Objet d'étude
Le roman et ses personnages, vision de l'homme et du monde"
Corpus
Texte A : extrait d'Honoré de BALZAC, Le Chef d'œuvre inconnu (1832)
Texte B: extrait de Victor HUGO, L'homme qui rit (1869)
Texte C : extrait d'Émile ZOLA, L'assommoir (1877)
Texte D : extrait de Marcel PROUST, Le Temps retrouvé
Questions
1 - Le titre, Illusions perdues, choisi par Balzac, pourrait-il convenir pour l'ensemble des textes proposés ? Justifiez votre réponse.
2 - Quels sentiments les personnages éprouvent-ils en regardant ce qui les entoure dans les différents textes du corpus ?
Commentaire
Vous commenterez l'extrait de Illusions perdues de Balzac (texte A), en vous aidant du parcours de lecture suivant : - vous analyserez comment évolue le regard que les personnages portent les uns sur les autres ; - vous étudierez quelle est l'influence de la société environnante sur les jugements des personnages.
Dissertation
En conclusion du roman de Guy de Maupassant, Une Vie, Rosalie déclare : « La vie voyez-vous, ça n'est jamais si bon ou si mauvais qu'on croit ». Pensez-vous qu'un roman doit ouvrir les yeux du lecteur sur la vie ou bien au contraire permettre d'échapper à la réalité ? Vous présenterez votre argumentation en prenant appui sur les extraits proposés et sur les œuvres que vous avez pu étudier ou lire.
Ecriture d'invention
Après avoir lu un roman, un lecteur adresse un courrier au romancier pour lui reprocher la vision très pessimiste qu'il donne de la réalité. Quelques jours plus tard, il reçoit la réponse du romancier qui défend sa position. Rédigez successivement la lettre du lecteur et celle du romancier. Chacune des deux lettres ne dépassera pas trente lignes.
Les textes
Texte A - Honoré de Balzac, Illusions perdues, 2ème partie, 1836-1843
[Jeune homme idéalement beau, Lucien quitte la ville d'Angoulême en compagnie de sa protectrice, Madame de Bargeton, pour aller chercher à Paris la gloire littéraire. Il y perdra vite ses illusions, comme ici, lors de sa première sortie au théâtre.] [...] Le plaisir qu'éprouvait Lucien, en voyant pour la première fois le spectacle à Paris, compensa le déplaisir que lui causaient ses confusions1. Cette soirée fut remarquable par la répudiation2 secrète d'une grande quantité de ses idées sur la vie de province. Le cercle s'élargissait, la société prenait d'autres proportions. Le voisinage de plusieurs jolies Parisiennes si élégamment, si fraîchement mises, lui fit remarquer la vieillerie de la toilette de Mme de Bargeton, quoiqu'elle fût passablement ambitieuse : ni les étoffes, ni les façons, ni les couleurs n'étaient de mode. La coiffure qui le séduisait tant à Angoulême lui parut d'un goût affreux comparée aux délicates inventions par lesquelles se recommandait chaque femme. – Va-t-elle rester comme ça ? se dit-il, sans savoir que la journée avait été employée à préparer une transformation. En province il n'y a ni choix ni comparaison à faire : l'habitude de voir les physionomies leur donne une beauté conventionnelle. Transportée à Paris, une femme qui passe pour jolie en province, n'obtient pas la moindre attention, car elle n'est belle que par l'application du proverbe : Dans le royaume des aveugles, les borgnes sont rois. Les yeux de Lucien faisaient la comparaison que Mme de Bargeton avait faite la veille entre lui et Châtelet3. De son côté, Mme de Bargeton se permettait d'étranges réflexions sur son amant. Malgré son étrange beauté, le pauvre poète n'avait point de tournure4. Sa redingote5 dont les manches étaient trop courtes, ses méchants gants de province, son gilet étriqué, le rendaient prodigieusement ridicule auprès des jeunes gens du balcon : Madame de Bargeton lui trouvait un air piteux. [...]
