriser son apprentissage ?

  La principale difficulté de la langue russe réside dans sa grammaire complexe. Les déclinaisons des noms, adjectifs, pronoms, ainsi que les déclinaisons des numéraux, et la conjugaison des verbes peuvent être difficiles à maîtriser pour les apprenants étrangers. De plus, l’utilisation des préfixes dans les verbes change souvent leur sens, ce qui peut être déroutant. Enfin, l’alphabet cyrillique peut être un obstacle, surtout pour ceux qui sont habitués à d'autres systèmes d’écriture, comme les alphabets utilisant des graphismes différents.
  Cependant, l’une des clés pour faciliter l’apprentissage du russe est la pratique régulière et la persévérance. Les locuteurs russes sont souvent très accueillants et prêts à aider les étudiants, ce qui rend l’apprentissage plus agréable. De plus, une immersion dans la culture russe, à travers les films, la littérature ou même les voyages, peut grandement faciliter la compréhension et l’assimilation de la langue.

• Une anecdote en rapport avec votre métier ou votre scolarité à nous raconter ?

  Sur les premiers cours de niveau A1, nous étudions la question du genre des noms. Un des problèmes majeurs est que les mots se terminant par Ь peuvent être aussi bien masculins que féminins, et il faut simplement mémoriser chaque mot. Par exemple, le mot «jour» (день) je l’explique ainsi : « Le jour, c’est un moment pour travailler, et généralement ce sont les hommes qui travaillent, donc le mot «jour» est masculin. Et puis, je compare avec «nuit» (ночь), qui est un moment pour aimer une femme, donc le mot «nuit» est féminin. C’est une manière un peu originale et amusante d’aborder la question des genres !

• Aidez-nous à vous connaître un peu mieux en évoquant vos différents voyages.

  Un jour, mon mari français et moi avons exploré l’Anneau d’Or en Russie. En nous promenant dans une des villes, nous avons vu une maison ancienne, semblable à celles des photos d’autrefois. Mon mari a dit qu’il était impossible que quelqu’un vive dans une telle maison, qu’elle devait être abandonnée. J’ai alors remarqué qu’il y avait des rideaux propres aux fenêtres et des fleurs en pot sur le rebord. Pour moi, en tant que Russe, cela signifiait que la maison était habitée, car, dans notre culture, il est courant que des gens vivent dans de vieilles maisons, même dans des conditions modestes. Mon mari, en tant qu’étranger, ne pouvait pas imaginer cela. Et pour finir, je lui ai montré un petit bâtiment dans la cour : c’était un WC extérieur, ce qui l’a vraiment étonné, car il n’avait jamais imaginé qu’au 21e siècle, quelqu’un pourrait encore avoir des toilettes à l’extérieur.
  Ainsi, la connaissance de la culture russe et de la mentalité russe me permet d'expliquer librement ces moments à mes étudiants étrangers.

• Qu'est-ce qui fait de vous un Superprof, en + de cette capacité à s'exprimer en plusieurs langues ?

  Ce qui fait de moi un «Superprof», en plus de ma maîtrise de plusieurs langues, c’est mon approche pédagogique immersive. Je privilégie la méthode directe, qui permet à mes étudiants de s'immerger dès le début dans la langue cible. Cette méthode est particulièrement efficace pour ceux qui ne vivent pas dans un environnement linguistique, et je la maîtrise même avec des débutants complets.
Chaque leçon que je propose est complète et équilibrée, intégrant la conversation, l’écoute, la lecture, et même l’écriture. Cela enrichit l'expérience d'apprentissage et plaît particulièrement à mes étudiants, qui soulignent fréquemment cet aspect dans leurs retours. De plus, je mets à disposition des vidéos adaptées au niveau de chacun, ce qui stimule leur motivation en leur permettant de suivre et de comprendre des intrigues.
  En l’espace de quelques cours, mes étudiants commencent déjà à formuler leurs premières phrases, et après deux ou trois mois, ils sont capables de tenir des dialogues simples.
Il est particulièrement gratifiant pour moi d'observer les progrès de mes étudiants à chaque séance, à chaque mois. Mon objectif ultime est de les aider à maîtriser le russe à un niveau qui leur soit utile, et voir leur évolution est l'une des plus grandes satisfactions de mon métier.