Chapitres
- 01. Première Partie
- 02. Transition
- 03. Seconde Partie
- 04. Conclusion
D'ordinaire, nous nous sentons libre
lorsque personne ne nous commande. Si nous devons obéir, nous
avons le sentiment de ne plus agir à notre guise, de ne plus
être vraimetn libre. Ces idées paraissent évidentes.
Peut-on pourtant les accepter sans examen? Peut-on simplement opposer
liberté et obéissance? Obéir, est-ce réellement
et nécessairement renoncer à être libre?
Avant de répondre à cette
question, pour mieux la comprendre, il faut en étudier les
concepts principaux.
Qu'est-ce qu'obéir? C'est
essentiellement se soumettre à quelqu'un ou quelque chose:
faire ce que demande un supérieur, se conformer à une
règle morale, à un commandement religieux, à une
loi juridico-politique. Ce n'est pas exactement être soumis à
une force supérieure ou à une loi naturelle qui
contraint: l'obéissance suppose la capacité de désobéir
et on ne « désobéit » pas à
une loi naturelle ocmme par exemple la loi de la pesanteur.
L'expression « être
libre » peut être analysée sur deux plans. En
effet, est libre sur le plan moral ou politique cekui qui a le droit
de faire ceci ou cela. Mais sur le plan de ce qu'on pourrait nommer
la liberté naturelle, je suis libre dans la mesure où
je suis l'auteur de mes actes, le véritable responsable de ma
conduite, que celle-ci soit conforme ou non à ce que j'ai le
droit de faire. C'est par conséquent sur ces deux plans qu'il
convient d'examiner si l'obéissance implique ou non un
renoncement à sa liberté, en précisant la
signification que peut prendre ce mot de renoncement.
Première Partie
A première vue, obéir,
c'est en effet renoncer à être libre, c'est-à-dire
abandonner volontairement sa liberté naturelle. Celui qui se
soumet à la volonté d'un autre, en effet, a choisi de
lui remettre son pouvoir de décision. On pourrait dire qu'il a
choisi de ne plus choisir, décidé de ne plus décider,
qu'il s'est libéré de sa liberté.
Mais à la réflexion,
cette renonciation volontaire décharge-t-elle vraiment le
sujet de sa liberté? On sait qu'il ne suffit pas, pour excuser
ou justifier sa conduite, de dire qu'on a fait qu'obéir aux
ordres reçus. Dans cette perspectives, Jean Paul Sartre
dénonce la « mauvaise foi » par laquelle
nous cherchons à fuir nos responsabilités. Nous
voudrions nous dissimuler à nous-mêmes notre
responsabilité radicale par une sorte de mensonge qui fait que
nous nous pensons comme une chose, déterminée par des
causes extérieures, alors que nous existons comme conscience
libre, que nous sommes « condamnés à être
libre », condamnés à choisir.
Une conscience libre qui renoncerait
réellement à sa liberté est tout à fait
inconcevable et contradictoire. Elle affirmerait sa liberté
dans l'acte même par laquelle elle prétendait s'en
défaire. En ce sens, l'obéissance ou la désobéissance
sont toujours les décisions d'une conscience qui ne peut pas
ne pas choisir et découvre, dans l'angoisse, qu'elle n'a pas
la liberté de fuir sa liberté.
Le problème n'est plus le même
si l'on exerce sur ma volonté une contrainte telle que je
n'aie plsu le pouvoir de choisir. Mais où s'arrête ce
pouvoir? Où commence la contrainte qui prive le sujet de
liberté? Sans examiner toutes les difficultés que
soulèvent ces questions, on peut rappeler que des hommes,
lorsqu'ils jugent inacceptable ce qu'on prétend leur imposer,
vont jusqu'à risquer leur vie (grèves de la faim par
exemple). De tels exemples donnent au moins à penser que
lorsqu'on obéit, on a pu choisir de ne pas désobéir.
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Transition
S'il paraît impossible de dire
qu'obéir, c'est nécessairement renoncer à sa
liberté naturelle, c'est que, comme l'écrivait
Rousseau, « renoncer à sa liberté, c'est
renoncer à sa qualité d'homme. Une telle renonciation
est incompatible avec la nature de l'homme ». Elle est en
quelque sorte logiquement impossible. Comment concevoir alors une vie
sociale, par ailleurs nécessaire à l'humanité?
L'obéissance à des lois communes n'implique-t-elle pas
nécessairement qu'on renonce à sa liberté
naturelle pour se contenter de droits limités?
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Seconde Partie
L'idée que la liberté
indéfinie des hommes à l'état de nature engendre
un état de guerre incessant de tous contre tous a été
tout particulièrement développée par Thomas
Hobbes. Ménacés jusque dans leur existence par le choc
de leurs libertés naturelles, les hommes devraient céder
volontairement la totalité de leurs pouvoirs à une
puissance supérieure. Le souverain de l'Etat a ainsi pour
unique devoir, mais essentiel, de rendre impossible le chaos,
c'est-à-dire d'assurer paix civile et sécurité.
Obéir à l'Etat impliquerait donc bien qu'on renonce à
une liberté naturelle épouvantable pour vivre sous la
protection d'une puissance capable de contraindre par sa force tout
ce qui pourrait ruiner la paix.
Une telle obéissance, un tel
asservissement, ne dépouillent-ils pas les citoyens de leur
liberté et par conséquent les hommes de leur humanité?
Un Etat doit être pensé, dit Rousseau, qui rende
possible l'élaboration de lois qui lient, qui obligent les
hommes, mais sans les réduire en esclavage. Lorsque le peuple
assemlé exprime sa volonté dans des lois, celui qui les
respecte n 'est pas contraint de s'incliner devant elles comme
devant une force ou une volonté étrangère. Il
choisit d'obéir à lui-même en obéissant à
une volonté qui, dans l'idéal ainsi défini, est
à la fois la sienne et celle des autres citoyens. Il demeur
donc aussi libre qu'il est possible, puisque « l'obéissance
à loi qu'on s'est prescrite est liberté ».
Nous parlons aujourd'hui de
« démocraties » lorsque les
gouvernements respectent la souveraineté du peuple et rendent
donc possible une obéissance qui n'aliènent pas la
liberté. Les lois peuvent être autre chose que de
simples limite de l'exercice de la liberté. Elles peuvent être
des supports d'une existence sociale à l'intérieure de
laquelle chacun se développe vraiment, c'est-à-dire,
finalement, réalise sa liberté. Il reste naturellement
difficile de préciser les conditions d'une telle réalisation.
Les gouvernements ont toujours un pouvoir de contraindre qui leur
donne la possibilité d'imposer leur volonté propre à
la volonté souveraine du peuple. C'est là, note
Rousseau, « le vice inhérent et inévitable
qui dès la naissance du corps politique tend sans relâche
à détruire ».
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Conclusion
On ne peut pas dire que celui qui obéit
renonce par là à être libre, s'il est vrai qu'il
a choisi d'obéir plutôt que de désobéir.
Seule une contrainte extérieure pourrait forcer une liberté
à s'incliner. Mais un pouvoir qui force n'oblige plus en
conscience parce qu'il traite l'humanité comme une chose. On
peut dire qu'il « déshumanise » et perd
sa légitimité. Telle est la leçon de Rousseau.
L'autonomie n'exclut pas l'obéissance, du moins une obéissance
volontaire à des lois dont le sujet puisse être
responsable.
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