Texte B - Gustave Flaubert, Bouvard et Pécuchet, Chapitre VII, 1881
[À la suite d'un héritage, Bouvard et Pécuchet renoncent à leur métier d'employé et à ‘' leur vie urbaine pour aller s'installer en Normandie, où ils se lancent dans l'agriculture. Mais, ils échouent lamentablement dans tout ce qu'ils entreprennent.] Des jours tristes commencèrent. Ils n'étudiaient plus, dans la peur de déceptions, les habitants de Chavignolles s'écartaient d'eux, les journaux tolérés n'apprenaient rien, et leur solitude était profonde, leur désœuvrement complet. Quelquefois, ils ouvraient un livre, et le refermaient ; à quoi bon ? En d'autres jours, ils avaient l'idée de nettoyer le jardin, au bout d'un quart d'heure une fatigue les prenait ; ou de voir leur ferme, ils en revenaient écœurés ; ou de s'occuper de leur ménage, Germaine poussait des lamentations ; ils y renoncèrent. Bouvard voulut dresser le catalogue du muséum1, et déclara ces bibelots stupides. Pécuchet emprunta la canardière2 de Langlois pour tirer des alouettes ; l'arme, éclatant du premier coup, faillit le tuer. Donc ils vivaient dans cet ennui de la campagne, si lourd quand le ciel blanc écrase de sa monotonie un cœur sans espoir. On écoute le pas d'un homme en sabots qui longe le mur, ou les gouttes de la pluie tomber du toit par terre. De temps à autre, une feuille morte vient frôler la vitre, puis tournoie, s'en va. Des glas3 indistincts sont apportés par le vent. Au fond de l'étable, une vache mugit. Ils bâillaient l'un devant l'autre, consultaient le calendrier, regardaient la pendule, attendaient les repas ; et l'horizon était toujours le même : des champs en face, à droite l'église, à gauche un rideau de peupliers ; leurs cimes se balançaient dans la brume, perpétuellement, d'un air lamentable.
Texte C - Guy de Maupassant, Une Vie, Chapitre XIV, 1883.
[Jeanne, jeune fille noble, sort du couvent à l'âge de dix-sept ans. Elle épouse l'homme de son coeur. Mais, il se révèle brutal et avare. Il trompe très vite sa jeune épouse. Jeanne va de déception en déception et d'épreuve en épreuve. Elle ne trouvera réconfort et espoir qu'à la toute fin du roman, en acceptant de prendre soin de sa petite fille, laissée par ses parents. Le passage proposé constitue justement la dernière page du roman.] Le soleil baissait vers l'horizon, inondant de clarté les plaines verdoyantes, tachées de place en place par l'or des colzas en fleur, et par le sang des coquelicots. Une quiétude1 infinie planait sur la terre tranquille où germaient les sèves. La carriole allait grand train, le paysan claquant de la langue pour exciter son cheval. Et Jeanne regardait droit devant elle en l'air, dans le ciel que coupait, comme des fusées, le vol cintré2 des hirondelles. Et soudain une tiédeur douce, une chaleur de vie traversant ses robes, gagna ses jambes, pénétra sa chair ; c'était la chaleur du petit être qui dormait sur ses genoux. Alors une émotion infinie l'envahit. Elle découvrit brusquement la figure de l'enfant qu'elle n'avait pas encore vue : la fille de son fils. Et comme la frêle créature, frappée par la lumière vive, ouvrait ses yeux bleus en remuant la bouche, Jeanne se mit à l'embrasser furieusement, la soulevant dans ses bras, la criblant de baisers. Mais Rosalie3, contente et bourrue, l'arrêta. « Voyons, voyons, madame Jeanne, finissez ; vous allez la faire crier. » Puis elle ajouta, répondant sans doute à sa propre pensée : « La vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit. » Texte D - Karl-Joris Huysmans, Là-Bas, Chapitre XIX, 1884. [Écrivain parisien, Durtal entreprend d'écrire un livre sur Gilles de Rais, compagnon d'arme de Jeanne d'Arc. Au cours de ses recherches, il rencontre Madame Chantelouve avec qui il a une aventure.] Ils montaient, cahotés dans un fiacre1, la rue de Vaugirard. Mme Chantelouve s'était rencoignée et ne soufflait mot. Durtal la regardait lorsque, passant devant un réverbère, une courte lueur courait puis s'éteignait sur sa voilette2. Elle lui semblait agitée et nerveuse sous des dehors muets. Il lui prit la main qu'elle ne retira pas, mais il la sentait glacée sous son gant et ses cheveux blonds lui parurent, ce soir-là, en révolte et moins fins que d'habitude et secs. Nous approchons, ma chère amie ? — Mais, d'une voix angoissée et basse, elle lui dit : — Non, ne parlez pas. — Et, très ennuyé de ce tête-à-tête taciturne3, presque hostile, il se remit à examiner la route par les carreaux de la voiture. La rue s'étendait, interminable, déjà déserte, si mal pavée que les essieux du fiacre criaient, à chaque pas ; elle était à peine éclairée par des becs de gaz qui se distançaient de plus en plus, à mesure qu'elle s'allongeait vers les remparts. Quelle singulière équipée ! se disait-il, inquiété par la physionomie4 froide, rentrée de cette femme. Enfin, le véhicule tourna brusquement dans une rue noire, fit un coude et s'arrêta.
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moi aussi j’ai eu ce sujet mais de là à dire ce que j’ai mis je ne sais plus ! En tout cas j’ai eu 14
bonjour à tous,
ekleo, prof de français, a mis en ligne le [url=http://www.intellego.fr/soutien-scolaire-1ere-STI/aide-scolaire-Francais/Bac-2008-techno-le-roman/22861]corrigé du bac techno 2008[/url]
je me suis plantée moi.. pff..
j’ai mis que Mme bargeton critiquer sOn amant ..alors que c’était lucien…
sinOn j’ai fait exactement comme toi..
Moi pour le commentaire:
Intro: Illusions perdues, roman de Balzac (auteur de 19ème siècle), apogée du roman, présentation brève de l’extrait. Pb: quelles visions de l’homme et du monde nous propose cet extrait? Annonce des axes.
1ère partie: évolution du regard que les personnages portent les uns sur les autres
A) Le regard de Lucien vis à vis de Mme de Bargeton change, il la trouve moins belle qu’à Angoulême
a – coiffure d’un goût affreux
b – tenue vestimentaire démodée
B) Le regard de Mme de Bargeton sur Lucien change également
a – il est ravissant mais n’a pas d’élégance
b – ridicule de la tenue
2ème partie: influence de la société environnante sur les jugements des personnages
A) C’est en regardant la société parisienne que Lucien et Mme de Bargeton se voient d’une manière nouvelle
a – Mme de Bargeton est comparée aux jolies parisiennes
b – Lucien est comparé aux jeunes gens du balcon
B) Abandon des idées de Lucien sur la vie de province
a – la société s’agrandit
b – une femme belle en province ne l’est plus à Paris
Conclusion: cet extrait nous mène à réfléchir sur l’influence de la société ainsi que sur la manière dont évolue notre regard sur les personnes qui nous entourent. Nous pouvons ainsi aboutir à la déduction que la société influence grandement l’opinion que l’on peut avoir sur une personne, et que notre regard peut changer en fonction des individus qui nous entourent.
Toi t’as mis quoi?
cOucOu à tOus… ^^
ben mOi aussi j’ai eu ce sujet… il y aurait pas un petit corrigé sur les 2 questions? !
mOi perSonnellement j’ai choisie le commentaire… mais j’aimerai bien avOir vOs réponse… les réponses que vous aviez mis l’or de lépreuve..
merci d’avance! bisoux